Vue sur les paysages de Grand Bassin
Enfin! 6 mois plus tard, enfin un dossard. Et sur un parcours que j’aime bien puisqu’il s’agit de celui de Grand Bassin, ma toute première randonnée à La Réunion en 2012. Depuis, je m’y suis testé en trail avec une belle 8è place l’an passé et le WE dernier, nous avons fait une petite sortie reconnaissance avec mon Assistante 5 étoiles (que je remercie déjà pour m’avoir accompagné et soutenu aujourd’hui dans ce moment important pour moi).
Alors, pour ce retour et, on peut le dire, ce premier test suite à ma blessure aux tendons d'Achille (TA) en mars dernier, j’arrivais sur cette ligne de départ avec le feu vert de mes kinés mais aussi un gros warning sur l'intensité à y mettre. Parce que les TA sont encore sensibles. Et qu'il ne faudrait pas venir bousiller le travail des mois précédents. Et parce que je n’ai plus fait 20 kilomètres depuis fin février…et parce que c’est comme ça. Un point c’est tout!
Tu l’auras compris, le mot d’ordre de la journée était: ne soit pas trop c**! Alors oui, tu t’en doutes, j’ai suivi à la lettre cette consigne... Enfin… J’ai déjà décidé d’y aller à la sensation, quitte à abandonner à Mare à Boue (oui, a-ban-do-nner). J’ai aussi accepté de ne rien aller chercher. Ni podium. Ni référence de 2023. Ni rien du tout. Mais comme le dirait Orelsan, “T’es plus intelligent qu’avant mais t’es toujours très con”...
Malgré cette absence de pression et de résultat, cela ne m’a pas empêché d'être particulièrement stressé avant le départ (3 passages aux toilettes, si je dois faire une référence au Jeu de Coline). J’appréhendais notamment mon retour de blessure. Les tendons, le nerf de la course. Mais une fois sur la ligne de départ, j’ai enfin respiré. Je me suis senti à ma place. J’ai pris un positionnement en 3è ligne pour éviter de partir comme les brutes tout en gardant l'opportunité d’entrer dans le sentier dans le premier tiers. Du coup, les 3 kilomètres dans Bourg-Murat servant à étirer le peloton se font en 3’30; 4’15 et 4’30 au kilomètre. Un peu rapide au départ, je te l’accorde, mais après le premier kilomètre je me laisse dépasser sans rechigner. Sans rechigner car je reprends une grande partie des coureurs partis trop vite et qui sont déjà rouge-coquelicot après 10 minutes de course. J’entre donc dans le single en 18è position et je vais faire une descente sur un rythme plutôt calme. En gros, je laisse couler…sans forcer. Je sens que je n’ai pas travaillé la descente technique car je fais des mauvais choix de trajectoire et je glisse à plusieurs reprises dans mes chaussures. Sans doute un laçage un peu trop lâche. Heureusement, j’arrive en bas sans problème et sans aucune douleur, ni crispation. La traversée de Grand Bassin jusqu'au départ du sentier Mollaret se fait sur un chemin forestier et une pente ascendante. Je prends un petit rythme de course. Les muscles ont comme l’an dernier dû mal à comprendre ce qu’il leur arrive après avoir fait 650 mètres de dénivelé négatif. Et j’ai à nouveau cette question qui me revient: mais…pourquoi tu fais ça? C’est dur, non? Personne autour de moi pour débattre du sujet, je l’abandonne vite fait pour revenir sur mon effort.
PK8, on attaque le pétard de la journée: le Mollaret. L’an dernier, j'avais fait une énorme descente mais une montée timide. Cette année, je me suis dit que j'allais le grimper différemment, en poussant un peu plus fort sur les jambes. Et ça déroule puisque je récupère 11 coureurs pour arriver 7è au ravitaillement de Mare à Boue, à PK16.
Pour le coup, Mare à Boue porte parfaitement son nom. Lorsque l’on entre sur le plateau, ça glisse, il y a de la boue partout, des flaques et la météo est carrément automnale. Nuage, pluie, vent et températures…fraîches. Et devine quoi? Je m'éclate carrément! J’ai toujours mon rythme régulier et je fais attention à mes zones d’intensité, par contre les sensations sont vraiment bonnes et mon manque de rythme ne se fait pas ressentir.
J’arrive au ravitaillement et là, petit couac. Coline devait m’y attendre pour changer ma flasque d’eau mais je ne la vois pas. Je lui avais dit que je serais là en 2 heures. Comme j’aime être à l'heure, je suis même arrivé avec 10 minutes d’avance. Où est-elle? Panique! Je suis un peu déboussolé mais je relance. Pas le choix. Les derniers 6 kilomètres de route en faux plat descendant risquent d'être long. Finalement, je la retrouve 200 mètres plus loin et mon ravitaillement se passe en plus ou moins 1 seconde (on est meilleur que Mathieu et Alix sur ce coup là! Bon…ok…il n’y avait qu’une flasque à réceptionner). Un concurrent est devant moi et un autre tout juste derrière. Les écarts doivent être d’une minute. Je décide de ne pas aller le chercher tout en essayant de conserver ma place. Coline roule à mes côtés et prend la température. Je vais bien. Les sensations sont toujours bonnes mais je lui accorde que je n’ai pas vraiment suivi le plan de route. Je suis un peu rapide par rapport à l'idée de départ. Ah oui, tu l’as déjà compris? Oups…bon, ben, autant terminer fort alors me dit une petite voix dans ma tête? Ne soit pas stupide me dit une autre petite voix. Mais taisez-vous! 18 minutes et 40 secondes pour faire le dernier 5000, je te laisse juger le niveau d’intelligence du garçon.
Au final, je termine la boucle en 2h18min21” et gagne 2 minutes par rapport à l’an dernier, ainsi qu’une place en finissant 7è sur 400 coureurs. Alerte spoiler, à ce rythme, je remporte ce trail en 2030! La petite surprise du jour est que je monte sur la seconde marche du podium M0. Plutôt pas mal pour une reprise en “relative douceur”. Mais l’important est ailleurs: j’ai d’abord réussi à trouver une belle régularité dans les différentes sections du parcours. J’ai également pris du plaisir malgré des conditions mitigées. Et je ne me suis pas fait mal, ni physiquement, ni mentalement. Mes zones d’intensité restent malgré tout raisonnables et…et…et, aucune gêne aux TA durant la course (douleur assez faible à froid, je vais les bichonner maintenant). Un bilan très positif, qui fait un bien fou au moral! Je sais qu’il me reste encore un long chemin avant de retrouver la pleine possession de mes moyens, mais on avance dans la bonne direction.
Un immense merci à mon Assistance 5 étoiles (peut-être même 6?) qui a bravé la météo et l’attente pour m’encourager et me ravitailler. Merci à l'Association d’Athlétisme Jacky Murat pour l’organisation de ce bel événement trail. Sans oublier, merci aux bénévoles, toujours au rendez-vous pour nous accompagner, nous orienter et nous encourager!
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