samedi 21 décembre 2024

Saison Trail-running 2024, l’heure du bilan

Bilan saison Trail-running 2024 (données BeTrail et Suunto) 

D’un point de vue comptable, les chiffres sont intéressants. D’autant plus avec une blessure en début de saison. J’ai en effet été contraint de réviser ma planification sans pour autant arrêter de m'entraîner. Un mal pour un bien, puisque j’ai tout de même réussi à faire près de 5 700 km dont 3 400 de VTT, 500 de randonnée et 1700 de course à pied / trail. L’impact de la blessure s’est surtout ressenti sur le volume en trail, bien en-dessous de ce que j'espérais. En termes de dénivelé, je reste stable avec près de 145 000 m tous sports confondus. La nouveauté (qui porte ses fruits) est venue de la préparation physique avec l'intégration d’exercices à force maximale. Les gains ont été très importants et m’ont permis de combler mon manque de pratique dans les sentiers. J’en tire donc une première leçon: s’entraîner dur, c’est bien. S’entraîner intelligemment, c’est mieux!

Au niveau des classements, je termine l'année avec une côte générale BeTrail de 68,47 (-2,65 par rapport à fin 2023). En ce qui concerne mon Index de performance ITRA - International Trail Running Association, je suis à 701 (+15 par rapport à fin 2023). Cela signifie que j’entre dans la catégorie des coureurs dits “Avancés” (niveau régional). Très anecdotique.


Côté budget, voilà un récapitulatif plus ou moins exhaustif de mes dépenses hors frais de vie sur l'année:

- Équipement (chaussures, short, t-shirt, entretien VTT, …): +/- 350 €

- Frais d’inscription à 7 trails: +/- 550 €

- Santé (ostéopathe, podologue, huiles essentielles, crèmes et gels de récupération, crème anti frottement, Tape, strap, …): +/- 400 €

- Nutrition (boissons énergies, barres, gels, purées, …): +/- 250 €

- Logistique (hébergement): +/- 80 €


D’un point de vue sportif, l'année aura été…“Chaotique”.

Oui. C’est bien l’adjectif “chaotique” que j’ai choisi pour définir ma saison 2024. Il y a eu des hauts. Il y a eu des bas. Il y a eu du bon. Il y a eu du moins bon. Mais, tu me connais. Je ne fais pas dans la demie mesure. Et, je suis exigeant. Encore plus lorsqu’il s’agit de moi. Même si, sur le papier, la saison semble réussie. Cette année a été difficile. J’ai véritablement été bousculé. Physiquement et mentalement. Surtout mentalement.

Je ne vais donc pas me cacher derrière certains bons résultats. Non. Il y a eu beaucoup de déception. Des frustrations importantes. Des doutes. De la colère parfois. Soyons pragmatiques. Entre des ambitions démesurées. Une pression que je me suis mise liée au besoin de faire mieux que 2023. Une recherche de performance avant le plaisir d'être dans les sentiers. Et beaucoup d’impatience dans un sport qui demande tout le contraire. Soyons pragmatiques. Je me suis trompé dans l’approche. J’ai trop souvent oublié de m’amuser. Et à quoi sert de courir si tu ne le fais pas avec l’envie de te sentir vivant?


Janvier, un début d'année enthousiaste

J’aborde cette seconde année de pause professionnelle avec l’ambition de confirmer ma belle saison 2023. Le programme est costaud avec 2 objectifs majeurs de plus de 100 km: le Raid 974 et une seconde participation à la DDF. Je suis serein quant à ma planification et à mon niveau de forme. En plus de mon retour d'expérience, le DU Trail-running me permet d’améliorer mon approche et ma pratique. La première phase de reprise et d’endurance se passe plutôt bien. Les volumes sont respectés. Je mets progressivement en place des séances spécifiques pour développer ma VO2MAX. Je passe un test de capacités physiques et mécaniques encourageant au CREPS de La Réunion et j'obtiens de nombreux conseils de la part de Cyril GRANIER. Je suis enthousiaste mais sens néanmoins des gènes aux tendons d’Achille (TA) à partir de février, premiers signes d’une surcharge que je néglige.


