mardi 22 juillet 2025

Trail de la Rivière des Galets - Juillet 2025

 

Trophée pour la première place en catégorie M0H 

Trail de la Rivière des Galets, J+1 [FINISHER | 5è SCRATCH]

Ne t’inquiètes pas, tu n’as loupé aucun épisode. Initialement, je n’avais pas prévu de courir le trail de la Rivière des Galets cette année. Mais la semaine dernière, quelques places supplémentaires ont été mises en vente et je me suis dit que c'était un peu mon rendez-vous annuel avec Mafate depuis que j’ai débuté le trail. Du coup, me voilà au départ de ma 4è édition. Le format de ce “marathon”: 40 kilomètres pour 1600 mètres de dénivelé. Ça va encore courir fort!

Connaissant le parcours sur le bout des orteils, j’avais surtout envie de m’amuser et de retrouver le Mur de Dos d’Âne (oui, il me manque…parfois). L'idée de départ est aussi de partir moins vite que les années précédentes, de travailler mon pacing de course sur la Canalisation des Orangers et de terminer en fonction des sensations du moment. 15 jours seulement après le GTO, ce plan me semble raisonnable sans pour autant me frustrer.

Le départ est donné à 6:00. Les conditions météo sont bonnes. Il ne fait pas froid. Je pars léger. Short, t-shirt, frontale. Dans mon sac, j’emporte 2 flasques de 33cl avec de l’ISO, 2 purées de fruit et 5 gels. Nous sommes 711 à nous élancer en plus des 87 concurrents présents sur le relais. Ça part très fort. Le rythme est vraiment élevé et pour une fois, je préfère ne pas suivre. Je me cale à 4’30” au kilomètre. Résultat, avant de traverser la Rivière des Galets au PK3, je dois me retrouver autour de la 20è place (tous coureurs confondus). Pas de panique, entre les relayeurs et les gars qui vont déjà péter dans la première montée, je sais que ce trail se jouera à partir du PK27. Je reste donc prudent en traversant la rivière en passant sur les roches pour éviter de me mouiller les pieds tout de suite. Dernier saut de cabris pour retrouver le chemin et…outch…ça glisse. Me voilà à manger un peu de salade de cailloux pour bien débuter. Je me relève vite et repars en rigolant de cette chute des plus ridicules…et sans conséquence. 

Un kilomètres plus loin, on entre dans le premier single menant à Sans Soucis. Un peu plus raide, ça cale déjà devant moi. J’attends un peu avant de trouver l’ouverture. Je dépasse 2 concurrents. Ici, le sentier est étroit, il faut faire attention aux hautes herbes qui cachent des pierres mais aussi aux branches situées à mi-hauteur. Après un bon kilomètres, je retrouve la route et un rythme de course plus élevé. Malgré la pente, je monte bien et récupère un groupe de 3 coureurs. C’est avant d’emprunter le chemin forestier qui nous mènera à la Canalisation des Orangers que je les dépose. Je suis à présent dans ma course. L’envie commence à s’installer après 30 minutes plutôt laborieuses. Les sensations sont correctes malgré une gêne au tendon d’Achille droit. Pour le moment, elle n'évolue pas mais reste une source de préoccupation puisque j’avais déjà hésité à prendre le départ en raison de douleurs survenues en milieu de semaine. À 3 mois du Grand Raid, ce n’est pas le moment de faire n’importe quoi!

Kilomètres 9 / 650 m de D+ / 52 minutes de course. Je débute la Canalisation autour de la 10è place (relais compris). L’objectif est de garder un pacing de course de 4’45” au kilomètre. Je rattrape un concurrent et me cale dans sa foulée. J’en profite pour m’alimenter et ranger ma frontale. Après 2 kilomètres, son rythme diminue. Je ne me fais alors pas prier pour prendre les devants. Il ne suit pas. Je suis seul sur cette Canalisation. La vue sur Mafate s’ouvre doucement. Toujours aussi impressionnante. Dans un virage, je vois Claire et Maé qui font leur sortie du WE. Elles m’encouragent chaleureusement et je vois mon pacing de course exploser. 4 minutes pour faire 1 kilomètre. Je m’enflamme. D'autant que j’aperçois 2 coureurs un peu plus loin. La section devient plus technique avec une légère pente descendante. J’attaque fort et reviens sur le premier coureur. Il s'écarte et je passe. S’ensuit une légère montée avant de redescendre vers les Lataniers. Avant d’emprunter les escaliers, je récupère et dépasse le second coureur. 

