mercredi 31 juillet 2024

Jeu de Coline #14: Retour en enfance

Lémurien Maki Catta, Fort Dauphin, Madagascar 

Tu t’es déjà demandé ce que tu ferais s’il ne te restait plus que 2 jours à vivre (oui…il faut vraiment que j'arrête de regarder les cas désespérés de Grey’s Anatomy)?


- Ooooh…dans le cas où moi, King Julian - c’est mon nom, n’aurais que 2 petits jours à vivre, je ferais tout ce que dans mes rêves j’ai toujours rêvé de faire. Je voudrais tout particulièrement faire le siffleur professionnel. Je suis déjà grandiose comme siffleur mais je veux devenir encore plus grandiose pour en faire un métier qui gagne ma vie.

...

- Tu sais ce que je ferais aussi d’autre? J’irais envahir un pays voisin et lui imposer mon opinion personnelle que j’ai. Même s’il ne désire pas l’entendre.


Euuuuuh…j’avoue que l'idée d’envahir un pays voisin est assez séduisante…mais ce n’est pas très raisonnable. Et tu risques d’avoir des problèmes. Par contre, je te rejoins quant à la réalisation d’un rêve. Et, devine quoi, “I have a dream”. Oui. Le rêve d’un retour en enfance (et ne me dis pas que je n’en suis pas encore sorti, je m’efforce chaque jour de jouer à l’adulte responsable). Donc, l’enfance. Cette période de jeu, d’insouciance et de Bisounours! Impossible de faire machine arrière? Dans ce cas, j’irai profiter de ces 2 jours pour…courir un Grand Raid. Entouré de mes proches, j’irai chercher dans les sentiers cet état de grâce. Ce retour aux sources. Parce que c’est le seul endroit où tu peux revivre toute une vie en seulement 48 heures. Tu rigoles. Tu pleures. Tu tombes. Tu te relèves. Tu sautes dans les flaques. Tu tapes dans les mains. Tu discutes. Tu partages. Tu manges n’importe quoi. N’importe quand. Tu cries. Tu glisses dans la boue. Tu grimpes. Tu cours. Tu marches. Des fois, tu t’assoies. Tu t'évades. Tu découvres. Tu t’émerveilles. Tu adores. Tu détestes. Tu souffres. Et à la fin. Seulement à la toute fin. Tu te sens vivre. Tu te sens libre…comme un enfant.

dimanche 21 juillet 2024

Trail de la Rivière des Galets - Juillet 2024

Vue sur le cirque de Mafate depuis la Canalisation des Orangers

Comme le dirait si bien José Mourinho: Si tu n'as pas de chien pour aller chasser mais que tu as un chat, alors tu prends le chat, non?

Tu l’auras compris, j’ai dû composer avec la forme du moment…et c'était un peu “juste” pour espérer mieux (à relativiser). Bon, je te vois venir. Le garçon fait un 40 K avec 1700 de D+ en 3h48’53”. Il termine 6ème sur 776 inscrits et 3ème de sa catégorie. Ensuite, il pleure, j’ai pas assuré, c'était laborieux, ouin-ouin... baaaaah…oui. Ce n'était pas un jour sans. Ce n'était pas un jour avec. Je dirais simplement que ce n'était pas un jour avec (à relativiser, comme je l’ai dit plus haut).


Les leçons du jour:

1. Partir comme un idiot, tu ne feras plus: un départ trop rapide. Comme je “n’aime pas le monde”, j’ai opté pour un départ canon afin de prendre mes distances et entrer dans le sentier en prenant mon rythme et pas celui des autres. Mais attention, la dépense d'énergie de cette stratégie est énorme et tu peux vite te retrouver face à l’effet Popcorn…et ça, non, on n’aime pas!


2. De ta montre, tu te déconnecteras: j’ai fait une fixation trop importante sur mon pacing de course et le comparatif à l'année précédente m’a fait oublier le plus important, mes sensations.


