samedi 21 décembre 2024

Saison Trail-running 2024, l’heure du bilan

Bilan saison Trail-running 2024 (données BeTrail et Suunto) 

D’un point de vue comptable, les chiffres sont intéressants. D’autant plus avec une blessure en début de saison. J’ai en effet été contraint de réviser ma planification sans pour autant arrêter de m'entraîner. Un mal pour un bien, puisque j’ai tout de même réussi à faire près de 5 700 km dont 3 400 de VTT, 500 de randonnée et 1700 de course à pied / trail. L’impact de la blessure s’est surtout ressenti sur le volume en trail, bien en-dessous de ce que j'espérais. En termes de dénivelé, je reste stable avec près de 145 000 m tous sports confondus. La nouveauté (qui porte ses fruits) est venue de la préparation physique avec l'intégration d’exercices à force maximale. Les gains ont été très importants et m’ont permis de combler mon manque de pratique dans les sentiers. J’en tire donc une première leçon: s’entraîner dur, c’est bien. S’entraîner intelligemment, c’est mieux!

Au niveau des classements, je termine l'année avec une côte générale BeTrail de 68,47 (-2,65 par rapport à fin 2023). En ce qui concerne mon Index de performance ITRA - International Trail Running Association, je suis à 701 (+15 par rapport à fin 2023). Cela signifie que j’entre dans la catégorie des coureurs dits “Avancés” (niveau régional). Très anecdotique.


Côté budget, voilà un récapitulatif plus ou moins exhaustif de mes dépenses hors frais de vie sur l'année:

- Équipement (chaussures, short, t-shirt, entretien VTT, …): +/- 350 €

- Frais d’inscription à 7 trails: +/- 550 €

- Santé (ostéopathe, podologue, huiles essentielles, crèmes et gels de récupération, crème anti frottement, Tape, strap, …): +/- 400 €

- Nutrition (boissons énergies, barres, gels, purées, …): +/- 250 €

- Logistique (hébergement): +/- 80 €


D’un point de vue sportif, l'année aura été…“Chaotique”.

Oui. C’est bien l’adjectif “chaotique” que j’ai choisi pour définir ma saison 2024. Il y a eu des hauts. Il y a eu des bas. Il y a eu du bon. Il y a eu du moins bon. Mais, tu me connais. Je ne fais pas dans la demie mesure. Et, je suis exigeant. Encore plus lorsqu’il s’agit de moi. Même si, sur le papier, la saison semble réussie. Cette année a été difficile. J’ai véritablement été bousculé. Physiquement et mentalement. Surtout mentalement.

Je ne vais donc pas me cacher derrière certains bons résultats. Non. Il y a eu beaucoup de déception. Des frustrations importantes. Des doutes. De la colère parfois. Soyons pragmatiques. Entre des ambitions démesurées. Une pression que je me suis mise liée au besoin de faire mieux que 2023. Une recherche de performance avant le plaisir d'être dans les sentiers. Et beaucoup d’impatience dans un sport qui demande tout le contraire. Soyons pragmatiques. Je me suis trompé dans l’approche. J’ai trop souvent oublié de m’amuser. Et à quoi sert de courir si tu ne le fais pas avec l’envie de te sentir vivant?


Janvier, un début d'année enthousiaste

J’aborde cette seconde année de pause professionnelle avec l’ambition de confirmer ma belle saison 2023. Le programme est costaud avec 2 objectifs majeurs de plus de 100 km: le Raid 974 et une seconde participation à la DDF. Je suis serein quant à ma planification et à mon niveau de forme. En plus de mon retour d'expérience, le DU Trail-running me permet d’améliorer mon approche et ma pratique. La première phase de reprise et d’endurance se passe plutôt bien. Les volumes sont respectés. Je mets progressivement en place des séances spécifiques pour développer ma VO2MAX. Je passe un test de capacités physiques et mécaniques encourageant au CREPS de La Réunion et j'obtiens de nombreux conseils de la part de Cyril GRANIER. Je suis enthousiaste mais sens néanmoins des gènes aux tendons d’Achille (TA) à partir de février, premiers signes d’une surcharge que je néglige.