Mars, le coup d’arrêt

Cette année, j’ai décidé de me faire opérer des yeux. L'opération se passe bien malgré une période de cicatrisation…compliquée. Après quelques jours de repos, j’ai le feu vert pour reprendre la course à pied. Malheureusement, la surcharge d’entraînement du début de saison accompagnée par la prise d’antibiotiques aura eu raison de mes TA. L’échographie montrera une tendinopathie chronique globale à droite et une tendinose focale à gauche. Tout s’effondre. Ma saison et mes objectifs sont remis en question. Incompréhension. Colère. Puis, période de doute. J’entame différents protocoles de ré athlétisation avec des hauts. Des bas. Et des très bas. On joue avec la douleur. Je n’en vois pas le bout. Je dois faire preuve de patience. De toi à moi, ce n’est pas mon fort. En juin, je retrouve un dossard. Pas simple. A partir de juillet, on aborde une phase de préparation physique avec Mathieu. J'intègre progressivement les charges lourdes dans mes séances de kinésithérapie. Ça me plaît.


Août, une préparation à flux tendu

L'évolution de la charge d'entraînement se fait progressivement depuis mai (je partais de loin avec le protocole de la Clinique du Coureur: 5’ de marche suivies par 5 séries de 1’ de course - 1’ de marche et 5’ de marche pour finir) Le but était d’arriver en octobre avec la possibilité de courir durant plus de 30 heures. Juin, 20 km avec 1100 de dénivelé. Juillet, 40 km avec 1500 de dénivelé. Je recommence à avoir de bonnes sensations. Août, premier et dernier vrai test. 50 km et presque 4000 de dénivelé. Là où j’avais réussi à enchaîner 3 mois de volume en 2023, je me retrouve à flux tendu cette année. Ça passe ou ça casse. La CIMASA se passe bien et je termine à une belle 15è place, le tout, sans douleur. Je finalise ma préparation en septembre sans encombre. Je suis plutôt confiant à l’approche du Grand Raid. D’autant que, c’est un fait, je suis plus fort que l’an passé. Je suis plus régulier. Je pousse plus fort sur les jambes. Et j’ai très nettement progressé dans les descentes techniques.


Octobre, la désillusion

Tout semblait parfait, peut-être un peu trop. Depuis ma blessure, j’ai travaillé différemment, plus intelligemment, ce qui me permet d’arriver sur la ligne de départ avec les mêmes objectifs que ceux visés en début d'année. L’idée est de faire une belle course et d’accrocher les 32 heures (équivalent d’un Top 30). Autour de moi, j’ai une superbe équipe d’assistance. Entre le retour d’expérience de 2023 et l’investissement de chacun, on est prêt pour une belle aventure. Malheureusement, je ne suis jamais rentré dans mon événement et je décide de rendre mon dossard avant Mafate. D’une certaine façon, j’ai manqué mon rendez-vous.


Novembre, au fond du trou

Quoiqu’on en dise, le DNF est une étape dans la construction d’un coureur. Pour moi, c’est une épreuve terrible. A l’image d’un deuil, il y a eu différentes étapes. Les premiers jours se sont plutôt bien passés. Le mal-être est arrivé plus tard. Il était difficile d’en parler. J’étais triste. Je me sentais vide. Je n’acceptais pas une décision que j’avais pourtant mûrement réfléchi. Je savais que les leçons seraient grandes et que j’allais progresser grâce à cette expérience mais à ce moment, je m’en veux. J’étais extrêmement déçu. Une période particulièrement pénible où plus grand chose ne m’anime va alors débuter. Je suis en boucle. Je refais le fil de la course. Je remets tout en question. Moi. Mon projet. Mon année. Après ce premier abandon, plus rien ne va. Les jambes sont là mais la tête, elle, est loin. Je ne le montre pas mais je me sens seul…


