Vue sur le cirque de Mafate depuis le sentier du Grand Bénare
Aurère, Cayenne, Grand Place, Marla, La Nouvelle. Mafate et ses îlets. Ses petits villages perchés sur des promonttoires rocheux au coeur du cirque. Ces villages colorés. Cette vie. Cette ambiance avec toujours un peu de musique. Une boutique qui te vend une boisson fraîche. Le chant des coqs. Les Tui-tui qui te laisseraient presque les attraper. Un Papang qui vole majestueusement le long des remparts. Les odeurs du feu de bois et des carris qui mijotent doucement. Il y a aussi ses rivières. Habituellement si calmes et qui peuvent se déchaîner en un rien de temps. Ses chutes d’eau et ses bassins féeriques. Ses forêts endémiques ou Tamarins et Cryptomerias te transportent dans un autre univers. Ses plateaux et plaines où ruminent paisiblement quelques vaches. Ses chemins ou cabris et randonneurs se côtoient. Mafate et cette atmosphère de bout du monde.
Et puis il y a ces montées. Interminables. Ces sentiers toujours plus vertigineux. Ces descentes infernales. Il y a ces marches. Toutes ces marches. Irrégulières. Glissantes. Instables parfois. Toutes ces marches que le randonneurs fini par détester après 2 heures de monter vers Roche Plate. Lorsque le soleil te brûle la peau. Lorsque la chaleur remonte du sol et t'étouffe littéralement. La chaleur de Mafate. Un virage. Tu changes de décor. De température. De climat. La pluie. Le vent. Le froid te saisi. Mafate. Ce terrain de jeu si exigeant. Si technique. Ce terrain de jeu qui met ton corps et ton esprit à l'épreuve. Et pourtant, ce terrain si beau. Ce terrain qui me convient si bien.
Mafate. Quand j’y entre par Deux-Bras ou par la Canalisation des Orangers, j’entre dans un état de plénitude où je me sens vivant. A ma place. En harmonie avec mon corps. Avec mon esprit. Et avec le monde qui m’entoure. Comme un poisson dans l’eau. Ou plutôt, comme un traileur dans les sentiers. J’ai cette sensation que rien ne peut m’arriver. Cette sensation de liberté totale. Les paysages y sont époustouflants. Et quand il n’y a plus d’autre bruit que celui de tes pas. De ta respiration. Que tu es seul avec toi-même. Que la montagne agit comme un miroir. A ce moment, je suis en communion avec cet élément. L'évasion que ce cirque me procure est incomparable. Je pense souvent au facteur de Mafate ou aux enfants qui parcourent des kilomètres pour se rendre à l'école. Aux hommes et femmes qui ont construits ces sentiers. Qui les battent chaque jour. Qui les entretiennent. Et d'un coup, je m’en rends compte. Je me rends compte du privilège d’être là. D’emprunter ces traces uniques au monde. Mafate.
Mafate, mi aime a ou.