mardi 31 mai 2016

Bienvenue à BanGui'gui

Samedi 14 mai 2016 - 7h45, le réveil sonne. Il est temps pour moi de me lever, rassembler mes affaires et faire mes au-revoir à la famille. Direction l’aéroport de Paris Charles-de-Gaule pour cette nouvelle aventure sur le continent africain.

Afficher l'image d'origine La vie rêvée de Walter Mitty


Mon plan de vol me fait faire une première escale à Casablanca, puis une seconde à Douala, sur la côte camerounaise. Après plus de 20 heures de voyage, le jour se lève. Nous sortons des nuages et je découvre enfin ma destination finale, la République Centrafrique (RCA). Les premiers paysages sont absolument incroyables ! Le vert domine l’ensemble de ce décor, la forêt semble infinie, la végétation luxuriante et de nombreuses veines hydrauliques animent ce paysage et apportent des teintes de couleurs plus sombres. La brume se faufile à travers les arbres, la rosée du matin inonde les prairies. A travers mon hublot, je ne peux m’empêcher d’être en admiration devant ce spectacle.

En se rapprochant de notre destination finale, je découvre les premiers signes de vie avec des bouts de piste et quelques petits villages parsemés dans cet immensitude verte. Nous passons à présent au-dessus de l’Oubangui, le fleuve marquant la frontière entre la RCA et la République Démocratique du Congo. La saison des pluies étant bien entamée, le niveau d’eau est élevé mais je devine quelques bancs de sable dignes des plus belles plages de France. Au loin, je peux commencer à admirer les premières collines où quelques nuages y sont restés accrochés. La météo est grise mais il ne pleut pas. Les premières pistes, les premiers villages et les premiers signes de vie se font plus nombreux. Finalement la voilà qui se dévoile, Bangui ! Les premières images de la ville me font rêver. Les routes en latérite sont d’un rouge vif, les maisons forment un damier presque parfait, les gens sont dehors, se déplacent en vélo, à moto ou à pied. Nous passons au-dessus de champs cultivés à moitié inondés par les dernières précipitations. Je sens que l’avion perd de l’altitude et je découvre de plus en plus de détails de la ville. C’est à ce moment que nous survolons un quartier qui me rappelle que dans quelques minutes je vais atterrir dans un pays et dans une ville qui sort d’une guerre et qui a subit de violents affrontements au cours de ses dernières décennies. Le paysage est marqué par les évènements de septembre 2015 qui ont été d’une grande violence. Ici, je ne retrouve aucun signe de vie. Une véritable ville fantôme se dresse sous mes pieds, les rues sont désertes, les maisons détruites, le quartier a été littéralement ravagé. Je me rends compte que la nature a progressivement gagné du terrain sur les ruines de cet arrondissement, signe que les habitants n’ont plus remis les pieds ici depuis plus de 8 mois...

Cette piqûre de rappel me ramène rapidement à la réalité. Le tarmac se dessine peu à peu. Nous nous posons. Le choc est violent. A quelques dizaines de mètres de la piste, des enfants observent notre oiseau de fer. Ici, il n’y a pas de clôture. J’ai l’impression d’atterrir en pleine brousse, pourtant je suis bien à l’aéroport international de la capitale centrafricaine. Plus loin, on retrouve une foule qui attend la permission d’un militaire pour pouvoir traverser la piste. Je comprends vite qu’il s’agit de réfugiés qui « logent » à l’aéroport…ou plutôt dans le camp de l’aéroport. Je découvre rapidement les premières tentes, cabanes en tôles et autres abris de fortune. Comme tout le monde, j’avais déjà vu ces images à la télévision, aux informations ou dans des films, mais aujourd’hui le choc est grand. Le campement est immense, la pauvreté semble atteindre des records et je ne te parle même pas de l’insalubrité. Je n’ose imaginer les conditions de vie de ces pauvres gens.

Afficher l'image d'origine
Photo du camp de M'Poko - Image prise d'Internet


L’avion arrive en gare et entame sa manœuvre. J’aperçois les premiers Casques Bleus. Nous descendons enfin de notre 737 pour rejoindre le tarmac. La chaleur est supportable, en revanche le taux d’humidité est élevé et je me retrouve vite en nage. Arrivé à terre, je me sens quelques peu désorienté. Nous sommes au milieu de la piste, l’aéroport se trouve à 200 bons mètres de là. D’un côté, je retrouve les Casques Bleus, de l’autre des militaires français. Un groupe est en train de décharger un avion-cargo. Un peu plus loin, l’armée de terre fait de la maintenance sur ses hélicoptères Pumas. Je me rends dans le hall des arrivées où l’on me prend en photo, vérifie mes vaccins, me fait remplir le classique formulaire des arrivées avant de passer les premiers contrôles de passeport. La pièce est toute petite. Je n’aurai jamais pensé qu’un aéroport comme celui-là pourrait être la structure principale d’un pays aussi grand que la RCA. Après avoir passé les différents postes de contrôle, j’accède enfin à mes bagages. C’est ici que je retrouve Eric, mon N+1 à l’Ambassade. Nous faisons connaissance sur le trajet. J’essaie de trouver des points de repère mais ce n’est clairement pas le Sénégal. Les militaires sont présents à tous les coins de rue, entre les Nations Unies, les Casques Bleus, l’Armée française, la MINUSCA, l’Armée locale et les gendarmes, les blindés et autres grosses voitures se suivent et se ressemblent. Les personnes que nous croisons dans la rue ne semblent pas aussi souriantes et accueillantes qu’au pays de la Teranga. Je commence à me demander où est-ce que j’ai bien pu mettre les pieds.
"Bienvenue à Bangui"
 

Le centre-ville est petit. Les bâtiments sont bas. J’ai l’impression d’être dans un grand village. Après avoir pris le petit déjeuné chez Eric, où j’y ai également rencontré François mon N+2 de l’Ambassade et responsable du SCAC (Service de Coopération et d’Activité Culturelle) ainsi que le responsable de l’Alliance Française, Eric me ramène à mon nouveau domicile. Notre villa se situe dans le quartier riche de la ville sur la colline de Bangui. Lorsque nous entamons notre montée, je suis frappé par la hauteur des murs entourant les propriétés et l’ensemble des barbelés qui surmontent ces derniers. J’ai l’impression de passer à côté de prisons hautes sécurités.