Mars, le coup d’arrêt

Cette année, j’ai décidé de me faire opérer des yeux. L'opération se passe bien malgré une période de cicatrisation…compliquée. Après quelques jours de repos, j’ai le feu vert pour reprendre la course à pied. Malheureusement, la surcharge d’entraînement du début de saison accompagnée par la prise d’antibiotiques aura eu raison de mes TA. L’échographie montrera une tendinopathie chronique globale à droite et une tendinose focale à gauche. Tout s’effondre. Ma saison et mes objectifs sont remis en question. Incompréhension. Colère. Puis, période de doute. J’entame différents protocoles de ré athlétisation avec des hauts. Des bas. Et des très bas. On joue avec la douleur. Je n’en vois pas le bout. Je dois faire preuve de patience. De toi à moi, ce n’est pas mon fort. En juin, je retrouve un dossard. Pas simple. A partir de juillet, on aborde une phase de préparation physique avec Mathieu. J'intègre progressivement les charges lourdes dans mes séances de kinésithérapie. Ça me plaît.


Août, une préparation à flux tendu

L'évolution de la charge d'entraînement se fait progressivement depuis mai (je partais de loin avec le protocole de la Clinique du Coureur: 5’ de marche suivies par 5 séries de 1’ de course - 1’ de marche et 5’ de marche pour finir) Le but était d’arriver en octobre avec la possibilité de courir durant plus de 30 heures. Juin, 20 km avec 1100 de dénivelé. Juillet, 40 km avec 1500 de dénivelé. Je recommence à avoir de bonnes sensations. Août, premier et dernier vrai test. 50 km et presque 4000 de dénivelé. Là où j’avais réussi à enchaîner 3 mois de volume en 2023, je me retrouve à flux tendu cette année. Ça passe ou ça casse. La CIMASA se passe bien et je termine à une belle 15è place, le tout, sans douleur. Je finalise ma préparation en septembre sans encombre. Je suis plutôt confiant à l’approche du Grand Raid. D’autant que, c’est un fait, je suis plus fort que l’an passé. Je suis plus régulier. Je pousse plus fort sur les jambes. Et j’ai très nettement progressé dans les descentes techniques.


Octobre, la désillusion

Tout semblait parfait, peut-être un peu trop. Depuis ma blessure, j’ai travaillé différemment, plus intelligemment, ce qui me permet d’arriver sur la ligne de départ avec les mêmes objectifs que ceux visés en début d'année. L’idée est de faire une belle course et d’accrocher les 32 heures (équivalent d’un Top 30). Autour de moi, j’ai une superbe équipe d’assistance. Entre le retour d’expérience de 2023 et l’investissement de chacun, on est prêt pour une belle aventure. Malheureusement, je ne suis jamais rentré dans mon événement et je décide de rendre mon dossard avant Mafate. D’une certaine façon, j’ai manqué mon rendez-vous.


Novembre, au fond du trou

Quoiqu’on en dise, le DNF est une étape dans la construction d’un coureur. Pour moi, c’est une épreuve terrible. A l’image d’un deuil, il y a eu différentes étapes. Les premiers jours se sont plutôt bien passés. Le mal-être est arrivé plus tard. Il était difficile d’en parler. J’étais triste. Je me sentais vide. Je n’acceptais pas une décision que j’avais pourtant mûrement réfléchi. Je savais que les leçons seraient grandes et que j’allais progresser grâce à cette expérience mais à ce moment, je m’en veux. J’étais extrêmement déçu. Une période particulièrement pénible où plus grand chose ne m’anime va alors débuter. Je suis en boucle. Je refais le fil de la course. Je remets tout en question. Moi. Mon projet. Mon année. Après ce premier abandon, plus rien ne va. Les jambes sont là mais la tête, elle, est loin. Je ne le montre pas mais je me sens seul…


Décembre, la réaction

Accepter de toucher le fond. Prendre le temps du deuil. Et réagir. Si je ne suis pas allé au bout de l’aventure GRR, c'était aussi pour ne pas finir blessé et avoir l’opportunité de m’aligner sur un dernier événement avant la fin d'année. L’UMTT est la dernière occasion pour finir sur une note positive. Pour moi, cet ultra sonne un peu comme une revanche. J’ai envie et besoin de ce moment dans Mafate. Aucun objectif particulier si ce n’est celui de terminer ces 70 km et de retrouver un peu de plaisir à courir dans le cirque. Peut-être y trouver des réponses? Une forme de paix, c’est certain. Au final, c’est une réaction d’orgueil et le retour d’un état d’esprit combatif qui me permettront d’accrocher une 4è place, sous les 10 heures de course. Tous les soucis ne sont pas réglés, mais un début de réponse a été trouvé. J’ai su faire preuve de patience, de caractère et d’envie.


