jeudi 22 octobre 2015

Le Siné Saloum

Sortie ornithologique à Kaolack

Jean, Louis et moi profitons d'un déplacement à Kaolack (Journée du Volontariat Français), dans le Siné Saloum, pour aller observer les oiseaux de la région. Encore une fois, Jean nous sert de guide et nous pouvons observer de nombreuses aigrettes, des pélicans gris, différents vautours, des flamants roses et bien d'autres espèces encore!

 Baobab - Par Jean Delannoy

  Troupeau de zébus - Par Jean Delannoy

  Vautour africain - Par Jean Delannoy

   Vautour africain - Par Jean Delannoy

   Vautour africain - Par Jean Delannoy












 Vautour de rüppell -   Par Jean Delannoy

 Vautour de rüppell et vautour charognard -   Par Jean Delannoy
 
  Coucher de soleil -   Par Jean Delannoy


Week-end "détente" à Keur Bamboung

Après cette sortie ornithologique, c'est en compagnie d'une vingtaine de volontaire rencontré lors de la JVF que nous nous rendons sur l'île isolée et magique de Sipro, dans le loge écologique de Keur Bamboung. Cette loge à été conçue dans le but de permettre à ses invités de profiter pleinement de la beauté du lieu mais aussi de sa tranquillité, le tout, sans nuire à l’environnement.

Au programme de notre week-end: découverte de la mangrove, sortie en kayak, baignade, ballade en pirogue, découverte des îles aux coquillages, ... Et bien sur, rencontre des volontaires, échange et partage.



En route pour l'île de Sipro




Ballade dans les mangroves










Notre groupe d'aventuriers


Petit baobab













 
Hôtel Keur Saloum de Toubacouta


 
Pirogue




 
L'île aux coquillages, avec de vrais coquillages

C'est dans la mangrove, au milieu de micro-organismes phosphorescents, sous un magnifique ciel étoilé (voie lactée et étoiles filantes au rendez-vous), le tout accompagné par les cris des hyènes que se termine ce séjour.

De belles rencontres, des fous rires et surtout, la découverte d'un endroit magique. Merci à Luce pour l'organisation et à Jean pour la sortie ornithologique!

mardi 6 octobre 2015

Incroyable sénégalais

Incroyable sénégalais

Incroyable - Dictionnaire de français Larousse :

1 - Qui n'est pas ou qui est peu croyable par son manque de vraisemblance :  
Un récit plein de péripéties incroyables. 
2 - Qui suscite l'étonnement par son caractère excessif, démesuré ; extraordinaire, prodigieux :  
Faire preuve d'une énergie incroyable. 
3 - Qui sort du commun, dont le côté insolite ou extrême amuse, surprend, irrite :  
Elle a toujours les coiffures les plus incroyables.


Incroyable est donc le terme qui convient le mieux à mon expérience au Sénégal. Ami lecteur, tu es en droit de te poser des questions sur la véracité de cet article... J'avais décidé de ne pas partager toutes les anecdotes que je vis ici car certaines sont tellement énormes, décalées, démesurées que personne ne voudra me croire et à juste titre. C'est pour cela qu'en général, on les garde pour les copains expat' et on en rigole tous ensemble autour d'une bière.

On se dit souvent que jamais on ne pourra partager toutes nos expériences sans avoir en retour un "tu exagères", "ce n'est pas possible", "qu'est-ce que tu racontes?", "de quelle planète tu viens?"... Parfois, il faut le vivre pour le croire tellement c'est gros... Mais plus c'est gros et plus on en rigole. Alors pour toi, j'ai fait une petite sélection des événements venus d'ailleurs car que serait "Mes aventures à travers le monde, à travers mon monde" sans un article sur "L'incroyable sénégalais"?



Mon pauvre Obélix, si seulement tu savais!


Tambacounda, the place to laugh

Outre les animaux domestiques qui se baladent un peu partout en ville (cochons, poules, chèvres, moutons, zébus, ânes, ...), le babouin accroché à son arbre et qui se balance à longueur de journée et tirant à l'occasion la pâte de l'âne qui s'est approché d'un peu trop près, ou encore les enfants qui courent les fesses à l'air à longueur de journée, il y a des anecdotes que je ne peux m'empêcher de te partager pour montrer dans quel monde je vis, quel quotidien je vois et le décalage qu'il y a avec le monde que nous connaissons en France.

