jeudi 28 mai 2015

La gastronomie sénégalaise

Après la cuisine créole, je découvre la gastronomie sénégalaise et je ne suis pas déçu! Après quelques jours d'acclimatation, je me régale. Attention, je dois te prévenir, cet article va te mettre l'eau à la bouche. 

A table et bon appétit!


Les plats

Le riz et le mil sont la base de tous les plats du midi! Ils sont généralement accompagnés de poissons, de légumes ou de viandes. L'ensemble des plats sont forts en goût, notamment grâce à l'ensemble des épices qui y sont ajoutées.

Préparation du riz blanc

Préparation des épices


Yassa poulet: Le poulet est coupé en morceau, puis mariné avec des oignons et du jus de plusieurs citrons verts. L'ensemble est complété par du vinaigre et de l'huile d'arachide. Grillé au feu de bois et enfin doucement cuit dans sa marinade, le plat est accompagné de riz blanc. 

La viande, en train de colorer

On ajoute les oignons... Beaucoup d'oignons!

Oignons, carottes, épices, ... L'ensemble mijote doucement

Le bol est servi!

Résultat: Excellent!

Le Yassa peut également être préparé avec du mouton ou du poisson.


Thiebouyapp: Il est composé de viande de bœuf et de petit riz. Le tout est toujours accompagné de moutarde, d'oignons, de poivre, de piment et d'ail... Que des bonnes choses!


Encore plus excellent!


Thieboudienne: Ce plat est préparé à base de poisson frais (souvent du thiof), de poisson séché, de yet (mollusque faisandé) et de riz. Il est cuit avec des légumes (manioc, citrouille, chou, carotte, navet, ...), du persil, de la purée de tomate, des piments, de l'ail et des oignons.


Maffé: Il s'agit d'un plat à base de riz avec une sauce onctueuse à la pâte d'arachide. On peut éventuellement ajouter de la viande à ce plat et des légumes. Le riz peut aussi être remplacé par du niébé, les haricots locaux dans le Sud et dans l'Est.


En plus des plats traditionnels, j'ai aussi eu droit à un fish and chips façon sénégalaise, à des crudités, à des pâtes, et autres plats plus communs (toujours à la mode du Sénégal et cuisinés par Fatou).

Je dois avouer que je suis vraiment gâté au niveau nourriture. On me fait goûter à tout et avec beaucoup d'entrain!

Anecdote: "Si tu ne prends pas 10 kilos, tu auras passé un mauvais séjour au Sénégal!"

Ici on mange beaucoup, vraiment beaucoup. Ainsi, mes premières assiettes étaient énormes et impossibles à terminer. Ne pouvant tout manger, on m'a souvent dit "tu manges comme un toubab". En effet, on n'a pas l'habitude de manger autant, surtout quand il s'agit de riz, de poisson et de patates douces.

Ainsi, Boubacar (mon hôte) m'a expliqué qu'en Afrique, si tu vas dans un autre pays et que tu ne prends pas 10 kilos, c'est que tu n'y as pas passé un bon séjour. Me voilà prévenu!


La Teranga

La Teranga* est le principe de base de la cuisine sénégalaise. Ainsi, famille, amis de passage et invités de circonstance se regroupent autour d'un même plat, le bol.

On mangent avec les doigts, à l'aide d'un morceau de pain ou avec une cuillère et tout le monde pioche! Lorsqu'un morceau de viande est plus gros ou difficile à découper, une personne se charge du partage et de la répartition entre les convives.

On boit aussi dans le même verre et on n'hésite pas à partager.

Repas chez Kiné avec les expatriés français de Tambacounda

Anecdote: La "Pas Teranga du tout"

J'ai été convié à manger le repas du midi (du Thiebouyapp) lors d'un mariage. Et là, "pas du tout Teranga" l'ambiance. En effet, pendant que les adultes mangent tranquillement, les enfants rodent littéralement autours des différents bols à la recherche d'opportunités pour venir "piquer" dans le plat commun. J'ai appris que les enfants, s'ils n'ont pas de plat à eux, sont servis après les adultes. Cette pratique vaut donc quelques combats pour avoir sa part.


Les desserts

Les fruits: Le repas traditionnel se compose en général d'un plat unique, mais il est possible d'avoir des fruits frais en désert. La plupart du temps, il s'agit d'agrumes, de papayes, de noix de coco et surtout de mangues.

Plat de mangues

Le fondé: Un plat que je n'ai pas encore osé goûter, à base de boulettes de mil, de sucre et de lait caillé. 