Arrivée devant le portail, le gardien nous ouvre et je découvre ma nouvelle maison, notre maison puisque je vais la partager avec Morad et Adrien (VI à l’Ambassade), Laetitia (VI à l’Alliance Française) et Louise (VI à l’Agence Française de Développement). Le cadre est exceptionnel ! La villa se situe sur la colline, au bout de la rue. Nous partageons une immense parcelle avec une autre maison qui héberge le médecin de l’Ambassade. Après avoir franchi le portail, une grande allée se dessine jusqu’à la porte d’entrée de cette belle villa coloniale. Les espaces extérieurs sont bien aménagés mais manquent cruellement d’entretien. Aujourd’hui le bâtiment est vétuste, les coupures d’eau sont fréquentes et je ne te parle même pas de l’électricité. Néanmoins, avec un peu d’imagination, on arrive vite à se projeter quelques décennies en arrière lorsque les banquets étaient réalisés avec toute la haute société de Bangui ! J’allais oublier, nous avons 5 gardiens qui permutent chaque jour et Hervé, l’homme à tout faire de la maison #commentdevenirencoreplusassitéqu’avant : Hervé s’occupe essentiellement de l’entretien de la maison, des courses, de la cuisine et du linge.


Bienvenue à la villa 

 
 
Notre véhicule - ancienne ambulance




La piscine... Vide


Notre petite paillote


Je suis accueilli par Adrien et Louise qui m’aident à m’installer et me propose une petite ballade le long de la colline pour rejoindre l’Ambassade et les terrains de sport où une partie de tennis m’attend. Ma journée se termine par un petit concert à la Brasserie avec Louise où je fais la connaissance de Morad et de la bière locale (pas forcément exceptionnelle mais elle est fraîche et c’est tout ce qu’on lui demande). Nous rentrons avec Louise un peu avant l’heure du couvre-feu et je vais me coucher, épuisé.

Bonne nuit et à très vite pour plus de récits !

vendredi 13 mai 2016

Voyage au centre du planisphère

En début d'année, le cabinet de conseil Mercer a publié un classement mondial sur la qualité de vie des villes. Et plutôt que de commencer par le haut du panier, le quotidien s'attarde sur les villes où il fait le moins bon vivre. Le côté obscure de la force est évalué en fonction du logement, de la stabilité politique, de la criminalité, du taux de pollution, ... Quelles sont donc ces villes si peu recommandables?

Sur 230 villes dévoilées, nous avons dans les 10 dernières Conakry (Guinée), Kinshasa et Brazzaville (République du Congo) et N'Djamena (Tchad). A noter: il s'agit de toutes les villes où j'avais également postulé en VI! Les autres "mauvais élèves" sont Port-au-Prince (Haïti), Sana (Yemen), Bagdad (Irak), Karthoum (Soudan) et Damas (Syrie). Ah oui, j'allais oublier...229ème et avant-dernière de ce classement des villes où il fait bon vivre, Bangui, ma destination de demain!

Pourquoi donc? Voyons d'un peu plus près la description: " La République Centrafrique a connu plusieurs guerres civiles, la troisième et dernière en date a été marquée par la bataille de Bangui, de décembre 2013 à juillet 2014, où les musulmans de Bangui ont été pris pour cible par des miliciens. Miné par la corruption, le pays n'a toujours pas trouvé une véritable stabilité politique - Les 10 villes où il ne fait vraiment pas bon vivre, Ouest-France, L'édition du soir / Qualité de vie, Mardi 23 février 2016 ". Ambiance on dirait!

Carte du continent Africain

Alors oui, Bangui et de façon plus générale la RCA, est une destination peu (ou beaucoup trop) "exotique" où le tourisme a perdu sa place. Cependant, ce pays n'a pas toujours été en crise. Si, si, je t'assure! Il était une fois, tu pouvais ouvrir ton journal sans lire des mots comme "crimes contre l'humanité", "massacres", "horreur", "guerre", ... J'aimerai profiter de ces quelques jours avant mon départ pour te faire découvrir la RCA, son contexte et sa situation actuelle.


Bangui la Coquette

Carte postale de Bangui

Bangui est la capitale et la plus grande ville de la République Centrafrique. Sa population est estimée à 1 200 000 habitants, soit le quart de celle du pays. Ma future destination se trouve sur la rive droite de l'Oubangui, qui marque la frontière entre la RCA et la République Démocratique du Congo.

La ville a été fondée le 26 juin 1889 dans ce qui était la colonie française du Haut-Oubangui, appelée plus tard Oubangui-Chari, et qui faisait partie de l'Afrique-Equatoriale française. Nommée ainsi par le nom de ses rapides, la ville a grandi grâce à la proximité d'un poste militaire français situé sur le fleuve Oubangui. Bangui servait de centre d'administration à l'époque coloniale. Elle a d'ailleurs gardé ce rôle de centre administratif du pays.

 
Carte d'identité de la République Centrafrique

Capitale : Bangui (600 000 habitants)
Régime politique: République
Démographie: 4,5 millions d'habitants / Indice de fécondité de 4,5 / Croissance de 2% / Espérance de vie de 51,4 ans pour les femmes et 47,7 ans pour les hommes
Ethnies: Gbaya, Banda, Sango, Yakoma, ...
Langues officielles: français et sango
Religions: animiste (60%), chrétiens (25%) et musulmans (15%)
Alphabétisation: 56%
Développement humain: 185ème / 187 pays (PNDU de 2014)
Economie: Croissance d'1% / PIB par habitant de 473$
Monaie: Franc Cfa

Comme son nom l'indique, la République Centrafrique se situe au centre de...l'Afrique. Enclavé, sans accès à la mer, la RCA est entourée par le Tchad au nord, le Soudan et le Soudan du Sud à l'est, la République Démocratique du Congo et le Congo-Brazzaville au sud et enfin le Cameroun à l'ouest.