Ton imagination va être mise à l'épreuve car je ne me promène pas toujours avec mon appareil photo, prêt à dégainer (qui plus est, je ne suis même pas sûr de pouvoir réagir à temps tellement certains événements sont irréels). Mais ne t'inquiète pas, pour t'aider, Thomas (mon ami agronome et dessinateur en herbe) m'a aidé avec quelques illustrations. Des caricatures? Et bien pas tant que ça finalement... Chaque jour a son lot de surprises et même quand tu crois avoir atteint le sommet (ou le fond, ça dépend du point de vue), il y a toujours une personne, un événement, une action qui te laisse littéralement sur le "cul"!

Alors sans plus attendre, voici les perles de ces 5 premiers mois passés au Sénégal.


La période froide

Au début, j'avais trouvé très étrange de voir des cartons remplis de bonnets, de moufles, d'écharpes et plus généralement d'habits d'hiver à la friperie du marché... A croire que la Croix Rouge s'était trompée de destination. Il n'en est rien, ces vêtements sont très utiles notamment les gants pour les gardiens de but, les écharpes pour les taxis motos, ...

Pour mieux comprendre le climat à Tambacounda, il y a plusieurs saisons : la saison sèche - ou chaude, qui s’étale de février à mai, puis la saison des pluies - l'hivernage de juin à octobre et enfin la saison froide avec tempêtes de neige, gèle, verglas, brouillard, ... le quotidien des mois de novembre, décembre et janvier pour les sénégalais! Mais non ami lecteur, je rigole, ne soit pas si naïf. Enfin, il n'y a peut être pas tous ces événements climatiques par contre, les habits d'hiver sont bel et bien de sortie: chaussures, pantalons, pull-over, doudoune, gants, écharpes et bonnets... alors qu'au final il fait encore entre 20 et 25 °C, de quoi largement satisfaire le touriste parisien venu passer ses fêtes de fin d'année au soleil. 
La saison froide n'est pas vécue de la même façon par tous... - Par Thomas Richard
 

Jakarta, la mobylette du peuple

Tous en Jakarta! Attendez, je m'équipe. Tu quoi? Je mets un équipement... 
Was ist das "un équipement"? 

Ici, on roule sans casque, en short, t-shirt et tongs... La tenu qui déchire, surtout la peau quand tu tombes sur un bitume brulant à plus 40 km/h! Mais aucun souci avec les accidents, il s'agit d'un concept guidé par la volonté d'Allah (on y reviendra plus tard). Et on ne peut aller contre sa volonté... Par contre, personne ne s'est jamais dit que si les accidents arrivaient c'est sans doute parce que tout le monde roule n'importe comment. Question intéressante, n'est-ce pas?

De plus, la considération des deux roues est proche de zéro... Pour exemple, un jour le "chauffeur" du 4x4 que j'utilisais manque de renverser un Jakarta en s'engageant sur sa voie. Ce dernier lui fait de grands signes d'indignation! Réaction du chauffeur: une bonne petite insulte en wolof accompagnée d'une justification implacable - "Les Jakartas, on s'en fout! Ils n'ont pas de papiers en cas d'accident" - CQFD. Merci Bernardo!

Dans la série "on roule sur la tête", nous avons:

Top 5 - Le culte du Jakarta. Lavage extrême, même les roues ont droit au savon. La gomme brille à la fin.

Top 4 - Le porte chèvre, nouveau concept du porte bagage.
Promener son mouton ou sa chèvre à l'arrière du vélo - Par Thomas Richard

Top 3 - Le Jakarta avec deux adultes... Plus une télévision 16/9 entre les deux.

Top 2 - Un Jakarta, deux adultes et une brouette en guise de remorque

Un jakarta avec 2 personnes tirant leur brouette pour aller au chantier - Par Thomas Richard


Top 1 - Un Jakarta avec un adulte et quatre enfants (1 + 4 = 5 personnes!)

Un jakarta avec pas 2, ni 3, ni même 4 mais bien 5 personnes dessus - Par Thomas Richard

Malheureusement, et tu t'en doutes bien, avec tout ça l'accident est fréquent... Une moyenne de un tous les trois jours je dirai:

N°1 - Vendredi, on sort du bar avec les copains. Il a beaucoup plu, la route est très glissante. Au lieu de rouler doucement avec les phares allumés (pas toujours respecté par souci d'économie de carburant?), c'est à fond les ballons, tête dans le guidon et face sur le goudron que se retrouve un jeune homme d'une vingtaine d'années. S'il n'est pas mort sur le coup, c'est sans doute à l'hôpital que c'est arrivé... Si toutefois quelqu'un l'y a emmené. Car en quittant les lieux on croise une ambulance, sirène hurlante, traverser la ville et ne même pas ralentir à la vue de la scène... 

