mardi 3 décembre 2024

Ultra Mafate Trail Tour - Novembre 2024

 


Photo d'avant départ 

Ultra MTT: 70 km. 4700 m de dénivelé. Un rendez-vous spécial. Mafate Trail Tour, version ultra.



Podium catégorie M0H avec Yannick Dournel à droite (2è en 10h10'46") et Valentin Maillot à gauche (3è en 10h26'19")

Mafate, mon Amour! À travers l’aventure MTT version ultra, j’avais au plus profond de moi le besoin de franchir cette ligne d'arrivée. Pourquoi? Pour y trouver une forme de réconfort. Des réponses peut-être. Mais aussi et surtout, pour te présenter mes excuses après notre rendez-vous manqué d'octobre.

Aujourd’hui, je suis heureux. Émotionnellement et physiquement épuisé. Mais heureux! 70 km. 4700 m de D+. Et 9h53'03" d’effort pour venir visiter la quasi-totalité de tes îlets. Il y a eu des hauts. Des bas. Des très bas même. Un sursaut d'orgueil. Puis la lumière. Une remontée comme je les aime. Des larmes. Et la délivrance. Mafate. Quelle aventure tu m’as offert!

Résultat: 4è au scratch (sur 300 coureurs au départ). Victoire en catégorie Master 0.


Mafate et le Piton des Neiges

Ultra MTT, J+3 [FINISHER | VICTOIRE M0H]

Aujourd’hui, j’aborde cette course avec l'idée première de franchir la ligne d'arrivée afin de terminer l'année sur une note positive. Parce que 2024 ne s’est clairement pas déroulée comme je l’avais imaginé. Entre blessure aux tendons d’Achille, révision de la quasi-totalité du planning et abandon sur ma course phare, autant te dire que j’en ai gros sur la patate avant de prendre ce départ. Physiquement, je me sens en bonne forme malgré des gènes résiduelles aux TA. Mentalement, c’est autre chose. Ainsi, je suis bien conscient que je n’aborde pas cet ultra dans les meilleures conditions…et que je vais probablement avoir mal. Mais, j’accepte l’aventure avec une certaine idée. Celle de faire ma course. D'être régulier dans les sentiers. De retrouver de l’envie et de la joie. Et, évidemment, de profiter de Mafate.

Le départ est donné depuis Grand îlet à 1h00. Nous sommes 300 coureurs engagés sur cette seconde édition de l’ultra Mafate Trail Tour. La météo s’annonce clémente et les sentiers sont en bon état. Les 9 premiers kilomètres nous emmènent au Col des Boeufs par la route. Un peu plus d’une heure de course pour y parvenir, je suis un peu rapide. Parce qu’on ne le remarque pas trop mais ça grimpe. Avant d’entamer la descente vers La Nouvelle et de traverser la Plaine des Tamarins, je sors de mon silence et commence à discuter avec Yoann. Il s'avère que nous avons un peu le même profil, la même envie suite à un abandon lors de la Diagonale des Fous d’octobre et des valeurs communes. Qui plus est, il descend bien et m’ouvre la route. Je fais un ravitaillement plus rapide et repars seul vers Marla. PK21, j’arrive dans l’îlet en 7è position et rattrape même le 6è. Tout va bien pour moi. Les jambes répondent positivement, la tête aussi. Je sais que la course est encore longue mais je me dis qu’il y aura peut-être plus à aller chercher qu’un “simple” finish. On fera le point à partir de PK35.