Décembre, la réaction

Accepter de toucher le fond. Prendre le temps du deuil. Et réagir. Si je ne suis pas allé au bout de l’aventure GRR, c'était aussi pour ne pas finir blessé et avoir l’opportunité de m’aligner sur un dernier événement avant la fin d'année. L’UMTT est la dernière occasion pour finir sur une note positive. Pour moi, cet ultra sonne un peu comme une revanche. J’ai envie et besoin de ce moment dans Mafate. Aucun objectif particulier si ce n’est celui de terminer ces 70 km et de retrouver un peu de plaisir à courir dans le cirque. Peut-être y trouver des réponses? Une forme de paix, c’est certain. Au final, c’est une réaction d’orgueil et le retour d’un état d’esprit combatif qui me permettront d’accrocher une 4è place, sous les 10 heures de course. Tous les soucis ne sont pas réglés, mais un début de réponse a été trouvé. J’ai su faire preuve de patience, de caractère et d’envie.


Aujourd’hui, je profite d’une vraie coupure pour déconnecter et me reposer. L’organisme a été fortement stressé durant l'année. Entre blessure et charge importante de travail, la coupure est nécessaire pour le corps comme pour l’esprit. Digérer. Accepter. Apprendre. Avancer.


“Chaotique”, vraiment? Bon, d’accord. “En demie teinte” serait sans doute plus juste. Cette année, j’ai expérimenté. Je me suis lourdement trompé mais j’ai appris. J’ai fait preuve de résilience. Je n’ai pas laissé tomber. Je me suis relevé et, dans l’adversité, je me suis retrouvé. Je suis revenu à l’essentiel. Je me suis finalement amusé. Je suis persuadé que ma marge de progression reste importante mais il faudra me montrer plus patient et travailler intelligemment pour continuer d'évoluer. Pour continuer de rêver!


Retour aux affaires prévu début janvier!


Un grand merci à vous qui me suivez et me soutenez. Merci à la famille et aux copains. Des pensées particulières pour les messages bienveillants que j’ai reçu fin octobre. Ils m’ont vraiment fait chaud au coeur!

Merci à l’Université de la Réunion, à Yoann MORNET et à l’ensemble de son équipe pédagogique. Le Diplôme Universitaire en Trail-running aura été un des motifs de satisfaction de cette année. Les connaissances, les valeurs et les expériences partagées durant ce DU ont renforcé ma motivation et ma détermination. Je n’oublie évidemment pas mes camarades de promotion pour nos échanges passionnants et des amitiés naissantes.

Merci à mon équipe médicale pour tout le travail réalisé ensemble. Mathilde, Chloé et Claire (Kinésithérapeutes Sport Péi à La Possession); Mathieu et Alexis (kinésithérapeutes Kin’Activ’ à La Rivière Saint-Louis); David KRAVTCHENKO (ostéopathe à La Possession) et Adrien FRAPPIER (podologue à La Possession).

De chaleureux remerciements à mon équipe d’assistance Grand Raid 2024. Co, Thib’s, Justine, Thomas, Lucie et Fabian, merci pour tout. Vous avez été formidables et j'espère vous le rendre en venant remplir vos flasques à l’occasion.

Enfin, un immense merci à Toi, sans qui ce projet ne serait certainement pas aussi beau. Cette année, j’ai pris énormément de plaisir à travers l’écriture et le Jeu de Coline. Tu m’as épaulé dans les bons et les mauvais moments. Entre la blessure aux TA, les périodes de doute ou encore l'expérience difficile de l’abandon sur notre course phare de l'année, tu es restée présente et positive. Pour ça et tout ce que tu m’apportes au quotidien, je te dis MERCI! Je nous souhaite donc de continuer à vivre d’Aventure et d’eau fraîche (avec une pointe d’ISOTONIC).


Belles Fêtes de fin d'année à vous et à bientôt pour la présentation des objectifs 2025!

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