N°2 - Lundi, nous sommes à deux sur une moto. On manque de percuter un Jakarta venant à contre sens pour éviter un taxi qui lui a refusé la priorité (sans doute un type comme Bernardo). Arrivant à vive allure et ne maitrisant pas son engin, le Jakarta effleure notre moto et tombe cinq mètres plus loin. On s'arrête in extrémiste au milieu de la route. Par chance, le camion qui nous suivait n'était pas aussi rapide que les camions maliens habituels et on évite assez facilement le drame... Il ne nous fauche pas. Le Jakarta à terre se relève péniblement, soulève son deux roues et part sans demander son reste tandis que le chauffeur de taxi vient nous voir, ne dit mot et repart comme si de rien n'était.

Pendant ce temps, mon binôme moto peste après ces deux personnes. Pourquoi? Parce qu'ils nous ont presque tué? Non, pas du tout. Parce qu'ils ont égratigné l'avant de sa moto et qu'il ne sait pas qui va payer pour la réparation. Je regarde l'ensemble de la scène du trottoir et je me demande pour la première fois en 4 mois dans quel monde je suis tombé. Déconnexion totale. Je prends ma première énorme claque.

N°3 - Samedi, c'est au tour d'une vieille femme d'être allongée sur la route, inerte, brisée... Et chaque semaine, on retrouve les mêmes accrochages, les mêmes accidents et les mêmes réactions ou plutôt non-réactions des utilisateurs de la route.

CCA - C'est Ça l'Afrique


Le code de la route, was ist das?

Du coup, on va pouvoir enchaîner sur le code de la route... Tu as envie de rire? Reste seulement un quart d'heure au carrefour des routes entre Dakar-Bamako et Matam-Kédougou, je te promets que tu en prends plein la vue! Entre les Jakartas, les charrettes, les taxis qui tombent en ruines, les camions maliens surchargés et le reste... C'est tout bonnement exceptionnel!

Je ne te parle même pas de la conduite, des ronds points, des priorités ou tout simplement des panneaux. Ils sont là pour la décoration. On est dans une anarchie routière totale et c'est plutôt marrant. Tu klaxonnes tous les 5 mètres pour prévenir de ta manœuvre (le clignotant et le rétroviseur n'existe pas... Enfin si, le rétroviseur est très important pour se recoiffer... Mais c'est tout). 

On se fait une compilation du meilleur du pire?

Top 5 - Croiser une charrette tirée par un âne avec une carcasse de voiture dessus, plutôt rigolo.

Top 4 - Voir une charrette avec 2 mètres de matelas dessus et le "chauffeur" au sommet, on prend de la hauteur.

 
Croiser une charrette avec une dizaine de matelas et le charretier au dessus - Par Thomas Richard


Top 3 - Dépasser un 15 places d'une hauteur approximative de 2,5 mètres plus 2,5 mètres d'affaires diverses au-dessus (sacs, oignons, tables, chaises, brouettes, matelas, matériel de chantier, vélos, moutons, ...). Tu pensais que ça n'existait que dans les livres de géographie, et bien non!

Une fois, j'ai même vu un 15 places traverser la ville avec une charrette posée à l'envers sur le toit et deux hommes qui bricolaient après les roues. Optimisation du temps: 10/10, bien joué les gars!

Sur la route Tambacounda - Dakar

Top 2 - Croiser un camion malien sur une route nationale chaotique tout en se faisant doubler par un taxi brousse bleu par la droite et par un taxi brousse blanc par la gauche (oui, les couleurs sont importantes)!  Marge de 15 cm de tous les côtés, ça passe large. Version sénégalaise de "Colin McRae".

Fin de l'histoire: le taxi brousse bleu se retrouve dans le fossé quelques kilomètres plus loin... Dieu n'avait sans doute pas apprécié qu'il fasse la course.

Top 1 - Dans cette série, nous avons les camions maliens surchargés avec des hauteurs allant parfois jusqu'à 4 voir 5 mètres. T'imagines la prise au vent du bordel. Il n'est donc pas rare de les voir retournés sur le bord de la route. Et quand tu passes à côté en voiture, sur une piste moyennement praticable, avec une remorque penchant dangereusement de ton côté de la route, tu serres les fesses!