Le thiakry: Une variante du fondé. Ce dernier est composé de fins granulés de mil ou de blé cuits à la vapeur et accompagnés de lait caillé ou de yaourt et aromatisé d'épices ou de fruits (raisins secs, coco, ...).


Les boissons

Le thé, plus qu'une boisson, un rituel: Le thé est la boisson qui réuni pour parler de la vie du quartier, de politique, de sport, ... Le thé vert à la menthe - attaya - est servi trois fois. La première tasse est très concentrée et amère, la seconde plus équilibrée et la troisième est très douce. La mousse épaisse qui se forme à la surface est la gage d'un thé réussi. Je peux te garantir une chose: une fois que tu as goûté au thé sénégalais, tu ne boiras plus jamais de Lipton en sachet!

Thé en préparation

Les jus: Le plus commun et le plus populaire, le bissap. Il s'agit d'une infusion froide de fleurs d'Hibiscus sabdariffa pouvant être accompagnée de menthe ou de fleur d'oranger. Un véritable délice!

Le café Touba: Il est composé de café est de poivre de Guinée ou piment noir.

La bière: Deux bières sont brassées au Sénégal, la Gazelle (légère en alcool et rafraîchissante) et la Flag.

Le vin de palme: On en trouve essentiellement en restaurant et en Casamance et dans l'Est (en pays bassari). La sève de l'arbre est recueillie par incision de l'écorce et laissée fermenter plus ou moins longtemps selon le degré d'alcool souhaité. A tester!


* Teranga: hospitalité et tradition d'accueil au Sénégal

lundi 18 mai 2015

Le sourire des enfants

Au Sénégal, je rencontre beaucoup d'enfants. Qu'ils soient tout petits, moyens ou plus grands, chacun réagit différemment à la vue du "toubab* tout blanc" que je suis. 

Certains enfants sont très heureux de voir un "toubab" et viennent immédiatement me saluer en chantant, criant, dansant et tournant autour de moi. La plupart du temps j'ai aussi droit à un calin, à une franche poignée de main et surtout à d'immenses sourires! 

D'autres, plus réservés, sont simplement curieux et n'osent pas vraiment l'approche. En effet, ils se contentent de regarder tout en gardant une distance de "sécurité". Jusqu'à ce que l'un d'entre eux prenne son courage à deux mains et vienne me saluer. C'est assez drôle car, la plupart du temps, il s'agit du plus petit. Une fois ce cap franchi, l'ensemble du groupe vient alors vers moi pour me serrer la main et toucher mes bras. Ma couleur de peau, ça les fait rire.

Enfin, il y a ceux qui ne sont pas du tout à l'aise en ma présence... Je leur fais peur. Plus généralement, les "toubabs" leur font peur... Heureusement, ils sont peu nombreux. Pour la petite histoire, après avoir salué d'une tape dans la main mes deux meilleurs copains (Mamadou, 5 ans et Saly, 3 ans), je vais pour tendre la main à la petite fille qui les accompagne. En me voyant s'approcher d'elle, elle pousse un hurlement, recule et tombe presque en larme... Je lui ai apparemment fait très peur. Je comprends vite qu'elle n'est pas du tout rassurée en ma présence et m'éloigne un peu. Après quelques minutes d'observation, elle finit tout de même par s'habituer à ma présence et me lance un petit sourire gêné. Finalement, tout se termine au mieux. Ouf!


Les sourires des enfants sont grands, francs et honnêtes: avec pleins de dents, sans dent ou avec une dent en moins (ramassée par la petite souris), ces sourires te procurent toute l'énergie dont tu as besoin dans une journée et te font oublier tous les petits soucis superficiels du monde!


* Toubab: Pour rappel, le mot toubab, en wolof tubaap, désigne les personnes à peau blanche (les européens de manière générale).

Récit d'aventures sénégalaises

Dimanche dernier, le 10 mai 2015, j'ai visité un petit village situé à 30 minutes au nord de Tamba', perdu en pleine cambrousse... Sous une chaleur accablante, j'ai donc fait mes premiers pas au milieu de nul part, dans un monde que je ne connaissais seulement dans mon imaginaire.

C'était l'Afrique comme on la voit à la télévision: des arbres typiques, des termitières géantes, de la piste, des cases en terre et en paille, pas d'eau courante mais des puits, pas d'électricité, des animaux partout (ânes, chèvres, vaches, poulets, ...) et des enfants qui viennent t'accueillir à bras ouverts en dansant et en chantant! 


