mardi 17 juin 2025
3294 - Trente-deux nonante-quatre, c’est quoi encore le projet?
Image: Affiche du Grand Raid de la Réunion 2025
Cette année, j’avais dit “pas d’ultra”. Et…aussi étonnant que cela puisse paraître, je m’y tiens! Parce que non, 45, 50 ou encore 70 km, ce n’est pas de l’ultra. C’est long. Un peu. Mais, pas de négociation possible. Ce n’est pas de l'ultra-trail. Tu l’auras compris, je n’irai pas sur une 3ième Diagonale des Fous consécutive. Je te rassure, je ne pouvais évidemment pas passer à côté du Grand Raid. D’autant que les Dieux du trail l’ont décidé lors du tirage au sort de mars dernier!
Alors, 4 ans après avoir fait mes débuts sur cette terre de trail qu’est la Réunion (Petite rétrospective: Année 1 - Découverte du sport le plus cool du monde avec un trail de Bourbon 109 km ; Année 2 - Survivre à la DDF 165 km avec la manière et année 3 - DNF sur cette même Diag' ou comment prendre une bonne leçon d’ultra), j’ai décidé de revenir aux bases et de suivre une vraie progressivité dans mon année pour arriver doucement mais sûrement aux 70 km que propose la Mascareignes (ou Masca’ pour les intimes). L’évènement va être un peu plus joueur et sportif…et c’est tant mieux!
Le parcours, avec ses 4000 m de dénivelé positif pour 4800 m de dénivelé négatif devrait tenir toutes ses promesses. Partir de Salazie au milieu de la nuit. Traverser une partie de Mafate pour arriver à “la maison”. Monter le Mur de Dos d’Âne. Se casser les dents dans la Kalla d’abord puis sur le chemin des Anglais, en pleine fournaise. Terminer avec l’interminable montée vers le Colorado avant de redescendre sur la Redoute. Le menu s’annonce excellent!
Début des festivités dans 4 mois
Dossard n°3294
Courses préparatoires: GTO début juillet et CIMASARUN(?) fin août
mercredi 4 juin 2025
D-Tour 45 - Mai 2025
Photo of the day
Début d'année compliqué mais…on y arrive.
Après le cyclone Garance, de nombreux reports de course, un épisode Chikungunya et une dernière modification de parcours, nous y voilà finalement! Ma saison 2025 se lance sur un 45 tours. La chanson, un petit marathon avec quelque 2000 m de dénivelé positif. Le départ se fera de la Possession pour arriver au chef-lieu Saint-Denis, en passant par le gîte de la Roche Écrite.
La stratégie de course? Comme dirait Eddy, “j’ai pas d’stratégie moi. C’est pour les gars qu’ont pas confiance les stratégies”. 5 km de plat pour s’échauffer, 17 km de montée pour pas péter et 20 km de descente pour tout envoyer.
Départ: samedi 31 mai 2025 à 4:00
Distance: 42 km
Dénivelé: 2000 m
Vue sur Mafate et le Piton Cabris
D-Tour 45 [FINISHER | 2è SCRATCH sur 249 arrivées]
“Rêvons plus grand” aura donc été le slogan du WE! Mais avant de rêver, il fallait faire une course sérieuse. Et comme souvent dans ces moments, je savais pouvoir compter sur mon Assistance 5 étoiles qui m’accompagne.
Samedi, 4:05, le départ est donné dans une certaine confusion. L’organisation annonce un problème de pointage, décrit un parcours qui semble ne pas correspondre aux informations initialement transmises et lance une course sans réelle ligne de départ. Déconcertant mais le ton est donné pour les prochains 42 km et 2200 m de dénivelé théoriques.
Je pars en imprimant un rythme de 4’15” au kilomètre et me retrouve vite seul en tête à rattraper les coureurs du 70 km, partis la veille. “On dirait que le 45 est parti” rigole un participant. Le contraste est saisissant. Après 6 kilomètres réguliers, j’entame le sentier de Bord et sa loooooongue montée jusqu’au Gîte de la Roche Écrite. Je me fais alors rejoindre par Romain Bardeur. On échange quelques mots et je lui souhaite une belle course en le laissant filer autour du kilomètre 7. Mon idée est de rentrer dans ma bulle en restant un cran en-dessous. Pour durer, il faudra rester le plus régulier possible lors des 17 kilomètres de montée qui m’attendent.