1h45 de course et près de 20 kilomètres parcourus. Désormais, c’est une descente technique qui m’attend et je décide d’y aller. Je m’amuse carrément et prends quelques risques car les sensations sont bien présentes à ce moment. C’est euphorisant! Je récupère encore un coureur qui n’est pas aussi à l’aise. 2 kilomètres pour 430 m de D- avalés en…11 minutes. Je retrouve le fond de la rivière. Le paysage a bien changé depuis les derniers cyclones. Le tracé est différent et le sol bien moins compact. Du sable, du sable et du sable. Sans parler des nombreuses traversées de rivière qui m’attendent lors des prochains 5 kilomètres. Cette fois, pas le choix. Il faut se mouiller les pieds. Au loin, je reconnais Luigi qui est sur le relais. Je vais rapidement le rattraper. Il terminera sa course en accrochant ma cadence. On arrive ensemble à Deux-Bras (PK27) en 2h20 et j’entends qu’il est premier. Je suis content pour lui et espère que son relais ira au bout (alerte spoiler, ils termineront second). 

Je suis alors 5è avant d’attaquer le Mur. Je ne le sais pas mais à ce moment de la course, j’ai 7 minutes de retard sur le leader. La course débute ici. Seulement voilà, devant c’est du lourd. Du très lourd même avec la présence de 2 athlètes élites: Alexandre Dépêche (1er) et Jean-Pierre Grondin (2è), le Roi de Mafate. Sans parler de Fredie Payet (2è ex-aequo), second en 2024. Je préfère donc gérer cette fin de course et me concentrer sur ma position actuelle. D’autant que les premiers pas dans cette dernière ascension sont difficiles. J’ai déjà dépensé beaucoup d'énergie et je le sens. Les muscles congestionnent et le départ de crampes n’est pas loin. Je vais faire cette montée un bon cran en-dessous. J’ai la chance d'être accompagné par Romain Fontaine et un de ses copains qui font une sortie de reprise. On échange quelques mots et ils m’encouragent. C’est plutôt cool! On croise d’ailleurs plusieurs groupes de randonneurs et de traileurs qui ne cessent de me féliciter et de me pousser. Ça fait du bien mais je n’avance pas beaucoup plus vite. Au final, je ferai la montée en 52 minutes (4,5 km pour 850 m de D+). 2 minutes de plus que l’an passé. Au sommet, je sais qu’il me reste environ 40 minutes de descente. Je préfère ne pas forcer et rester sur une dynamique de gestion. Derrière, ça ne reviendra plus.

Au final, je termine à un peu plus de 2 minutes du 4è. Un écart qui n’a pas bougé entre Deux-Bras et l'arrivée. En poussant un peu, j’aurais sans doute réussi à le rattraper mais l’objectif n'était pas là et je suis content de ma course (pour une fois, j’ai réussi à suivre les consignes de départ). Je franchis donc la ligne en 3h56’07” et décroche une belle 5è place sur 626 arrivées (victoire en catégorie M0H après bonification puisque Alexandre et Fredie ont été récompensés au scratch). Après celle de 2023 et la 6è place de l’an dernier, on dirait que ce trail me va plutôt bien. Mais comme à chaque fois, je me dis qu’il est beaucoup trop rapide et qu’il est grand temps d’attaquer la randonnée! Côté tendon, la gêne n’a pas évolué durant la course. À froid, c’est une autre histoire. Quelques jours de repos complet devraient me faire du bien et me permettront de faire une vraie coupure avec la période de gros volumes qui arrive.

Encore une belle édition pour l’association A2RDG. Bravo pour l’organisation et merci aux bénévoles! Merci aussi à Claire, Maé, Luigi, Romain et aux petits groupe du club TFL pour vos encouragements. Vous avez été au top! Dernières pensées pour Toto qui aura vécu une sacrée aventure.

Prochaine échéance, fin août sur la CIMASARUN.

mardi 8 juillet 2025

GTO 50 - Juillet 2025

Photo of the day

GTO pour Grand Trail de l’Ouest. Sur le papier, l’organisation La Team Lé là se donne les moyens de nous offrir un bel événement et c’est exactement ce que je recherche en prenant le départ du 50 km: du plaisir et une expérience coureur complète! 

Le format se rapproche du D-Tour 45 avec un départ à plat depuis le front de mer de St-Paul jusqu'à La Possession. Après 12 kilomètres d’échauffement, les choses sérieuses commencent à Sans Souci. Et c’est là que tu peux t’en faire si t’es parti à fond les ballons. Donc, piano piano sur ce début de course, car tout le dénivelé arrive ici. Ce sera donc la petite grimpette de la journée jusqu’au Maïdo pour apprécier le lever du soleil sur Mafate. Ensuite, pause selfie et "vollgas” jusqu’au stade olympique de St-Paul (soit 23 km et 1900 m de D- pour te détruire les cuissots). 