 Carte de localisation de la RCA en Afrique

Le pays est constitué d'un vaste plateau d'altitude variant entre 500 et 900 mètres, drainé par 2 grands fleuves: l'Oubangui et le Chari. Le point culminant s'élève à 1 420 mètres, il s'agit du mont Ngaoui. Partagé entre Savanes et forêt équatoriale, la RCA dispose par ailleurs de nombreuses ressources naturelles, notamment l'uranium, l'or et les diamants.

Le climat tropical domine l'ensemble du pays, avec une saison humide de mai à octobre et une saison sèche de novembre à avril. La moyenne annuelle des températures avoisines les 26°C. A Bangui le climat est de type équatorial, ça va me changer de Tambacounda! Les maxima sont de l'ordre de 38°C et les minima de 15°C tandis que la pluviométrie indique en moyenne pour la saison pluvieuse 226 millimètres (juillet) et 5 millimètres pour la saison sèche (décembre).

Météo pour mon arrivée à Bangui


Chronologie: 1960 à aujourd'hui

Comme je le disais plus haut, la RCA est située en plein cœur de l'Afrique. Il s'agit d'un pays riche de ressources naturelles mais aussi de tout ce qu'une telle position implique quand à l'équilibre politique et social de la région. Ainsi, les tensions des pays voisins viennent se répercuter sur son territoire. Ces dernières décennies (1990-2010) ont vu de nombreux conflits périphériques pénétrer le pays puis (2010 - aujourd'hui) un conflit s'est installé dont la forme visible est la déchirure entre les chrétiens et les musulmans. 

De plus, le mouvement dit "Armée de Résistance du Seigneur (LRA)" originaire d'Ouganda serait toujours présent dans le sud-est du pays, proche du Soudan du Sud. Enfin, et comme si ça ne suffisait pas, le pays servirait parfois de base arrière à des "groupes de trafiquants et de braconniers". Ambiance assurée, on comprend mieux pourquoi le tourisme m'y est interdit!

Drapeau de la République Centrafrique (RCA)

Revenons un peu sur l'évolution du contexte du pays avec une chronologie des évènements, de 1960 à aujourd'hui. Alors oui, il y a beaucoup de texte mais ça te donnera une idée de ce que la RCA a vécu lors des 45 dernières années et pourquoi le climat est devenu si "compliqué" :

" De 1960 à 2013

13 août 1960 : indépendance de la République centrafricaine, ancienne colonie française. David Dacko devient président.
1966 : Jean-Bedel Bokassa s’empare du pouvoir par un coup d’Etat.
1977 : Bokassa se fait couronner Empereur sous le nom de Bokassa 1er.
1979 : Bokassa est renversé et David Dacko reprend le pouvoir.
1981 : le général André Kolingba devient chef de l'Etat.
1986 : Kolingba est confirmé pour six ans à la tête du pays par un référendum.
1993 : Ange-Félix Patassé est élu président, il sera réélu en 1999.
2003 : coup d’Etat dirigé par le général François Bozizé.
2005 : élection de François Bozizé à la présidence de la République avec 64,60 % des voix.
2008 : signature d’un accord de paix global entre le gouvernement et les mouvements rebelles. Début en décembre du  "Dialogue politique inclusif", destiné à trouver une issue aux nombreuses crises du pays.
2011: réélection du président François Bozizé le 23 janvier.
2012 : une coalition de plusieurs factions rebelles, le Séléka, prend les armes en décembre pour réclamer "le respect" des accords de paix conclus entre 2007 et 2011.

2013

24 mars : les rebelles de la coalition Séléka prennent Bangui, au terme d'une offensive éclair lancée pour renverser le président François Bozizé, qui fuit la capitale. Le nouvel homme fort, Michel Djotodia, annonce qu'il va diriger le pays en gouvernant pendant "une période de transition consensuelle de trois ans".
Avril : Michel Djotodia est élu par acclamation président de la République.
1er août : la Force multinationale d'Afrique centrale (Fomac) est transformée en Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) sous l'égide de l'Union africaine.
18 août : Michel Djotodia prête serment.
8 et 9 septembre : affrontements entre ex-rebelles de la Séléka et groupes d'autodéfense chrétiens, autour de Bossangoa (nord-ouest) : une centaine de morts.
19 novembre : les Etats-Unis s'alarment d'une situation de "pré-génocide".
5 décembre : l'armée française lance l'opération Sangaris - du nom d'un petit papillon rouge - pour restaurer la sécurité, après le vote de l'ONU donnant mandat aux forces françaises pour intervenir.