Aujourd’hui, je profite d’une vraie coupure pour déconnecter et me reposer. L’organisme a été fortement stressé durant l'année. Entre blessure et charge importante de travail, la coupure est nécessaire pour le corps comme pour l’esprit. Digérer. Accepter. Apprendre. Avancer.


“Chaotique”, vraiment? Bon, d’accord. “En demie teinte” serait sans doute plus juste. Cette année, j’ai expérimenté. Je me suis lourdement trompé mais j’ai appris. J’ai fait preuve de résilience. Je n’ai pas laissé tomber. Je me suis relevé et, dans l’adversité, je me suis retrouvé. Je suis revenu à l’essentiel. Je me suis finalement amusé. Je suis persuadé que ma marge de progression reste importante mais il faudra me montrer plus patient et travailler intelligemment pour continuer d'évoluer. Pour continuer de rêver!


Retour aux affaires prévu début janvier!


Un grand merci à vous qui me suivez et me soutenez. Merci à la famille et aux copains. Des pensées particulières pour les messages bienveillants que j’ai reçu fin octobre. Ils m’ont vraiment fait chaud au coeur!

Merci à l’Université de la Réunion, à Yoann MORNET et à l’ensemble de son équipe pédagogique. Le Diplôme Universitaire en Trail-running aura été un des motifs de satisfaction de cette année. Les connaissances, les valeurs et les expériences partagées durant ce DU ont renforcé ma motivation et ma détermination. Je n’oublie évidemment pas mes camarades de promotion pour nos échanges passionnants et des amitiés naissantes.

Merci à mon équipe médicale pour tout le travail réalisé ensemble. Mathilde, Chloé et Claire (Kinésithérapeutes Sport Péi à La Possession); Mathieu et Alexis (kinésithérapeutes Kin’Activ’ à La Rivière Saint-Louis); David KRAVTCHENKO (ostéopathe à La Possession) et Adrien FRAPPIER (podologue à La Possession).

De chaleureux remerciements à mon équipe d’assistance Grand Raid 2024. Co, Thib’s, Justine, Thomas, Lucie et Fabian, merci pour tout. Vous avez été formidables et j'espère vous le rendre en venant remplir vos flasques à l’occasion.

Enfin, un immense merci à Toi, sans qui ce projet ne serait certainement pas aussi beau. Cette année, j’ai pris énormément de plaisir à travers l’écriture et le Jeu de Coline. Tu m’as épaulé dans les bons et les mauvais moments. Entre la blessure aux TA, les périodes de doute ou encore l'expérience difficile de l’abandon sur notre course phare de l'année, tu es restée présente et positive. Pour ça et tout ce que tu m’apportes au quotidien, je te dis MERCI! Je nous souhaite donc de continuer à vivre d’Aventure et d’eau fraîche (avec une pointe d’ISOTONIC).


Belles Fêtes de fin d'année à vous et à bientôt pour la présentation des objectifs 2025!

mardi 3 décembre 2024

Ultra Mafate Trail Tour - Novembre 2024

 


Photo d'avant départ 

Ultra MTT: 70 km. 4700 m de dénivelé. Un rendez-vous spécial. Mafate Trail Tour, version ultra.



Podium catégorie M0H avec Yannick Dournel à droite (2è en 10h10'46") et Valentin Maillot à gauche (3è en 10h26'19")

Mafate, mon Amour! À travers l’aventure MTT version ultra, j’avais au plus profond de moi le besoin de franchir cette ligne d'arrivée. Pourquoi? Pour y trouver une forme de réconfort. Des réponses peut-être. Mais aussi et surtout, pour te présenter mes excuses après notre rendez-vous manqué d'octobre.

Aujourd’hui, je suis heureux. Émotionnellement et physiquement épuisé. Mais heureux! 70 km. 4700 m de D+. Et 9h53'03" d’effort pour venir visiter la quasi-totalité de tes îlets. Il y a eu des hauts. Des bas. Des très bas même. Un sursaut d'orgueil. Puis la lumière. Une remontée comme je les aime. Des larmes. Et la délivrance. Mafate. Quelle aventure tu m’as offert!

Résultat: 4è au scratch (sur 300 coureurs au départ). Victoire en catégorie Master 0.