Petite particularité de la période: ici, c’est l’hiver. L’hiver austral. Alors, ça va peut-être te faire rire, un hiver à la Réunion, mais il fait (vraiment) froid. Même si on devrait éviter le givre, températures annoncées au sommet (2200 m): 6°C…alors, avec la transpiration et un peu de vent, il faudra peut-être chercher le quadrupède et son tonnelet de rhum arrangé!


Vue sur la forêt de cryptomerias, source GTO

GTO 50, J+3 [FINISHER: 2ème sur 341 coureurs]

Préambule: avant d’entamer la dernière semaine de préparation, je suis super confiant quant à mon état de forme. Ma séance d'intensité de lundi se passe très bien. Mardi, la séance de kiné avec Mathieu se veut active. Et mercredi, je réalise un 10 km énergique avec de bonnes sensations dans les jambes.

Je prévois donc encore une sortie vélo jeudi de 2 heures et un footing vendredi de 30/45 minutes pour rester actif et aborder ce GTO dans une certaine dynamique. Mais c'était sans compter sur un début de symptôme grippal mercredi soir…au final, je dois annuler ces dernières séances et basculer vers un canapé-plaid-infusion au goût de vitamine C-sirop contre la toux. 

Vendredi soir, je décide tout de même de prendre le départ et de faire avec les cartes du moment. Je me dis qu’avec le repos et une dernière nuit de sommeil, ça devrait aller. Mais, là encore, c'était sans compter le début des vacances scolaire et la fête d’anniversaire chez les voisins. Je prends donc le départ de la maison à 2h30 quand d’autres semblent atteindre le pic de leur soirée. Le constat est là, je pars avec une main assez faible. J'espère quand même avoir de bonnes ressources pour aller au combat malgré une nuit blanche!


GTO avant-postes

Après un échauffement d’une quinzaine de minutes avec quelques accélérations pour faire monter le cardio, je me dirige vers la ligne de départ. Je suis concentré et finalement assez confiant car les premières sensations sont bonnes. A 4:00, le départ est donné dans une belle ambiance. Le premier kilomètre est avalé à près de 16 km/h. J’entre en 3è position dans le premier single du front de mer de Saint-Paul. Débute alors un enchaînement de sections dans le sable, sur des galets et sur du bitume avant de prendre le chemin gravillonné qui nous mènera jusqu’à La Possession. Je passe les 10 km avec 100 m de D+ en moins de 45 minutes. Le cardio est haut mais les jambes répondent bien. J’en profite car je sais qu’à partir du moment où nous aurons traversé la rivière des Galets, le rythme va diminuer dans les premières pentes. Premier ravitaillement, je remplis ma flasque et repars immédiatement. J’arrive au PK15 avec 1 minute d’avance sur mon estimatif. On entre alors dans le sentier qui va nous mener jusqu'au point culminant de notre escapade du jour. Le terrain est humide mais la pente reste régulière et les marches peu conséquentes. Je termine les 20 premiers kilomètres avec 1100 m de D+ en 2h02’. Je me trouve alors autour de la 4è place mais je commence à sentir un coup de moins bien. Il faut dire que c’est parti très fort!


GTO fond du gouffre 

Malgré une alimentation régulière et riche en glucides, mon état de fatigue grandit. Les jambes vont bien mais j’ai l’impression de ne pas avoir d'énergie. Dans ces cas, c’est la tête qui prend le relais. Aujourd'hui, elle n’a visiblement pas trop envie. Je reste bloqué sur quelques pensées négatives. Je rumine un peu les dernières heures d’avant course ainsi que mon départ rapide. C’était un risque. Tu as joué, maintenant il faut assumer. J’entre alors dans un gros passage à vide entre le kilomètre 21 et 26…je dois composer avec les forces en présence. Je passe donc en mode randonnée. Je n’arrive plus à courir. Je pousse péniblement sur mes jambes. Et les quelques relances possibles sont ridiculement faibles. Je commence à me faire remonter. Avant le “replat” du PK23, je me retrouve avec 2 autres coureurs. Ils prennent ma trace mais restent derrière moi un petit moment. N’arrivant toujours pas à accélérer, je dois me mettre de côté pour les laisser passer. Je suis alors en 8è position avec une tête de course annoncée à près de 45 minutes (source bénévole). C’est difficile d’autant que le coureur devant moi porte un parfum qui commence à me déranger sérieusement. Ce sera la motivation pour repasser devant. J’attaque. L’accélération aura été salvatrice. Je prends rapidement 10 puis 15 mètres d'avance sans pour autant me faire trop mal. En quelques virages, je ne les vois plus. Ils décident de la jouer en gestion quand je retrouve enfin de l'énergie et de l’entrain! Je sors de la forêt après avoir repris le 5è qui s’est malheureusement tordu la cheville. Désormais, il me reste plus ou moins 4 kilomètres de chemin forestier roulant. Ça monte encore mais je peux prendre un rythme de course. Je m'alimente et continue de bien m’hydrater car la descente va être longue. Passage à la bascule PK29 en 3h22 - 5è position.