2014

10 janvier : le président centrafricain Michel Djotodia démissionne à N'Djamena sous la pression des dirigeants d'Afrique centrale, ainsi que son Premier ministre, Nicolas Tiangaye.
20 janvier : une femme est élue à la présidence par le Parlement : Catherine Samba-Panza, 59 ans, maire de la capitale depuis l'arrivée au pouvoir de la rébellion en 2013. Une semaine plus tard, le Premier ministre André Nzapayeke forme son nouveau gouvernement de transition, composé à la fois de proches de l'ex-rébellion Séléka et des milices chrétiennes, ainsi que de figures connues de la politique centrafricaine.
28 janvier : l'ONU donne son feu vert à une force européenne.
14 mars : lancement des travaux de rédaction d'une nouvelle Constitution.
10 avril : le Conseil de sécurité des Nations unies autorise le déploiement de 12 000 casques bleus dès septembre 2014.
28 avril : un groupe armé attaque un convoi de 1.300 musulmans parti la veille de Bangui vers le Nord pour fuir les violences, faisant deux morts et six blessés. Attaques de villages, embuscades, le pays continue de subir quotidiennement les violences d'anciens rebelles et de milices chrétiennes.
30 avril : la force de l'Union européenne en Centrafrique est déclarée opérationnelle et assure la sécurité de l'aéroport.
13 mai : le corps de la Française Camille Lepage, photoreporter, est retrouvé dans la région de Bouar. Elle aurait été vraisemblablement victime d'une embuscade.
28 mai : au moins 17 morts dans une attaque, à la grenade et à l'arme automatique, de l'église Notre-Dame de Fatima à Bangui, où étaient réfugiés des milliers de déplacés.
2 juin : l'utilisation des textos est "suspendue en Centrafrique jusqu'à nouvel ordre" en vue "de contribuer à la restauration de la sécurité sur toute l'étendue du territoire".
9-10 juin : au moins 22 personnes sont tuées et des dizaines d'autres blessées dans des affrontements entre des ex-rebelles Séléka, à dominante musulmane, et des milices chrétiennes anti-balaka dans l'est de la Centrafrique.
22 juin : décès de la journaliste Blanche Elisabeth Olofio suite à des blessures infligées lors d’une agression par des membres de la Seleka en janvier 2013.
7 juillet : 26 personnes, dont 11 femmes, sont tuées et 35 blessées à Bambari, sur le site où sont installés des milliers de déplacés. Le gouvernement décrète un deuil national de trois jours à partir du 10.
12 juillet : l'ex-président Michel Djotodia, qui dirigeait la coalition rebelle Séléka qui l'a porté au pouvoir en mars 2013, est reconduit à la tête du mouvement à l'issue d'une assemblée générale à Birao, dans le nord du pays.
21 juillet : ouverture du Forum de réconciliation, à Brazzaville, au Congo, une nouvelle tentative pour ramener la paix en Centrafrique. Deux jours plus tard, les rebelles de la Séléka signent un cessez-le-feu avec les milices "anti-balaka" après avoir renoncé à leur
demande de scission du pays en deux entités sur une base religieuse.
5 août : démission du gouvernement, dans la foulée du fragile accord de paix signé à Brazzaville et censé relancer une transition politique en panne.
8 août : les Nations unies et la République centrafricaine signent un protocole d’accord portant création d’une Cour pénale spéciale (CPS), composée de juges centrafricains (RCA) et de juges internationaux, chargée d’enquêter sur les crimes commis en RCA et de poursuivre leurs auteurs.
10 août : Mahamat Kamoun, un musulman, est nommé Premier ministre pour diriger la transition, une première depuis l'indépendance du pays. Prise de fonction le 14.
24 septembre : la CPI ouvre une enquête sur une "liste interminable d'atrocités"  perpétrées à la fois par la Séléka et par les anti-balaka.
7-8 octobre : au moins cinq personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées dans de nouvelles violences inter-communautaires à Bangui.
29 octobre : le Parlement renonce à la mise en place d'une commission d'enquête sur la disparition présumée de plusieurs millions de dollars donnés par le gouvernement angolais.
14 novembre : le gouvernement porte plainte à Paris contre François Bozizé, pour obtenir une enquête sur les biens qui auraient été acquis par l'ex-président et son entourage.

2015
 
19 janvier : 2 personnes, dont une Française en mission humanitaire, sont enlevées à Bangui par des miliciens chrétiens anti-balaka mécontents de l'arrestation d'un de leurs chefs, "général Andjilo", soupçonné d'avoir été un des meneurs des massacres de musulmans en décembre 2013.
11 février : libération du ministre de la Jeunesse et des Sports, l'ex-chef rebelle Armel Ningatoloum Sayo, enlevé et retenu en otage depuis le 25 janvier à Bangui.
14 avril : les ex-présidents François Bozizé et Michel Djotodia, longtemps accusés de saper la transition dans leur pays, signent à Nairobi une déclaration dans laquelle ils s'engagent à rejoindre le processus de réconciliation.
28 avril : le Conseil de sécurité prolonge pour un an le mandat de la Mission de l'ONU et appelle les autorités à accélérer la préparation des élections.
29 avril : le journal britannique The Guardian révèle l'existence d'un rapport confidentiel de l'ONU intitulé « Abus sexuels sur des enfants par les forces armées internationales ». Des enquêteurs de l'ONU ont recueilli le témoignage de jeunes garçons accusant des soldats français de les avoir violés et d'avoir abusé d'eux en échange de nourriture ou d'argent. 14 soldats français et 5 militaires étrangers sont mis en cause. Les faits se seraient déroulés entre décembre 2013 et juin 2014, alors que l'armée française était déployée dans le pays dans le cadre de l'opération « Sangaris ».
20 juillet : deuxième remaniement du gouvernement de transition du Premier ministre Mahamat Kamoun en moins d’un an. Six nouveaux ministres font leur entrée au gouvernement qui doit diriger le pays jusqu'aux élections prévues en octobre et novembre prochain.
31 août : le CNT adopte le projet de nouvelle Constitution, qui devra être approuvé par référendum le 13 décembre. Un texte de 159 articles qui comprend un certain nombre de nouveautés dans les institutions. La plus emblématique étant, sans, doute la création d’un Sénat qui n’existait pas en Centrafrique.
26 septembre : nouvelle flambée de violences à proximité du PK5, un quartier à majorité musulmane, avec au moins 20 tués et une centaine de blessés. Le lendemain, le Premier ministre annonce une série de mesures dont un couvre-feu, le renforcement des patrouilles des forces de défense et de sécurité centrafricaines, et il demande à la mission française Sangaris et à la Minusca de leur prêter main-forte.
13 décembre : référendum sur la Constitution marqué par des violences à Bangui, où des combats ont éclaté dans le PK5. Des tensions en provinces également, où un groupe armé a perturbé les votes. Le "oui" l'emporte à 90 %, avec un taux de participation d'à peine 30 %.
30 décembre : 1er tour de la présidentielle et des législatives, après de nombreux reports.