Mais le plus drôle, c'est quand cela se passe en plein centre-ville de Tambacounda: pneu éclaté, vitesse un peu trop importante dans le virage et nid de poule, voilà le résultat: Exceptionnel, d'autant qu'on évite la catastrophe avec un seul blessé léger

 Maliens mais pas toujours très malins!

Centre-ville de Tambacounda - Photo prise du site Tambacounda.info

Hors catégorie - Un jour sur la route du Mali, nous avons croisé un camion transportant des peaux de bêtes séchées dont la seconde remorque s'était renversée sur le bas-côté. Les chauffeurs avaient détaché la seconde remorque pour pouvoir continuer leur route et livrer leur marchandise. Jusque là, ok. Sauf qu'ils ne pouvaient pas laisser une remorque pleine au milieu de nul part. Qu'ont-ils fait? Ils ont simplement construit une structure au dessus de la première remorque pour accueillir l'ensemble de la cargaison de la seconde remorque. Hauteur du chargement: 2 remorques! Heureusement que le Sénégal est un pays plat, sans montagne, sans tunnel et sans pont...


Juste pour rire: les difficultés de la langue française

Quand tu te promènes dans la rue et que tu vois certains panneaux, certaines affiches publicitaires ou encore certains tags, tu te rends compte que la langue de Molière est décidément très, très, très compliquée mais qu'elle peut aussi laisser place à des fautes très drôles. Maladresse ou réel sens de l'humour, à voir!

Au marché de Tambacounda - "Ici, koiffure, bijou, fossil"... Gentil.

Celle-ci vient de Casamance, merci les copains - "Le futur roi rentre dans lareine"

Savais-tu qu'un singe en feu de 2 mètres ne coûte que 3,85 € au Sénégal! On le retrouve chez un entrepreneur BTP de Koungheul - "Singe allume de 2m - 2 500 F CFA". Ci-dessous le reste du devis:

Devis pour la restauration de bâtiments - Merci Loulou

To be continued...


Réunion au sommet, "but first, let me take a #Selfie!"

Ça va peut être te surprendre mais à Tambacounda, on est à la pointe de la technologie (Oui, on ne vit pas tout nu à courir dans la brousse pour chasser l'antilope... On n'est pas dans un reportage Geoplanète en plein cœur du "tdc" du monde). Donc, je disais, à la pointe de la technologie!

L'autre jour, j'assiste à une réunion à la Chambre des Métiers de la région de Tambacounda pour établir un Plan Stratégique de Développement des métiers de l'artisanat. Comme à chaque réunion, nous faisons un tour de table pour présenter les participants. On établit les règles à suivre (couper les portables par exemple) et désignons un commissaire de séance. Puis, le maître de séance se lance, l'exposé commence. Après une demi-heure de présentation, le commissaire de séance sort sa tablette dernier cri et commence à filmer la séance et les participants. Pourquoi pas. Puis il fait des photos individuelles de chaque participant. Par contre, il n'a pas de zoom du coup tu te retrouves avec une tablette 12 pouces à 20 cm de ta face et un type qui tente de prendre la meilleure prise possible de ton caca d’œil. Une fois le tour de table fait, il lui manque une personne... Sans doute la plus importante: Lui. Comment faire? Il ne va pas perturber son voisin qui suit de façon assidue cette réunion plutôt importante... Non, la tablette est dotée d'une caméra spéciale Selfie! Et là, c'est partie pour le photo shooting: Incroyable sénégalais!


 Du selfie, en veux-tu en voilà!

Autre chose étonnante, lorsque l'on termine une réunion, on fait une prière pour que le projet ne rencontre aucune difficulté, etc... C'est assez surprenant la première fois surtout quand le maître de séance te dit: "Nous allons donc à présent tous prier [... marque un temps de pause car il y a un souci... Il fait quoi le "toubab"? Réflexion en me regardant et...] Chacun dans ses croyances".

# Prière # Croyances # Respect


Inch'Allah par ci, Inch'Allah par là

Au Sénégal, la religion musulmane est présente à environ 94%. La vie est donc pas mal guidée par la religion et les croyances. J'ai beaucoup de respect pour ça. Par contre, il y a quand même des petites anecdotes à soulever. A commencer par le célèbre et très utilisé "Inch'Allah", traduction "Si Dieu le veut". Et il ne veut pas toujours...

Ainsi, beaucoup, pour ne pas dire tout (le pauvre), repose sur Dieu. Une bonne chose arrive, "Rendons grâce à Dieu". Au contraire, un accident arrive, "C'est la volonté de Dieu". Personne ne s'est jamais dit par exemple: "Si on connaissait un peu le code de la route, il n'y aurait pas autant d'accidents"... Dieu aurait un peu moins de boulot de ce côté. 