GTO sommet de mon art

Je profite de cette section pour faire un état des lieux à 20 bornes de la fin: le jour s’est levé. Les conditions sont parfaites. Il a fait frais avec un peu de vent mais pas de quoi sortir de cache-cou. Le passage à vide semble derrière moi et je vais définitivement pouvoir me réveiller avec cette descente vers Saint-Paul. 17 km avec 1700 m de D-. Je double le 4è peu avant le second ravitaillement au PK32. Ici, il décide de ne pas s'arrêter et repasse devant. Un peu d’euphorie! 15s pour recharger une flasque et c’est reparti. Finalement, le jeu du chat et de la souris n’aura pas duré bien longtemps. Je suis à nouveau 4è au moment d’entrer dans la forêt de cryptomerias. Le single est technique. De nombreuses racines recouvrent le sol. La terre est glissante. Les ornières sont parfois cachées sous des feuilles. C’est rock'n'roll. J’adore ça! Je déroule et commence à vraiment m'éclater. On m’annonce le podium à 5 minutes. J’attaque alors les chemins de canne. Toujours techniques avec un sol parfois instable, je bombarde! Il me reste 15 kilomètres pour gagner 5 minutes. Je me sens bien. Je vais pouvoir partir en mission! Je vais prendre au 3è plus d’une minute au kilomètre et littéralement le déposer à 10 crans de l’arrivée. Descente effectuée en…80 min (12,75 km/h)!


Et finalement, GTO bout de l’effort

Avant les 4 kilomètres de plat pour rejoindre le stade, je retrouve Luigi au dernier point de ravitaillement. C’est un coureur que je connais bien car nous avons déjà partagé 2 podiums catégorie l’an dernier. Je reprends un peu d’eau en échangeant un mot et repars immédiatement. Il me suit de près et nous abordons ensemble la dernière section de descente: le chemin Macabit et ses pierres si irrégulières. Ça commence à être long et notre lucidité n’est plus au niveau. Je glisse et manque de trébucher. Luigi loupe une intersection pourtant évidente. Je lève le pied et il n’en profite pas. On décide d’assurer ensemble, derrière, ça ne reviendra très certainement plus. Une fois arrivé sur le bitume, je relâche mon effort. Luigi a du mal à rester à hauteur en raison d’une douleur au pied. Il me dit de filer. On se retrouvera à l’arrivée. Je regarde ma montre. L’objectif des 5 heures est encore jouable. J’accélère. Encore 2 virages avant d’entrer dans le complexe sportif. Un dernier sprint pour se rappeler aux bons souvenirs des appels en profondeur. Yessay! Je termine sous la barre des 5 heures de course, à 12 minutes du vainqueur!

A l’arrivée, je suis déçu et heureux. J’ai la sensation d'être passé à côté. Je suis quelque peu déçu de n’avoir pas réussi à faire ma montée. Je l’ai clairement subis. Mauvaise gestion de course. Manque d'énergie ou d’envie. Je pense que mentalement je dois encore progresser parce que ça s’est beaucoup joué dans la tête. Avec un peu plus de recul, il y a beaucoup de positif à tirer de cette course. J’ai réalisé des ravitaillements efficaces (46 secondes de pause au total). J’ai réussi à pleinement m’exprimer dans la descente, en renversant complètement la situation. Physiquement, le travail réalisé avec Mathieu m'a permis d’encaisser ce volume et cette intensité. Je n’ai eu aucune gêne aux tendons d’Achille, au genou gauche ou au dos. A froid, seuls les quadriceps piquent un peu. Je suis également conforté dans ma planification quotidienne. Je progresse et, fait notoire, je m’amuse à nouveau!

Prochaine échéance, fin août sur la CIMASARUN.

mardi 17 juin 2025

3294 - Trente-deux nonante-quatre, c’est quoi encore le projet?