2016

5 janvier : l'ONU annonce avoir ouvert une enquête sur de nouvelles accusations d'abus sexuels portées contre ses casques bleus en Centrafrique. Les victimes présumées sont quatre fillettes soumises à des « abus sexuels et une exploitation sexuelle » à Bangui par des soldats de trois pays participants à la Mission de l'ONU en RCA (Minusca). Le 9, l'ONU décide de retirer du contingent de la Minusca les casques bleus de la République démocratique du Congo (RDC), suite à plusieurs accusations répétées de viols ou d'abus sexuels.
25 janvier : la Cour constitutionnelle de transition confirme les résultats officiels du 1er tour du scrutin tenu le 30 décembre dernier. Les deux candidats qui s'affronteront au second tour de la présidentielle sont Anicet Georges Dologuélé, en tête du premier tour avec 23,7 % des voix et Faustin-Archange Touadéra, crédité de 19 %. En revanche, la Cour annule les législatives pour cause d'irrégularités.
14 février : l'ancien Premier ministre Faustin-Archange Touadéra recueille 62,71 % des suffrages contre 37,29 % pour son rival, Anicet-Georges Dologuélé, lors du second tour de la présidentielle, validé par la Cour constitutionnelle le 1er mars. Investiture le 30 mars. Le 2 avril, il nomme Premier ministre un de ses proches collaborateurs, Mathieu Simplice Sarandji.
7 avril : l'Union africaine (UA) lève la suspension du pays, se félicitant de la "tenue réussie" de la présidentielle de février. "

15 mai : j'arrive à Bangui pour commencer ma mission et... La suite dans mes prochains articles!

Source: http://www.ouest-france.fr
Source: http://www.rfi.fr
Source: Wikipédia

mardi 10 mai 2016

Volontariat International en Administration à Bangui, République Centrafrique

Alors, pour remettre les choses dans leur contexte, en mai 2015 je commençais un Service Civique International à Tambacounda, au Sénégal, où je rejoignais l'ONG ICD Afrique pour une mission de 12 mois en coopération internationale et aide humanitaire. Ma mission consistait alors à travailler avec les populations locales sur des projets de développement, de sensibilisation, d'amélioration des conditions de vie, d'accessibilité à l'alimentation et à l'eau potable, ou encore de gestion des déchets. 

"Les aventures de Guigui au Sénégal"

Ce type de contrat ne pouvant être renouvelé, et ajouter à cela mon envie de quitter le monde de l'ONG et du développement local pour revenir vers ma formation initiale, le génie civil, je commençais à prospecter pour un contrat de Volontariat International - VI. 

C'est ainsi qu'en début d'année 2016, je commence à envoyer mes premières candidatures via le site Internet civiweb. Les offres intéressantes restent faibles dans mon secteur d'activités mais ont le mérite d'exister. 70% des candidatures que j'effectue se trouvent en Afrique car c'est sur ce continent que le monde bouge et que les projets grandissent. Je suis donc plus ou moins préparé à ne pas quitter ce continent. Sénégal, Tchad, Côte d'Ivoire, Cameroun, Nigeria, Centrafrique, Bénin, Guinée, sont les points de chute possibles. C'est finalement une RH du Ministère des Affaires Etrangères et du Développement International qui me contacte en me proposant un entretien à Paris pour une mission de 12 mois en République Centrafrique (RCA), plus précisément à l'Ambassade de France à Bangui.

Enorme surprise! On est mi-mars, je rentre tout juste du Cap-Vert et voilà "LA" proposition que j'attendais. Seul problème, le premier entretien RH doit obligatoirement se dérouler à Paris. Que faire? Je décide donc de quitter le Sénégal plus tôt que prévu pour passer cet entretien. Après avoir échangé avec les responsables de l'ONG, je leur propose de terminer ma mission à distance et ainsi pouvoir rentrer passer cet entretien et éventuellement enchaîner directement après s'il s'avère concluant. C'est ainsi qu'en l'espace d'une semaine j'ai rassemblé mes affaires, plus ou moins bouclé mes dossiers et fait mes au-revoir à mes amis et collègues présents au Sénégal.


Le contrat VI - Volontariat International

Qu'est-ce qu'un contrat de Volontariat International (VI)? Il s'agit d'un contrat de 6 à 24 mois pouvant s'effectuer au sein d'une entreprise, d'une structure française relevant du  Ministère des Affaires Etrangères et du Développement International ou du Ministère de l’Economie, d'une structure publique locale étrangère ou auprès d'organisations internationales.

Attention, le Volontariat International, tout comme le Service Civique, n'est pas du bénévolat. En effet, le VI est placé sous tutelle de l'Ambassade de France, il réalise une mission professionnelle à l'étranger tout en bénéficiant d'un statut public protecteur et enfin, le VI perçoit une indemnité forfaitaire, variable suivant le pays d'affectation.

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Logo Civiweb

Ce type de contrat est principalement destiné aux étudiants, jeunes diplômés, ou chercheurs d'emploi de 18 à 28 ans. Il s'agit d'une expérience professionnelle enrichissante qui s'avère être un véritable tremplin pour une carrière internationale.Les V.I perçoivent mensuellement une indemnité forfaitaire, variable suivant le pays d’affectation, mais indépendante du niveau de qualification.


Le recrutement

En ce qui me concerne, j'ai postulé à un VIA - Volontariat International en Administration. Je serai donc placé sous tutelle du Ministère des Affaires Etrangères et du Développement International. Environ un millier de volontaires sont envoyés chaque année aux 4 coins du monde dans ces conditions. Je pars donc travailler pour un service de l'Etat français, le SCAC - Service de Coopération et d'Actions Culturelles de l'Ambassade de France à Bangui, en République Centrafrique. Information importante, il s'agit d'un contrat de 12 mois renouvelable 12 mois.

Vue aérienne du centre de Bangui

Pour revenir sur mon recrutement pour le VIA - Chargé de mission micro-projets et génie civil à l'Ambassade de France à Bangui, j'ai donc rapidement pris la décision de quitter le Sénégal et de mettre fin de façon anticipée à mon contrat de Service Civique avec l'ONG ICD Afrique pour pouvoir passer ce premier entretien RH à Paris. Semaine intense puisque j'ai dû faire la passation de mes dossiers aux collègues, rassembler mes affaires, quitter mon appartement, tout en préparant au mieux mon retour en France ainsi que mon entretien.