D-Tour ou détour? Première surprise de ce parcours à Dos d’Âne où je dois retrouver Coline pour mon ravitaillement. En effet, les signaleurs m’indiquent devoir suivre un fléchage différent de celui préparé. Problème, Co ne m’attend pas du tout au bon endroit…j'espère qu’elle aura eu l’information mais je me prépare à faire une croix sur ma boisson d'effort, ma barre et mes 2 purées énergétiques. Quelques minutes plus tard, j'atteins le point de ravitaillement officiel et, comme redouté, je suis seul. Je remplis mes flasques d’eau et j’attaque la section Dos d’Âne - gîte avec une logistique des plus légères: 6 gels et uniquement de l’eau. Moi qui aime l’organisation millimétrée et que le plan se déroule selon le plan, il va falloir que je passe vite à autre chose. Je suis alors second et une énorme interrogation: est-ce que ça va passer? 1h37 de course et il m’en reste au moins 3. A raison d’un gel par demie-heure, ça ira. Je reviens vite sur le moment présent et m’efforce de ne pas ruminer. Pour le moment, tout va pour le mieux, aucune raison de paniquer!
Je continue ma montée sur un rythme régulier. Le profil de course est roulant et je peux courir 90% du temps. J’arrive au gîte en 3 heures, 20 minutes après Romain. Je fais le plein d’eau et bascule en seconde position avec 5 minutes d’avance sur Nicolas. Il reste un gros semi-marathon et 2200 m de D- à réaliser. Maintenant, l’enjeux va se trouver dans la maîtrise des émotions. Ne pas s'enflammer. Faire une descente costaud. Ne pas tomber et…gérer son effort et sa nutrition.
Je ne connais pas le parcours, ni les sentiers. Il y a des sections roulantes, d’autres plus techniques. Le soleil s’est levé et ses rayons percent la forêt. Je suis ébloui. La casquette ne me sert à rien et je dois redoubler de vigilance. La première partie est joueuse avec un single rapide, des virages larges, peu de technicité mais un sentier un peu humide et surtout, des coureurs du 70 km dont le pas semble un peu plus lasse. Kilomètre 30, je retrouve de la route forestière bétonnée, de celle qui tape bien quand tu lâches les chevaux. S’ensuit des passages dans une forêt de goyaviers. On traverse une ravine. Ça descend, ça remonte. Les relances se font difficilement mais je me rapproche doucement de la dernière descente vers la Providence. Intersection. Je ne vois plus aucun marquage…j’y vais au petit bonheur la chance et ça passe pour cette fois. Je commence également à fatiguer. Mon estomac me fait comprendre qu’il aimerait bien autre chose que du gel. Il m’en reste 1 que je prendrai au kilomètre 35. Les purées auraient fait du bien…tant pis. Je croise de plus en plus de monde. Je comprends qu’il s’agit des coureurs engagés sur le 25 km. Mon attention est au plus haut car ça devient engagé. Le sentier ne se prête pas facilement au croisement de coureurs. Imagine alors des gens qui montent, la tête dans le guidon et en face, moi qui descend en mode papang à 10, 12, parfois 14 km/h. Ça en devient même dangereux…seul point positif, je suis sur le bon chemin!
Je viens doucement à bout de cette section. Plus de caillou, plus de racine, plus de marche. J’arrive sur une place où je peux remplir une dernière fois ma flasque avant de…mmm. Aller à gauche? A droite? Personne n’est là pour t’aiguiller et aucun marquage…dernière surprise qui vient confirmer le nom de la course: D-Tour et des tours. Heureusement, un randonneur m’aide après 1 minute de tergiversations. Je prends donc à gauche, pleine balle. Ce serait trop bête de se faire doubler à 3 km de l’arrivée. J’entre en ville. Encore 3 pâtés de maison pour décrocher l’argent. Le speaker annonce l'arrivée du second de ce D-Tour 45. Je passe la ligne et retrouve (finalement) Coline après 4h54'05"!
Une course qui aura eu son lot de couacs, pas forcément des plus agréables pour l’expérience coureur, mais je retiens un parcours sympa, des conditions météorologiques incroyables et de (très) belles sensations dans les jambes.
Bravo à l’ensemble des coureurs et merci à ceux du 70 et du 25 km pour les encouragements. Un grand bravo à Romain et à Nicolas qui réalisent tous les deux un beau début de saison. Big up aux bénévoles pour leur bonne humeur. Merci à Maddle pour la préparation physique, le travail porte ses fruits! Merci pour vos encouragements. Enfin, un immense merci à Co pour sa patience et son soutien (2 ans, ça valait bien la peine de se dépasser un peu)!
Podium scratch avec Romain Bardeur (1er en 4h46'13") et Nicolas Schumacher (3è en 4h57'02")
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