 

Image: Affiche du Grand Raid de la Réunion 2025

Cette année, j’avais dit “pas d’ultra”. Et…aussi étonnant que cela puisse paraître, je m’y tiens! Parce que non, 45, 50 ou encore 70 km, ce n’est pas de l’ultra. C’est long. Un peu. Mais, pas de négociation possible. Ce n’est pas de l'ultra-trail. Tu l’auras compris, je n’irai pas sur une 3ième Diagonale des Fous consécutive. Je te rassure, je ne pouvais évidemment pas passer à côté du Grand Raid. D’autant que les Dieux du trail l’ont décidé lors du tirage au sort de mars dernier!

Alors, 4 ans après avoir fait mes débuts sur cette terre de trail qu’est la Réunion (Petite rétrospective: Année 1 - Découverte du sport le plus cool du monde avec un trail de Bourbon 109 km ; Année 2 - Survivre à la DDF 165 km avec la manière et année 3 - DNF sur cette même Diag' ou comment prendre une bonne leçon d’ultra), j’ai décidé de revenir aux bases et de suivre une vraie progressivité dans mon année pour arriver doucement mais sûrement aux 70 km que propose la Mascareignes (ou Masca’ pour les intimes). L’évènement va être un peu plus joueur et sportif…et c’est tant mieux!

Le parcours, avec ses 4000 m de dénivelé positif pour 4800 m de dénivelé négatif devrait tenir toutes ses promesses. Partir de Salazie au milieu de la nuit. Traverser une partie de Mafate pour arriver à “la maison”. Monter le Mur de Dos d’Âne. Se casser les dents dans la Kalla d’abord puis sur le chemin des Anglais, en pleine fournaise. Terminer avec l’interminable montée vers le Colorado avant de redescendre sur la Redoute. Le menu s’annonce excellent!

Début des festivités dans 4 mois
Dossard n°3294
Courses préparatoires: GTO début juillet et CIMASARUN(?) fin août 


mercredi 4 juin 2025

D-Tour 45 - Mai 2025

Photo of the day

Début d'année compliqué mais…on y arrive. 

Après le cyclone Garance, de nombreux reports de course, un épisode Chikungunya et une dernière modification de parcours, nous y voilà finalement! Ma saison 2025 se lance sur un 45 tours. La chanson, un petit marathon avec quelque 2000 m de dénivelé positif. Le départ se fera de la Possession pour arriver au chef-lieu Saint-Denis, en passant par le gîte de la Roche Écrite. 

La stratégie de course? Comme dirait Eddy, “j’ai pas d’stratégie moi. C’est pour les gars qu’ont pas confiance les stratégies”. 5 km de plat pour s’échauffer, 17 km de montée pour pas péter et 20 km de descente pour tout envoyer. 

Départ: samedi 31 mai 2025 à 4:00

Distance: 42 km

Dénivelé: 2000 m


Vue sur Mafate et le Piton Cabris

D-Tour 45 [FINISHER | 2è SCRATCH sur 249 arrivées]

“Rêvons plus grand” aura donc été le slogan du WE! Mais avant de rêver, il fallait faire une course sérieuse. Et comme souvent dans ces moments, je savais pouvoir compter sur mon Assistance 5 étoiles qui m’accompagne.

Samedi, 4:05, le départ est donné dans une certaine confusion. L’organisation annonce un problème de pointage, décrit un parcours qui semble ne pas correspondre aux informations initialement transmises et lance une course sans réelle ligne de départ. Déconcertant mais le ton est donné pour les prochains 42 km et 2200 m de dénivelé théoriques. 

Je pars en imprimant un rythme de 4’15” au kilomètre et me retrouve vite seul en tête à rattraper les coureurs du 70 km, partis la veille. “On dirait que le 45 est parti” rigole un participant. Le contraste est saisissant. Après 6 kilomètres réguliers, j’entame le sentier de Bord et sa loooooongue montée jusqu’au Gîte de la Roche Écrite. Je me fais alors rejoindre par Romain Bardeur. On échange quelques mots et je lui souhaite une belle course en le laissant filer autour du kilomètre 7. Mon idée est de rentrer dans ma bulle en restant un cran en-dessous. Pour durer, il faudra rester le plus régulier possible lors des 17 kilomètres de montée qui m’attendent. 