3. Si performer tu voudras, te préparer tu devras: clairement, je n'avais pas la préparation adéquate à ce type de course pour atteindre les objectifs fixés (gagner 6 min par rapport à l'édition 2023 et ainsi passer sous la barre des 3h45min). Le TRDG est un trail qui se court. Si tu marches, tu perds. Si tu ne sais pas courir 10 km au tempo, tu perds. Si tu ne sais pas relancer, tu perds. Si tu n’as pas fait plus de 25 km depuis plus de 6 mois, tu perds. En gros, courir entre 6 et 10 km en endurance fondamentale et faire 3 rando-trails ne suffisent pas. Tu perds!


4. Dans ta bulle, tu resteras: les 2 premières heures sont à oublier. Je n’arrivais pas à entrer dans ma bulle. J’ai cherché des solutions pour courir ma course, en vain. J’ai même abandonné le combat dans la descente des Lataniers où j'ai véritablement levé le pied. Aucune prise de risque (je reste néanmoins à moins de 30 min pour 5 km et 585 m de D- sur un terrain aussi technique que les escaliers de Mafate. Pas trop mal).


5. D'humilité, tu ne manqueras plus: comme un air de déjà-vu…j’ai cru que ce serait “simple”. Faute grave! J’ai oublié que ça faisait mal. Vraiment mal. Pas seulement physiquement mais moralement. Après, je t’avoue que c’est bien d’avoir été dans le dur…ça m’aura remis les idées en place. Rien de mieux qu’une bonne tartine de phalanges dans ta gueule pour revenir sur Terre. Ne pas banaliser le Top10, il faut aller le chercher!


Les difficultés:

- Une alimentation à base de gels qui ne passe pas et un ventre qui fait “blope-blope”. Cause probable de l’intensité de début de course et d’une pression inutile?

- Une hydratation quelque peu insuffisante et trop sucrée.

- Des départs de crampes au sortir de la rivière qui m’ont forcé à revoir ma foulée et mon attaque du sentier.

- Une douleur au genou gauche sur la fin de course. Résultat d’une fatigue due à l’effort et au manque de préparation.


Les points positifs (parce que quand c’est bien, il faut aussi savoir le reconnaître):

- Aucune gêne aux tendons d’Achille! Youhouuuuuuu!

- Une Canalisation parcourue à 4’40”/km de moyenne sur 10 km malgré la sensation de méforme.

- Un semblant de plaisir dans le fond de la rivière, entre passage dans l’eau froide, relance dans le sable et sauts de cabris sur les cailloux.

- Une montée du Mur de Dos d’Âne honorable en 47 minutes et sans être dans le rouge.

- Une descente du sentier de Bord canon et un regain d'énergie pour finir en gardant ma position.

- Pour une phase de reprise, cette première sortie “4 heures” s’est quand même super bien passée.


Finalement, il m’aura manqué 2’24” pour accrocher un Top3. Si près et pourtant encore si loin. Je suis dur? Non. Réaliste. Et puis, tu commences à me connaître. Je suis surtout passionné et perfectionniste. Je te rassure, j’ai néanmoins le sentiment d’avoir donné tout ce que je pouvais et, avec un peu de recul, je suis content de l’apprentissage que cette course m’aura procuré.

Je suis également content d’avoir remis les idées à l’endroit. Le trail, ça fait mal. Et si tu veux plus. Il faut accepter d’avoir encore plus mal. Parce qu’à la fin, plus la souffrance aura été grande, plus la victoire sera belle. Il y a encore du travail!

Désormais, je vais passer sur une phase de volume et orienter mes entraînements en conséquence pour octobre. Et je vais tâcher de ne plus refaire les mêmes erreurs…sinon, il faudra officialiser le hashtag “quandtaspasdecerveau”, ce qui serait quelque peu contrariant…

Merci à l’association A2RDG ainsi qu’à l'ensemble des bénévoles présents (plus d’une centaine pour encadrer l’événement). Un grand merci à la famille et aux copains pour les messages d’encouragement. Merci à Mathieu pour la préparation physique et tout le travail mis en place lors du dernier mois. Et de grosses pensées pour mes supporters numéro Uno, Maman, Thib’s et Co!