Mafate et le Piton des Neiges

Ultra MTT, J+3 [FINISHER | VICTOIRE M0H]

Aujourd’hui, j’aborde cette course avec l'idée première de franchir la ligne d'arrivée afin de terminer l'année sur une note positive. Parce que 2024 ne s’est clairement pas déroulée comme je l’avais imaginé. Entre blessure aux tendons d’Achille, révision de la quasi-totalité du planning et abandon sur ma course phare, autant te dire que j’en ai gros sur la patate avant de prendre ce départ. Physiquement, je me sens en bonne forme malgré des gènes résiduelles aux TA. Mentalement, c’est autre chose. Ainsi, je suis bien conscient que je n’aborde pas cet ultra dans les meilleures conditions…et que je vais probablement avoir mal. Mais, j’accepte l’aventure avec une certaine idée. Celle de faire ma course. D'être régulier dans les sentiers. De retrouver de l’envie et de la joie. Et, évidemment, de profiter de Mafate.

Le départ est donné depuis Grand îlet à 1h00. Nous sommes 300 coureurs engagés sur cette seconde édition de l’ultra Mafate Trail Tour. La météo s’annonce clémente et les sentiers sont en bon état. Les 9 premiers kilomètres nous emmènent au Col des Boeufs par la route. Un peu plus d’une heure de course pour y parvenir, je suis un peu rapide. Parce qu’on ne le remarque pas trop mais ça grimpe. Avant d’entamer la descente vers La Nouvelle et de traverser la Plaine des Tamarins, je sors de mon silence et commence à discuter avec Yoann. Il s'avère que nous avons un peu le même profil, la même envie suite à un abandon lors de la Diagonale des Fous d’octobre et des valeurs communes. Qui plus est, il descend bien et m’ouvre la route. Je fais un ravitaillement plus rapide et repars seul vers Marla. PK21, j’arrive dans l’îlet en 7è position et rattrape même le 6è. Tout va bien pour moi. Les jambes répondent positivement, la tête aussi. Je sais que la course est encore longue mais je me dis qu’il y aura peut-être plus à aller chercher qu’un “simple” finish. On fera le point à partir de PK35.

4h00 du matin, l’ombre de la Diagonale vient doucement s’installer sur ma course et dans ma tête…je me sens épuisé. Je me fais décrocher et je suis à nouveau seul avec mes démons. L’envie de m'arrêter et de dormir est forte. J’ai la sensation de ne plus avancer. De ne plus avoir d'énergie pour monter ces marches qui deviennent alors de plus en plus hautes. Je rentre dans un cercle vicieux où je ne m’alimente plus et où les pensées négatives viennent parasiter mon bon début de course. Heureusement, la leçon d’octobre a été grande et je me suis promis de ne plus tomber dans ces travers. Plus aussi facilement en tout cas! Ça va être long mais il faut faire le dos rond. Comme dirait Franck, la routourne finira par tourner! Distorsion du temps. C’est dur. J’ai mal mais je sers les dents. Ça va passer. Nous sommes à Piton des Orangers et je viens de me faire reprendre par Yoan et Yannick. Je retrouve néanmoins une meilleure dynamique avec leur arrivée et surtout, le levé du jour. La descente technique fait du bien, j’arrive même à remettre de la vitesse et je relève mon niveau d’attention. Ça fonctionne, je me réveille. Malheureusement, une fois arrivé en bas de la rivière, il va falloir remonter…Yoan semble inspiré et imprime un rythme que seul Yannick arrive à suivre. Ils me distancent rapidement. A îlet à Bourse, je pointe à la 6è place après avoir lâché un autre coureur. Sans trop savoir où en sont les autres, je ressens une chose nouvelle. Une chose que j’avais perdu ces derniers temps. Je me sens bien. Et, sur ces sentiers, je retrouve du plaisir et de l’envie. L’envie de courir. L’envie de pousser fort. L’envie d’aller voir ce que je peux aller chercher. Il y a un Top10. Une barre des 10 heures de course. Et une remontée en mode “Packman de Mafate”. Le premier à en faire les frais est Yannick. Je le récupère un peu avant Aurère. Il n’accroche pas ma cadence. PK55. Je suis désormais 5è et me dis que maintenant, je ne la lâcherai pas facilement cette place!