D-Tour ou détour? Première surprise de ce parcours à Dos d’Âne où je dois retrouver Coline pour mon ravitaillement. En effet, les signaleurs m’indiquent devoir suivre un fléchage différent de celui préparé. Problème, Co ne m’attend pas du tout au bon endroit…j'espère qu’elle aura eu l’information mais je me prépare à faire une croix sur ma boisson d'effort, ma barre et mes 2 purées énergétiques. Quelques minutes plus tard, j'atteins le point de ravitaillement officiel et, comme redouté, je suis seul. Je remplis mes flasques d’eau et j’attaque la section Dos d’Âne - gîte avec une logistique des plus légères: 6 gels et uniquement de l’eau. Moi qui aime l’organisation millimétrée et que le plan se déroule selon le plan, il va falloir que je passe vite à autre chose. Je suis alors second et une énorme interrogation: est-ce que ça va passer? 1h37 de course et il m’en reste au moins 3. A raison d’un gel par demie-heure, ça ira. Je reviens vite sur le moment présent et m’efforce de ne pas ruminer. Pour le moment, tout va pour le mieux, aucune raison de paniquer!

Je continue ma montée sur un rythme régulier. Le profil de course est roulant et je peux courir 90% du temps. J’arrive au gîte en 3 heures, 20 minutes après Romain. Je fais le plein d’eau et bascule en seconde position avec 5 minutes d’avance sur Nicolas. Il reste un gros semi-marathon et 2200 m de D- à réaliser. Maintenant, l’enjeux va se trouver dans la maîtrise des émotions. Ne pas s'enflammer. Faire une descente costaud. Ne pas tomber et…gérer son effort et sa nutrition. 

Je ne connais pas le parcours, ni les sentiers. Il y a des sections roulantes, d’autres plus techniques. Le soleil s’est levé et ses rayons percent la forêt. Je suis ébloui. La casquette ne me sert à rien et je dois redoubler de vigilance. La première partie est joueuse avec un single rapide, des virages larges, peu de technicité mais un sentier un peu humide et surtout, des coureurs du 70 km dont le pas semble un peu plus lasse. Kilomètre 30, je retrouve de la route forestière bétonnée, de celle qui tape bien quand tu lâches les chevaux. S’ensuit des passages dans une forêt de goyaviers. On traverse une ravine. Ça descend, ça remonte. Les relances se font difficilement mais je me rapproche doucement de la dernière descente vers la Providence. Intersection. Je ne vois plus aucun marquage…j’y vais au petit bonheur la chance et ça passe pour cette fois. Je commence également à fatiguer. Mon estomac me fait comprendre qu’il aimerait bien autre chose que du gel. Il m’en reste 1 que je prendrai au kilomètre 35. Les purées auraient fait du bien…tant pis. Je croise de plus en plus de monde. Je comprends qu’il s’agit des coureurs engagés sur le 25 km. Mon attention est au plus haut car ça devient engagé. Le sentier ne se prête pas facilement au croisement de coureurs. Imagine alors des gens qui montent, la tête dans le guidon et en face, moi qui descend en mode papang à 10, 12, parfois 14 km/h. Ça en devient même dangereux…seul point positif, je suis sur le bon chemin!

Je viens doucement à bout de cette section. Plus de caillou, plus de racine, plus de marche. J’arrive sur une place où je peux remplir une dernière fois ma flasque avant de…mmm. Aller à gauche? A droite? Personne n’est là pour t’aiguiller et aucun marquage…dernière surprise qui vient confirmer le nom de la course: D-Tour et des tours. Heureusement, un randonneur m’aide après 1 minute de tergiversations. Je prends donc à gauche, pleine balle. Ce serait trop bête de se faire doubler à 3 km de l’arrivée. J’entre en ville. Encore 3 pâtés de maison pour décrocher l’argent. Le speaker annonce l'arrivée du second de ce D-Tour 45. Je passe la ligne et retrouve (finalement) Coline après 4h54'05"! 

Une course qui aura eu son lot de couacs, pas forcément des plus agréables pour l’expérience coureur, mais je retiens un parcours sympa, des conditions météorologiques incroyables et de (très) belles sensations dans les jambes. 

Bravo à l’ensemble des coureurs et merci à ceux du 70 et du 25 km pour les encouragements. Un grand bravo à Romain et à Nicolas qui réalisent tous les deux un beau début de saison. Big up aux bénévoles pour leur bonne humeur. Merci à Maddle pour la préparation physique, le travail porte ses fruits! Merci pour vos encouragements. Enfin, un immense merci à Co pour sa patience et son soutien (2 ans, ça valait bien la peine de se dépasser un peu)!