Prochain rendez-vous fin août sur la CIMASARUN.

dimanche 7 juillet 2024

En route pour le Grand Raid 2024 - Mise à jour de mes objectifs de saison

Objectifs révisés de ma saison trail-running 2024

Doucement mais sûrement, on va y arriver. À un peu plus de 100 jours du départ, je suis toujours en phase de reprise et je joue avec mes tendons entre charge et adaptation mais aussi entre plaisir, bonnes sensations et frustration et douleurs. Un jeu pas toujours très drôle, je dois bien te l’avouer.

Avec mon kiné Mathieu, nous avons débuté depuis 3 semaines une remise en charge et j’ai adapté mes entraînements pour revenir au meilleur de ma forme. Les séances sont toujours orientées vers ma réathlétisation avec de plus en plus un aspect préparation physique. Pour te donner un aperçu, on débute par un échauffement avant d’attaquer des exercices de pliométrie et de terminer par de la force avec l’intégration de charges lourdes. Deadlift, calf raises, hip thrust, full squat, …tous ces termes de crossfiteur n’auront bientôt plus de secret pour moi. Eh oui…je soulève de la fonte. Qui l’eût cru?

En parallèle, j’ai effectué une mise à jour de mon programme avec une augmentation progressive de mes volumes hebdomadaires de courses à pied (40 km cette semaine avec évolution de +10% maximum par semaine). L'idée est d’arriver en août avec des blocs plus conséquents, sans pour autant faire n’importe quoi. Et c’est là tout l’enjeu car j’ai toujours la sensation de ne pas en faire assez. Ma stratégie est donc d’en faire moins en travaillant plus intelligemment. Ce sera la clef si je veux parvenir à mes objectifs d’octobre.

Parlant objectifs, après une reprise satisfaisante sur le trail de Grand Bassin (gain de 2 minutes par rapport à 2023 sans me mettre dans le rouge), je serai au départ pour la troisième année consécutive du trail de la Rivière des Galets (mi juillet). Le format est de 40 km pour 1700 m de dénivelé. Un parcours roulant qui me permettra de me tester sur 4 heures d’effort. J’en profiterai également pour retrouver la canalisation des Orangers et ses vues époustouflantes sur le cirque de Mafate. Sans oublier le Mur de Dos d’Âne et “mon” sentier de Bord.

Ensuite, il y aura une période plus dense en août avec le gros test en vue de la DDF, la CIMASARUN (fin août). Le départ de la course se fait depuis la ville de Cilaos et nous irons jouer dans les 3 cirques de l'île (Cilaos, Mafate et Salazie). Pour sa 30è édition, ces 52 km et 4000 m de D+ s’annoncent sport (d’autant qu’il devrait y avoir du très beau monde sur la ligne de départ)!

Enfin, j’arriverai dans la dernière ligne droite de mon projet sportif et la période d'affûtage sera importante afin d’arriver le plus frais possible. Avec Coline, nous profiterons également de cette période pour préparer mon assistance et affiner nos ambitions.

lundi 1 juillet 2024

Le jeu de Coline #12: Toujours avec moi

Ascension du sentier Mollaret avec ma compote, Grand Bassin

Ma compote…Pat’Patrouille. Pat’Patrouille, Pat’Patrouille, Pat’Patrouille! Pat’Paaaaaaaaaatroooooooooooooooooooooooooooouuuuuuuiiiiiiiiiiiiiille! Pat’Patrouille.

Alors oui, c’est un peu régressif. Pour un adulte normal. Mais pour un adulte qui est resté bloqué en enfance, c’est le moment attendu de la journée! Que ce soit au goûté de 10h00, à celui de 16h00 ou durant l’effort, j’ai toujours avec moi une petite compote, bourrée de sucre!

Et mention spéciale à l'édition Pat’Patrouille: pomme, mangue, ananas. Entre la sensation d’un retour dans la cour de récréation, le réconfort du goût et la texture qui, même en pleine ascension, glisse toute seule, c’est le secret si tu veux faire la différence! Avec ça, tu te transformes direct en Everest*. Testé, approuvé. Wouf!

* Everest, c’est le husky aux yeux bleus. Elle est malicieuse et elle vit dans la montagne avec son maître Jack. Ne me demande pas comment je le sais. Demande-toi plutôt pourquoi tu ne le sais pas. Moi. Je le sais. C’est tout.