4h00 du matin, l’ombre de la Diagonale vient doucement s’installer sur ma course et dans ma tête…je me sens épuisé. Je me fais décrocher et je suis à nouveau seul avec mes démons. L’envie de m'arrêter et de dormir est forte. J’ai la sensation de ne plus avancer. De ne plus avoir d'énergie pour monter ces marches qui deviennent alors de plus en plus hautes. Je rentre dans un cercle vicieux où je ne m’alimente plus et où les pensées négatives viennent parasiter mon bon début de course. Heureusement, la leçon d’octobre a été grande et je me suis promis de ne plus tomber dans ces travers. Plus aussi facilement en tout cas! Ça va être long mais il faut faire le dos rond. Comme dirait Franck, la routourne finira par tourner! Distorsion du temps. C’est dur. J’ai mal mais je sers les dents. Ça va passer. Nous sommes à Piton des Orangers et je viens de me faire reprendre par Yoan et Yannick. Je retrouve néanmoins une meilleure dynamique avec leur arrivée et surtout, le levé du jour. La descente technique fait du bien, j’arrive même à remettre de la vitesse et je relève mon niveau d’attention. Ça fonctionne, je me réveille. Malheureusement, une fois arrivé en bas de la rivière, il va falloir remonter…Yoan semble inspiré et imprime un rythme que seul Yannick arrive à suivre. Ils me distancent rapidement. A îlet à Bourse, je pointe à la 6è place après avoir lâché un autre coureur. Sans trop savoir où en sont les autres, je ressens une chose nouvelle. Une chose que j’avais perdu ces derniers temps. Je me sens bien. Et, sur ces sentiers, je retrouve du plaisir et de l’envie. L’envie de courir. L’envie de pousser fort. L’envie d’aller voir ce que je peux aller chercher. Il y a un Top10. Une barre des 10 heures de course. Et une remontée en mode “Packman de Mafate”. Le premier à en faire les frais est Yannick. Je le récupère un peu avant Aurère. Il n’accroche pas ma cadence. PK55. Je suis désormais 5è et me dis que maintenant, je ne la lâcherai pas facilement cette place!

J’entame désormais la dernière difficulté, le sentier Scout. 7 kilomètres pour +1200 m. Notre voie pour sortie de Mafate. Une belle ascension avant de retrouver le bitume et une portion de 6 kilomètres de route. Ici, les traces de l’UMTT et de la MTT se rejoignent. Nouvelle stimulation, je vois du monde après des heures seules. Je monte et rattrape un après l’autre les dossards jaune. Mais pas de blanc en vue. Yoann doit être loin. A 15 minutes du sommet, des spectateurs m'annoncent le 4è très proche. Je relance avec hargne. Je vais aller le chercher. J’en suis convaincu! Moment d'émotion avant de sortir de Mafate où je repense au Grand Raid. Pas le temps de badiner. Je suis encore plus motivé pour terminer fort. D’autant que la barre des 10h00 est de plus en plus accessible!

Dernier ravitaillement. Je prends un peu d’eau et retrouve Yoann! C’est bon ça! On attaque la longue descente ensemble sur une allure de 4 minutes au kilomètre. On discute de nos courses respectives. Il se sent bien. Il est content de ce qu’il produit. Je suis également content d'être à ses côtés pour terminer. Mais après concertation, il confirme ma pensée. On sera tous les 2 sur les podiums de nos catégories respectives mais il y a une place d'honneur à aller chercher. Et ce serait cool de terminer au sprint. On est d’accord! Ça va être sport. Il reste 4 kilomètres et je décide d'accélérer. 2 kilomètres mangés en moins de 7 minutes. Ça tabasse. Je me retourne. Le trou est fait! Encore une montée. Ne pas s'arrêter de courir. Des crampes. Nooooon. Ça passe. Plus que 1 kilomètre. Je vois l'arrivée et personne derrière moi. Au bout du bout, je serai aller la chercher cette 4è place (et, en moins de 10h00 s’il-vous-plaît)! Qu’est-ce-que c’est bon!

Merci à Yoann pour ce bel échange et ce final! Malgré la compétition, les moments de partage ont été forts et c’est avec un grand sourire que nous nous tapons dans la main. Bravo à Yannick et aux autres coureurs de cette ultra. Une course difficile mais particulièrement conviviale. La beauté de ce sport!

Merci à l’organisation RANDORUN ainsi qu’à l’ensemble des bénévoles . Merci aux spectateurs et aux coureurs de la MT et MTT pour les encouragements. Et, évidemment, merci à la famille et aux copains pour tout le soutien!

Enfin, des pensées particulières pour Coline, Justine, Lucie, Thib’s, Thomas et Fabian. Vous ne le savez pas, mais vous m’avez permis de me dépasser aujourd’hui!

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