Un jour, on avait rendez-vous avec notre chauffeur à 8h00. On était dans le timing jusqu'à 7h50 et là Dieu a pété un câble... Résultat, l'horaire sénégalais a pris le dessus, une demi-heure dans la vue. Justification du chauffeur: "On a 30 minutes de retard. Ce n'est pas votre faute, ce n'est pas de la mienne non plus ; c'est Dieu qui l'a voulu". Il n'empêche que ce n'est pas Dieu a qui il fallait qu'on achète son alcool, ses cigarettes et qui n'avait pas fait la dernière révision avant de prendre la voiture...  
Incroyable sénégalais - Mention spéciale pour Bernardo!

Si Allah avait moins à se préoccuper de toutes ces petites choses sans importances, il pourrait peut être éviter des guerres, guérir des malades, sauver des enfants ou encore donner de l'eau et à manger à tout le monde...  Bref, on se voit demain "Inch'Allah".

Une dernière sympa? Allez, on va parler de la fête du mouton, la Tabaski. C'est un peu le Noël musulman finalement sans la gueule de bois du lendemain: tu te ruines pour une journée de festivités... Heureusement, il existe au Sénégal une loi stipulant que l'entreprise doit pouvoir donner à son salarié une avance sur son salaire (Avance plafonnée à 50 000 CFA - 75 €, remboursable sur 5 mois) pour qu'il puisse acheter son mouton et suivre les autres... 

Avant la fête, chacun expose donc fièrement le mouton qu'il a acheté à un prix exorbitant. Depuis plus d'un mois ce mouton se trouve devant la porte des habitations, nourri, bien traité et même lavé, ... Oui, lavé! Et avec du savon s'il vous plaît. Il a droit à un shampoing, soin du visage et pédicure. A noter, on voit parfois des bêtes magnifiques où l'on retrouve un mélange entre le mouton pour la forme, le zébu pour la taille et le lion blanc pour l'élégance! Je te laisse imaginer la majestuosité de l'animal!


Malgré tout, "on est ensemble"

La salutation, le rituel du début de journée:

Ami sénégalais - Salam alaykoum
Moi - Alaykoum salam
Ami sénégalais - Comment tu vas?
Moi  - Ça va bien et toi? (on ne va jamais mal, c'est la règle)
Ami sénégalais - Moi, ça va bien. Et la matinée?
Moi  - Ça va bien.
[...]
Ami sénégalais- Et les activités?
Moi  - Ça va bien merci.
[...]
Ami sénégalais - Et la famille, ça va bien?
Moi  - Ça va bien Hamdoulilah (très important pour couper court à la séance de salutation).


Ce rituel prend souvent plusieurs minutes. Du coup, lorsque tu as 20 personnes à saluer dans ton entreprise, je te laisse imaginer l'heure à laquelle tu commences à travailler! A noter, on dit "bonsoir" à partir de 13h00.

Après la salutation, on va pouvoir passer à l'art de la négociation. Premier conseil, toujours négocier. Deuxième conseil, ne jamais négocier avant une fête religieuse, les vendeurs sont inflexibles. Ensuite, il faut toujours diviser les prix (par 2; 5 ou même 10 en fonction de).

Exemple: on te demande 10 000 pour un objet. Sachant qu'il vaut 500 CFA à tout casser, il faut voir quel prix tu es prêt à mettre pour que tout le monde s'y retrouve. Tu mets au maximum 5 000? Ok. Tu commences ta négociation à 2 000. Puis il baisse, tu montes, il baisse et vous tombez d'accord sur 5 000... Tu te fais bien entuber mais tu es content d'avoir négocié et d'avoir gagné 5 000 CFA sur le prix de base!

Les discussions peuvent être longues... Même très longues. De 5 à 30 min sur une journée ou peuvent même s'étaler sur plusieurs jours voir semaines si tu as le temps. Après t'être bien fait avoir, on te remercie avec un grand sourire et on te dit "On est ensemble". Ben ouais mec on est ensemble, je viens de te faire ton mois! La négociation est un jeu de séduction et on y prend vite goût.


Des fois, tu te demandes vraiment où sont les limites... Il n'y aucune limite, alors pourquoi essayer de changer ça, c'est tellement bon! L'Afrique, toute une aventure. Comment ne pas tomber amoureux de ce continent?


Merci à Thomas pour ses dessins et aux copains d'être là pour partager tous ces moments!