Avant de prendre l'avion, quelques péripéties avec mon 7 places qui tombe en panne... Notre chauffeur qui décide de prendre son petit déjeuné pendant plus d'une heure, et bien sur le bordel habituel sur la route! Finalement, j'arrive à Dakar où je rejoins mes amis et collègues de la capitale pour une session shopping car je n'avais pas prévu de rentrer en France en hiver et encore moins pour un entretien. Le temps d'un dernier repas tous ensemble, me voilà à l'aéroport direction Paris Charles-de-Gaule!

Après avoir passé ce premier entretien, j'apprends que nous sommes seulement 3 candidats retenus sur la short-list et que ma première expérience au Sénégal est véritablement un plus dans ma candidature. Au second entretien, avec les services techniques de Bangui, nous ne sommes plus que 2. Tout se passe au mieux et quelques jours plus tard je reçois la réponse tant attendue:

Ministère des Affaires étrangères et du Développement International - "J’ai le plaisir de vous faire savoir que votre candidature au poste de VIA - Chargé de mission micro-projets et génie civil à l'Ambassade de France à Bangui (RCA - République Centrafricaine) a été retenue." Affectation prévue: Mai 2016! 

Réponse positive, je pars en RCA! Quoi? Oh p*****, je pars en RCA!


La mission

Tout ça, c'est bien beau, mais c'est quoi un chargé de mission micro-projets et génie civil? Comme je l'ai dit plus haut, le VIA travaille en étroite collaboration avec le chef de service et l'attaché de coopération humanitaire au SCAC - Service de Coopération et d'Actions Culturelles. Sur le papier, il aura différentes missions adaptables selon son profil et ses "envies":

- Appui-conseil à la conception de micro-projets soutenus par l'Ambassade, en particulier ceux qui comprennent des volets investissements et infrastructures,
- Constitution et instruction de dossiers techniques et administratifs,
- Contrôle de la mise en œuvre des actions,
- Mise en place d'outils de suivi pour la capitalisation et la communication,
- En lien avec les autres agents de l'Ambassade (Alliance française et autres partenaires), aide au montage d'événements et d'opérations à forte visibilité, portant sur les micro-projets,
- Participation à des réunion sur les problématiques de développement.

Plan architecture maison individuelle

En résumé, il s'agit d'un véritable projet de coopération technique et malgré le A - Administratif, l'Ambassade recherche un technicien / ingénieur en génie civil, architecture et urbanisme pour mener à bien cette mission. L'avantage de ce type de contrat est qu'il permet d'avoir une véritable expérience professionnelle. En effet, ce genre de mission apporte au volontaire une vision globale sur ce qui se fait au sein du métier, mais aussi des responsabilités qu'on ne nous donnerait pas forcément en France en sortie d'études. Il ne faut se cacher non plus que le salaire reste un aspect motivant pour partir dans un pays aussi "compliqué".

Les démarches administratives

A peine la nouvelle annoncée autour de moi, je me lance dans les démarches pour pouvoir être prêt à partir fin avril. Au programme des mois de mars-avril:

Passeport de service, VISA, c'est parti pour 12 mois

- Mise à jour des vaccins à l'hôpital militaire Legouest à Metz,
- Prise de sang afin de vérifier que je ne rentre pas "accompagné" du Sénégal,
- Obtention d'un certificat médical stipulant que je suis apte à travailler en République Centrafrique,
- Demande d'un passeport de service,
- Demande d'un VISA de service,
- Réalisation de la formation sécurité et rencontre avec le département psychologie du Ministère,
- Préparation du voyage.

Il est à noter que le Ministère des Affaires Etrangères prend en charge le billet d'avion aller-retour, les frais de passeport et de VISA de service, ainsi que 150 kilogrammes de bagages.


La formation sécurité

Avant de partir, le VIA doit participer à une formation sécurité et rencontrer le département psychologie qui gère l'ensemble du personnel expatrié dans les différentes Ambassades de France. Cette journée est aussi l'occasion pour moi de rencontrer 5 autres volontaires qui partent courant avril. Et les destinations sont toutes aussi "sexys" les unes que les autres! On a du Beyrouth au Liban, Tel Aviv en Israël, Tunis en Tunisie, Salvador et donc Bangui en République Centrafrique. 

La formation des "petits volontaires"

La formation est générale avec des compléments suivant les pays. Elle est présentée par un ancien chef négociateur du GIGN. Pas la peine de dire que le garçon à une forte expérience dans les domaines de la sécurité, criminologie, etc, ... Après s'être présenté, il nous explique quels sont les différents risques encourus par les volontaires et plus généralement par les français envoyés dans ces zones dites "chaudes", et je ne parle pas du climat.

Nous parlons essentiellement des risques politiques, criminels, terroristes et des risques liés à la protection de l’information. Cette demie-journée est très intéressante, de nombreux exemples viennent illustrer les problèmes que l'on peut rencontrer durant nos missions, on blague un peu sur tous les risques et au final, on se rend compte qu'on ne part pas, mais alors pas du tout, en colonie de vacances... Le moniteur n'est pas aussi drôle, surtout quand il prend une voix grave et sérieuse! Bon ça va, j'arrête de plaisanter...

Je ne vais pas te résumer toute la formation mais laisse moi néanmoins te partager certains points qui me semblent être importants et utiles pour l'ensemble des voyageurs partant vers des destinations où la vigilance doit être un minimum renforcée. Tu me diras que ça relève du bon sens mais parfois c'est bien de le rappeler.

"Ne jamais baisser son niveau de vigilance et anticiper les problèmes"

Avant le voyage :
- Se renseigner sur la sécurité du pays (http://www.diplomatie.gouv.fr),
- Se renseigner sur les modes opératoires de la criminalité,
- S'inscrire sur les sites tel que le Fil de sécurité d'Ariane (conseil aux voyageurs).

Quelques conseils au niveau des papiers / carte bancaire / ... :
- Scanner ses papiers en cas de perte ou de vol,
- Garder une copie scannée de ses papiers d'identité sur soi,
- Ne pas garder sa carte bancaire sur soi en permanence,
- Connaître les numéros utiles en cas de problèmes,
- Avoir sa carte mutuelle sur soi en permanence,
- Toujours avoir un billet à donner en cas d'agression,
- Stocker son argent sous clefs,
- Se renseigner quant au bakchich: connaître les procédures de négociations et les sommes à éventuellement donner.