Podium scratch avec Romain Bardeur (1er en 4h46'13") et Nicolas Schumacher (3è en 4h57'02")


mardi 18 mars 2025

Verticale de la Fenêtre - Mars 2025

Forêt des Makes, source - cartedelaréunion

Après 6 semaines hors des sentiers et avec une reprise des plus progressives, j’ai décidé de prendre le départ de la Verticale de la Fenêtre. Initialement inscrit sur le 14 km, j’ai préféré revenir sur un format plus court et donc moins sollicitant pour mes tendons d’Achille. C’est donc dans le cadre du championnat de montagne élite femmes que je débute ma saison 2025 (8,5 km pour 1000 m de D+). L’objectif est de respecter une zone d’intensité de 3 sur 5 et d’ajuster en fonction des sensations. Cela devrait déjà me permettre de me faire plaisir et de retrouver des sensations, sans pour autant avoir un impact délétère sur le travail réalisé jusque-là avec mon kiné Mathieu. J’ai donc composé avec les armes du moment, en essayant de ne pas me faire mal. Ce format étant particulièrement exigeant, j’avais en tête de garder un pacing de course autour des 8 minutes au kilomètres (vitesse de 7,5 km/h) tout en restant dans des zones cardiaques autours des 155 BPM. Sur le papier, ça semble être un bon plan.

7:00, le départ est donné! Après 20 longs mètres à plat, virage à 90° et c’est parti! On attaque directement avec une belle pente béton avant d’entrer dans un chemin encore humide. 125 m de D+ pour le premier kilomètre. À 6’45” au kilomètre, autant dire que ça part fort…et que je suis déjà dans le rouge. Le deuxième kilomètre est du même acabit. J’essaie de rentrer dans un rythme qui me convient mieux car je sens que les jambes ne répondent pas. Au kilomètre 3, le groupe de tête s’est échappé. Il est composé de 2 coureurs juniors et d’Annecy APPOLON. Une fusée! Je me fais alors reprendre et, n’ayons pas peur des mots, déposer. D’abord par Marie QUILLEVERE, habituée de l'épreuve puisqu’il s’agit de sa 4è participation avec déjà 3 podiums à son actif dont une victoire, puis par Marie GATOUILLAT. Je n’arrive pas à les accrocher. Je manque cruellement de punch. Frustrant. Je comprends vite que je n’ai pas les outils pour ce format. Là où il te faut puissance et explosivité, j’ai une bonne endurance de fond. Très bien sur du long. Moins utile quand tu dois côtoyer des zones rouges pendant 1 heure. J'accepte cependant la relégation et me recentre sur l'idée première: courir sans se faire mal et rester régulier dans l’effort. Mais, alerte spoiler, j’aurais quand même mal. Aux jambes et un peu (beaucoup) au moral. Jusqu’au kilomètre 6, c’est compliqué. Ici, je rentre dans la forêt de cryptomerias. J’adore cet endroit, il dégage une énergie qui me plaît et me booste. Il y a beaucoup de racines, de la technicité et pendant 2 kilomètres, je vais pouvoir rigoler avec 150 m de D-. Je rattrape la troisième féminine. Elle ne semble pas du tout à l’aise et j’en profite pour prendre le large. S'ensuit 1,5 km de montée en faux plat avant d’attaquer le petit pétard de la journée: 180 m de D+ sur 500 m. 8 minutes en bonne forme…mais je vais surtout essayer de limiter les dégâts car la forme semble être restée à la maison. J’aperçois la seconde féminine avant d’attaquer la montée. On me dit même que le troisième est pris de crampes. Malheureusement, je ne suis pas dans un grand jour. Je peine à pousser sur les jambes. Je ne rattraperai personne mais j’essaie quand même de ne pas m’effondrer, si près du but. D’autant que j’entends que ça revient derrière. Après 12 min de montée, je franchis la ligne d'arrivée en 1h11’53” tout en conservant, de justesse, une anecdotique 5è position.

Même si cette course comptait pour du beurre, j’en tire déjà de nombreux points positifs. Le premier étant le retour dans les sentiers (les Makes sont décidément un terrain de jeu que j’apprécie particulièrement). Ensuite, j’ai trouvé que les sensations n’ont finalement pas été si mauvaises à la vue de l'entraînement quasi inexistant sur ce profil de course. J’ai eu peu de gêne aux TA. Et, j’ai vécu un moment de partage sympa à l’arrivée avec les copains! Une reprise intéressante avec du travail en perspective.


Félicitations aux championnes de la Réunion et à l’ensemble des coureurs et coureuses engagés sur ce format. Un énorme Big Up à Co, qui termine 36è sur 101 en 1h31 pour son second dossard. Merci à l’organisation Team la Rivière et aux bénévoles pour cette belle fête. Bravo à l’ONF qui a fait un super travail sur le sentier. Et merci pour vos encouragements!