J'ai rencontré les hommes du village et participé à la causerie sous l'arbre le plus imposant du village (je n'ai pas compris grand chose car ils parlaient wolof, mais c'était sympa). Puis, en début de soirée, j'ai assisté à un match de foot entre deux villages voisins. 


Pour terminer ma journée, j'ai vu le couché de soleil derrière les baobabs et les silhouettes des villages alentours... J'avais l'impression de regarder une émission sur Arte! 




« On ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux », Le Petit Prince, Antoine de Saint-Exupéry, 1943.

vendredi 8 mai 2015

L'île de Gorée

L'île de Gorée, "Petite par sa taille mais grande par son histoire" 

Avant de commencer à visiter le Sénégal, j'ai pensé nécessaire de comprendre l'histoire de ce pays et plus particulièrement l'histoire de l'île de Gorée.

Il s'agit d'un îlot volcanique de 23 ha et 1 500 habitants situé à 3 km de Dakar. Ici, ni voiture, ni pollution. On se trouve transporté au 18ième siècle, quand l'île vivait du commerce triangulaire.

Les villas, d'origines coloniales, sont classées au patrimoine mondial. Elles abritent encore les cachots destinés aux esclaves de la traite. C'est là tout le paradoxe de cette île, à la fois douce, reposante, agréable et terre de sinistre mémoire. De la maison des esclaves au Castle, l'ancien fort militaire, j'ai découvert le lourd passé de ce pays, prêt à pardonner mais pas à oublier... 

Bienvenue à Gorée!


Après une première expérience des transports dans Dakar, et plus particulièrement celle du taxi, accompagnée d'une traversée en chaloupe, me voilà arrivé sur l'île. La visite commence avec la rue Saint-Germain.







La maison des esclaves

Construite vers 1780, cette maison rose illustre bien l'architecture des maisons commerciales de Gorée: au rez-de-chaussée, les entrepôts côtoient les chambres des esclaves domestiques et les cachots destinés aux esclaves de traite, tandis que l'étage accueille les bureaux  et les grands appartements de ses propriétaires.

Le monument des esclaves


 Intérieur de la maison des esclaves. On y voit son escalier à double révolution ainsi que la petite porte donnant sur l'océan, appelée "porte sans retour".


Anecdote du jour: On est collant comme les mouches, mais on ne pique pas!

C'est ici que je fais la rencontre d'Omar, responsable du réservoir d'eau de l'île. Il propose de m'accompagner lors de ma visite. Au début, je lui explique que je n'ai pas besoin de guide mais il insiste pour m'accompagner. Après avoir échangé avec lui, il me raconte son histoire, il me montre tout ce qu'il connait de l'île. Vers 13 h, je lui propose de partager un plat local pour le remercier de sa présence. Ainsi, je goûte au Poisson Yassa accompagné de riz, d'oignons et d'une Gazelle, une bière sénégalaise. A la fin du repas, un pélican s'invite à notre table puis fait le tour de la terrasse avant de s'envoler.























Artisanat traditionnel sénégalais

 Les tableaux de Ibrahime Tall dit Le Capo Tall




 La rue du Chemin-de-Charroi-de-l'Artillerie ou rue des baobabs



 La base de cet art: du sable provenant des différentes régions du pays et une colle à base de sève de baobab




Tableau de sable, galerie Dougoub 



La skyline de Dakar





Castle

Au point culminant de l'île de Gorée, on y trouve un fort hollandais remanié par les Français. De 1914 à 1945, l'armée y construit des blockhaus, des tourelles et des entrepôts de munitions. L'endroit me rappelle fortement la Normandie et les plages du Débarquement. Son seul fait d'armes est la canonnade tirée en septembre 1940 lors de la bataille de Dakar.

Mémorial de l'esclavage, inauguré en 1999

 


L'endroit est occupé par des collectifs d'artistes


Citation du jour

"Ici, ce n'est pas l'argent qui compte mais l'art des gens". Bienvenue au Sénégal, pays de la Teranga! 

En effet, les sénégalais sont chaleureux et très accueillants. Ainsi, ils sont heureux de pouvoir partager les richesses de leur pays et notamment leur culture, leur gastronomie et leur tradition. Omar en est le parfait exemple, tout comme Selbé, la personne chez qui je passe quelques jours. Cette première journée a donc été riche en émotions et en rencontres!