En fonction du pays, avoir un "sac d'urgence" de prêt pour 48 heures d'autonomie avec :
- Lampe de poche avec batteries,
- 1 change complet de vêtements,
- 1 couteau,
- Une trousse de premiers soins,
- Suffisamment d'eau pour 48 heures,
- Rations de survie,
- Copie scannée des papiers importants.

Note: le tout est à étanchéifier!

En ce qui concerne les transports... :
- Identifier des taxis de confiance,
- Eviter les transports en commun,
- Varier les trajets et éviter les habitudes,
- Identifier au préalable les personnes qui viennent vous chercher à l'aéroport le cas échéant.

... et le logement :
- Changer et/ou ajouter des serrures,
- Eviter les plain-pieds sans barreaux,
- Identifier les compteurs eau / électricité / gaz et savoir les couper en cas de problèmes,
- Identifier une pièce de replie (exemple: salle-de-bain),
- Connaître ses voisins,
- Mettre une câle à la porte de sa chambre la nuit,
- Identifier et tester les sorties de secours,
- A l'hôtel: éviter les étages trop élevés et au-dessus de l'accueil.

Comment réagir en cas de fusillade / explosion / incendie / accident / ... ?
- Dans certains pays dont la RCA, en cas d'accident corporelle avec un tiers, se rendre au plus vite à l'Ambassade pour rendre des comptes et ne surtout pas essayer de régler le problème sur place,
- Eviter absolument toutes manifestations ou autres regroupements,
- Se protéger (les abris à privilégier: mur en béton, bloc moteur de voiture, arbre conséquent, ...),
- Oublier Facebook 5 minutes et penser à sauver sa vie avant-tout!

Comment réagir en cas d'enlèvement ?
- Eviter les déplacements non accompagnés de nuit et dans les endroits à risques,
- En cas d'enlèvement, rester calme, montrer ses mains, réaliser des gestes lents et se laisser faire,
- En cas d'agression physique, protéger ses organes vitaux,
- En cas de demande de rançon, s'assurer que la personne a bien été enlevée,
- Ne pas improviser et jouer les héros.

Fortement déconseillé = Interdit : 
Pour les personnes qui pensaient éventuellement venir me rendre visite, il faudra voir pour se rejoindre dans un pays où il n'y a ni rouge, ni orange sur la carte. Autrement dit, on se verra ailleurs qu'en RCA. Et pour les personnes qui pensaient que j'allais (encore) faire du tourisme, la carte ci-dessous montre un peu la situation sécuritaire du pays. L'interdiction de déplacement y est présente...un peu partout. Après, pas la peine de paniquer, en respectant les règles de sécurité il ne devrait pas y avoir de problème.
Carte sur la sécurité en RCA

Voilà quelques consignes qui peuvent s'avérer utiles lors de déplacements ou voyages dans ces zones dites "à risques". Dans le prochain article, je t'expliquerai un peu le contexte de la République Centrafrique, son histoire, sa culture, etc.

Source: https://www.civiweb.com
Source: http://www.diplomatie.gouv.fr

mercredi 4 mai 2016

Découverte des Hauts-de-France

" Les Hauts de France, ce nom vous intrigue! Sans doute, vous ne savez même pas ce que c'est...
Je vous propose de venir les découvrir et fêter nos retrouvailles autour de quelques bières (ce serait lâche de dire d'une bière). Je vous propose de partir ensemble à la découverte des merveilles du Nord: sa côte d'Opale, son bassin minier, ses exploitations agricoles florissantes... L'hébergement est facile chez moi, la bière du Nord est la meilleure du monde et ma maman gère trop les tartes au maroilles! "

De quoi mettre l'eau à la bouche! L'invitation de notre ami Jean est acceptée sans une hésitation et c'est ainsi qu'avec Louis nous prenons la route du Nord pour les aventures de la "Team Tamba' 2015 - Le retour"!


La Côte d'Opale et le Mur de l'Atlantique

Pour commencer notre circuit découverte, Jean et Clémence nous emmènent sur la Côté d'Opale. Située entre les Côtes belges et la Baie de Somme, la Côté d'Opale réunit des paysages variés de plages, dunes, marais, estuaires, falaises et milieux intérieurs. Elle est également marquée par la présence de deux grandes falaises situées entre Calais et Boulogne: le Cap Blanc Nez, culminant à 132 mètres et le Cap Griz Nez, atteignant 50 mètres. Ce dernier est le point du littoral français le plus proche de l'Angleterre. 

Début de notre balade à Sangatte


Oui, il s'agit bien de 3 obus







Plage du Cap Nez Blanc


" Au sommet se trouvent des bunkers datant de la Seconde Guerre mondiale. Les traces des bombardements sont également toujours visibles plus de 70 ans après. Un monument en forme d'obélisque, nommé la Dover Patrol a été érigé au sommet du Cap. Ce dernier, mémorial dédié à la patrouille de Douvres, symbolise le sacrifice des soldats français et britanniques qui ont défendu les eaux du pas de Calais, hautement stratégiques, au cours de la Première Guerre mondiale. "

Vue sur la Dover Patrol

On peut presque deviner l'Angleterre... Presque!



Vue sur d'anciennes tranchées

Vue sur le Cap Nez Blanc


Impacts de balles sur bunker


Plage à Sangatte



Jean, Clémence et Louis

Les deux caps conservent les séquelles de guerre des conflits de 14-18 et de la seconde Guerre mondiale. Le Cap Gris Nez est également le point le plus étroit entre la France et l'Angleterre. C'est ici que les nageurs qui tentent la traversée terminent... Quand ils terminent (le départ de la France étant interdit depuis 1999). Tenue exigée pour cette performance: maillot, bonnet de bain et lunettes de natation. Malgré le beau temps, la température de l'eau reste glaciale... Clémence peut en témoigner, elle l'a involontairement testé durant notre balade le long des falaises. C'est donc tout naturellement qu'elle décide qu'il n' aura pas de performance aquatique pour aujourd'hui!