Prochaine étape, fin avril avec le D-Tour 45.

mercredi 15 janvier 2025

Saison 2025 - Présentation des objectifs


Objectifs saison 2025


Qui dit nouvelle année, dit nouvelle saison Trail-running! 2024 ne s’est pas passée comme je l’espérais. Blessure. Frustration. Déception. Autant de points noirs sur lesquels je vais tâcher de travailler afin d’arriver à (re)trouver du plaisir dans la souffrance. Et pour celà, il faudra garder le sourire quand les jambes brûlent ; rester positif quand la machine n’avance plus ; et continuer d’alimenter cette folle envie de manger du sentier. La salade de cailloux sera alors un mets de luxe qu’il faudra savoir apprécier!


Je ne perds jamais. Soit je gagne. Soit j’apprends - N. Mandela

Voilà l’adage sur lequel je vais donc m’appuyer pour construire 2025. Et je ne vais pas renoncer face à l’adversité ou réviser mes objectifs à la baisse. Non, bien au contraire. J’ai décidé de me faire confiance et de partir sur une saison ambitieuse. De sortir de ma zone de confort. De découvrir de nouveaux événements. Et de prendre tout ça comme un jeu. Un jeu où il faudra faire preuve de courage, de patience et de persévérance. Pour y parvenir, j’ai également décidé de revoir mon approche de la pratique.


S'entraîner moins pour s'entraîner mieux

Je ne range pas tout 2024 au placard mais il va falloir apporter une nouvelle touche si je veux durer dans ce sport. Ainsi, on va mettre de côté les idées de volume, de distance ou encore de dénivelé. Je vais travailler en suivant mes envies et mes sensations. Améliorer ma planification. Respecter la progressivité ainsi que les temps de récupération (même si cela peut paraître frustrant). Et s’amuser! Pour cela, j’ai mis en place différents blocs de travail en fonction du calendrier. Le premier bloc est une reprise progressive de la course à pied avec acclimatation à la chaleur. Parce qu’il fait particulièrement chaud à La Réunion en ce début d'année. Je vais également continuer de nager et de faire tourner les jambes (en poussant parfois un peu plus fort et un peu plus longtemps, mais sans excès). Enfin, la préparation physique aura une place centrale. Les séances en charges lourdes avaient véritablement porté leurs fruits et m’avaient permis de combler mon manque de pratique. Ainsi, je renouvelle l'expérience avec la barre de fer et j’ai déjà organisé des cycles de force maximale à différents moments clefs de la saison.


Au menu de cette année nous aurons…

En guise de mise en bouche, je débute la saison à la maison avec la Verticale de la Fenêtre mi-mars. 14 km pour 1400 m de D+. Une épreuve comptant pour le championnat de la Réunion où il devrait y avoir un joli plateau au départ. Ensuite, direction Saint-Denis avec le D-Tour 45 fin avril. Les distances s'allongent un peu mais je reste sur un trail roulant avec peu de dénivelé. A partir de mai / juin, on ne rigole plus. L’objectif majeur N°1 se fera sur la trace de l’UMC. L’ultra Marathon des Cirques. Un gros morceau puisqu’il propose un tour complet du Piton des Neiges avec en prime, un passage par son sommet (3070 m). Le ratio km-dénivelé a de quoi impressionner avec 65 km pour 5000 m de D+! En ce qui concerne la seconde partie de saison, j’aimerais reprendre le départ de la CIMASARUN fin août avant de revenir sur une course du Grand Raid 2025 (objectif majeur N°2 à définir). J’ai aussi l'idée d'intégrer des événements OFF dans mon calendrier comme le jeu du Facteur ou encore d'enchaîner petit plouf - balade à vélo - puis à pied dans la montagne. Tu vois, des trucs un peu plus “cools”, histoire de rigoler, de découvrir l'île différemment et de profiter de nouvelles émotions. Pour tout dire, j’ai même pensé courir avec des chaussettes de différentes couleurs (bon…ok, les chaussettes, c’est peut-être de trop pour cette année).


Hola, ¿hablas español?

Enfin, dernier point que je vais revoir: la communication. L’an dernier, je t’ai partagé l’ensemble de mes sorties et de ma saison. Cette année, j’abandonne les posts quotidiens qui m’ont pris beaucoup d'énergie, mis une pression inutile et, par moment, sorti de mon projet sportif. J'alimenterai tout de même la page avec des images / vidéos et récits de course. Mais je souhaite me détacher des réseaux et ainsi réussir à mieux me concentrer sur moi et mon projet.


Enfin, j’en profite pour vous souhaiter à tous une belle année sportive! A bientôt dans les sentiers pour pousser fort sur les jambes et envoyer du lourd en descente.