Cap Griz Nez


Vue sur les fortifications du Gris Nez


Terrils de Loos-en-Gohelle

Au Nord c'était les Corons
La terre c'était le charbon
Le ciel c'était l'horizon
Les hommes des mineurs de fond

"Les Corons" - Pierre Bachelet

De quoi te mettre des frissons, surtout lorsque ces paroles sont reprises par tout un stade, par tout un peuple! Second jour et nous poursuivons notre chemin à la découverte des Hauts-de-France à Lens, plus précisément à Loos-en-Gohelle.

" Le siège 19, que nous visitons aujourd'hui, est composé de deux puits : le 19 et le 11. La fosse 11 a été foncée en 1890. Son chevalement métallique, construit en 1925 par l'entreprise Fives-Lille en poutrelles à treillis (hauteur: 45 mètres) s’oppose à la tour de béton armé du 19, haute de 66 mètres.

C’est en 1955 que fut décidée sa construction sur le territoire de Loos, le siège étant mis en service en 1960. En 1968, deux étages permettent l’extraction, l’un à 475 mètres, l’autre à 585 mètres. Ultérieurement, un troisième se situera à 710 mètres.

La tour d'extraction, en béton armé de 10 000 tonnes, permet de remonter des charges pouvant aller jusqu'à 13 500 kg à une vitesse de 18 mètres par seconde. Le puits, qui a un diamètre de 6,65 mètres, a une capacité d'extraction de 8 000 tonnes de produits bruts par jour. Ce siège, le plus extractif du groupe Lens-Liévin grâce à son automatisation très poussée et à son lavoir moderne, a fermé ses portes en 1986. "








Vue sur les paysages du Nord


Vue sur une cité minière



Au sommet du terril houiller le plus haut d'Europe! En effet, le terril de Loos-en-Gohelle, dans l'ancien bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, est constitué d'un massif de cinq terrils, dont deux cônes d'environ 140 mètres de hauteur, culminant à 188 mètres, dépassant ainsi le plus haut sommet de la Flandre, le Mont Cassel. 


La Tamba' Team! De droite à gauche: Loulou, Jeannot et moi

" La Base et les terrils jumeaux du 11/19 constituent l’un des quatre sites du patrimoine minier conservés dans le Nord-Pas-de-Calais.  Ces deux chiffres 11 et 19 font référence aux numéros des anciens puits de mine, 11 pour le chevalement métallique des années 1920 et 19 pour la tour de concentration en béton de 1960. Même si certains éléments ont disparu, le site présente l’avantage d’offrir une vision complète de ce que pouvait être un site minier avec le carreau de fosse, les terrils (résidus de l’exploitation du charbon) et la cité minière où logeaient les ouvriers. Aujourd’hui la Base 11/19 connaît une reconversion autour du développement durable et de la culture avec la Scène Nationale, Culture Commune, le CPIE La Chaîne des Terrils, le Centre de Développement d’Eco-Entreprises (CDEE), le Centre Ressource du Développement Durable (CERDD) et la jardinerie Delbard."


Visite de la base 11/19



Vue sur le chevalement - Puits 11

Ascenseur permettant de rejoindre le fond - Puits 19












Seconde bataille d'Artois, du 9 mai à juin 1915

" Les préparatifs de l’offensive française sur la crête de Vimy et l’éperon de Notre-Dame-de-Lorette commencent le 3 mai, avec le déclenchement du bombardement méthodique des lignes allemandes, le 3 mai. Il se prolonge pendant six jours et six nuits.

À 10h00 du matin, le 9 mai, le 33e corps d’armée, commandé par le général Pétain, attaque sur un front large de 6 km. En quelques heures, les assaillants parviennent à submerger le système de tranchées allemand, progressant de plus de 3 km vers la crête de Vimy. Mais les réserves, disposées trop loin du front, sont incapables de rejoindre les lignes suffisamment vite pour exploiter cette spectaculaire percée, alors que l’artillerie française est désormais incapable de protéger les unités les plus avancées. Les Allemands se ressaisissent et contre-attaquent.

Les combats se prolongent pendant une semaine, avec des affrontements sauvages sur les hauteurs de Notre-Dame-de-Lorette. Au final, le résultat de l’offensive française est limité : les villages de Carency et d’Ablain-Saint-Nazaire ont été pris, mais la crête de Vimy, et donc le contrôle de la plaine minière, restent dans les mains allemandes.

Le coût humain de cette grande offensive, sans résultat stratégique majeur, fut tragique pour l’armée française : 102 000 pertes, soit le double de celles subies par les Allemands lors de l’ensemble des attaques françaises et britanniques entre Arras et Festubert. "

Troisième et dernier jour dans les Hauts-de-France. Nous terminons ce week-end par la visite d'un site haut en histoire puisqu'il s'agit de la colline de Notre-Dame-de-Lorette, notamment connue pour être le théâtre d’attaques aussi meurtrières qu’inutiles lors de la Première Guerre mondiale.

Nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette

Cimetière militaire


 

Vue sur le tour-lanterne

" La nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette est un cimetière militaire et mémorial français situé sur la colline éponyme, à 165 mètres d’altitude, sur le territoire de la commune d'Ablain-Saint-Nazaire près d'Arras, dans le département du Pas-de-Calais.

Inaugurée en 1925, elle commémore les milliers de combattants morts sur un des champs de bataille les plus disputés de la Première Guerre mondiale entre et . Environ 45 000 combattants y reposent, dont la moitié dans des tombes individuelles. Le site, comprenant le cimetière, la basilique, la tour-lanterne et le musée, a une superficie de plus de 25 hectares. C'est la plus grande nécropole militaire française. "




L'Anneau de la Mémoire


Mémorial pour 579 606 soldats

Super week-end sous le soleil qui plus est. Encore merci à Jean et à sa famille pour l'accueil et à Clémence pour nous avoir supporté! A bientôt dans le Nord-Est.