J’entame désormais la dernière difficulté, le sentier Scout. 7 kilomètres pour +1200 m. Notre voie pour sortie de Mafate. Une belle ascension avant de retrouver le bitume et une portion de 6 kilomètres de route. Ici, les traces de l’UMTT et de la MTT se rejoignent. Nouvelle stimulation, je vois du monde après des heures seules. Je monte et rattrape un après l’autre les dossards jaune. Mais pas de blanc en vue. Yoann doit être loin. A 15 minutes du sommet, des spectateurs m'annoncent le 4è très proche. Je relance avec hargne. Je vais aller le chercher. J’en suis convaincu! Moment d'émotion avant de sortir de Mafate où je repense au Grand Raid. Pas le temps de badiner. Je suis encore plus motivé pour terminer fort. D’autant que la barre des 10h00 est de plus en plus accessible!

Dernier ravitaillement. Je prends un peu d’eau et retrouve Yoann! C’est bon ça! On attaque la longue descente ensemble sur une allure de 4 minutes au kilomètre. On discute de nos courses respectives. Il se sent bien. Il est content de ce qu’il produit. Je suis également content d'être à ses côtés pour terminer. Mais après concertation, il confirme ma pensée. On sera tous les 2 sur les podiums de nos catégories respectives mais il y a une place d'honneur à aller chercher. Et ce serait cool de terminer au sprint. On est d’accord! Ça va être sport. Il reste 4 kilomètres et je décide d'accélérer. 2 kilomètres mangés en moins de 7 minutes. Ça tabasse. Je me retourne. Le trou est fait! Encore une montée. Ne pas s'arrêter de courir. Des crampes. Nooooon. Ça passe. Plus que 1 kilomètre. Je vois l'arrivée et personne derrière moi. Au bout du bout, je serai aller la chercher cette 4è place (et, en moins de 10h00 s’il-vous-plaît)! Qu’est-ce-que c’est bon!

Merci à Yoann pour ce bel échange et ce final! Malgré la compétition, les moments de partage ont été forts et c’est avec un grand sourire que nous nous tapons dans la main. Bravo à Yannick et aux autres coureurs de cette ultra. Une course difficile mais particulièrement conviviale. La beauté de ce sport!

Merci à l’organisation RANDORUN ainsi qu’à l’ensemble des bénévoles . Merci aux spectateurs et aux coureurs de la MT et MTT pour les encouragements. Et, évidemment, merci à la famille et aux copains pour tout le soutien!

Enfin, des pensées particulières pour Coline, Justine, Lucie, Thib’s, Thomas et Fabian. Vous ne le savez pas, mais vous m’avez permis de me dépasser aujourd’hui!

dimanche 20 octobre 2024

Diagonale des Fous - Octobre 2024

Dernier ravitaillement avant le grand vide, Cilaos, PK77

Diagonale des Fous: J+1, j’ai manqué mon rendez-vous… [DNF]

Un ultra se joue sur des détails. Aujourd’hui, la balance aura malheureusement penché du mauvais côté. Malgré un bon départ, je ne suis jamais entièrement entré dans mon événement. Le mental a d’abord été mis à l'épreuve. Puis des douleurs se sont installées. Et finalement, je n’ai pas réussi à trouver de solution pour sortir de ce cercle vicieux et me libérer. Les jambes étaient pourtant présentes et les temps de passage, une fois encore, maîtrisés au quart d’heure près. J’aurais pris du plaisir au départ, à haranguer une foule déjà très bruyante. Puis, à découvrir un magnifique levé de soleil sur les Plaines ou encore à sauter dans les flaques de Mare à Boue. Et finalement, à jouer dans l'exigeante descente du Bloc. Mais c’est à Cilaos que je prends la décision de mettre le clignotant. Les quelques kilomètres supplémentaires jusqu’au sommet du Taïbit n’y changeront rien. Je n’entrerai pas dans Mafate. Physiquement, le corps s’en remettra. Pour le reste, il faudra un peu plus de temps. Mais une chose est sûre, à l’issue de cette expérience, la leçon sera grande et les points positifs nombreux.

Un grand merci aux bénévoles, supporters et coureurs pour le soutien durant la course. Merci à vous pour vos messages bienveillants.

Une dernière pensée à mon Assistance qui s’est donnée à 200% pour m’emmener le plus loin possible. Coline, Lucie, Justine, Thib’s, Thomas, Fabian, MERCI à chacun d’entre vous!

lundi 14 octobre 2024

Jeu de Coline #19: Motivation

Emilie Técher, CIMASA 2024

Comme avec un portail temporel, tu as voyagé dans l’univers. Tu as vécu une multitude d'expériences qui t’ont mené à cette journée du 17 octobre 2024. Un jour créé il y a longtemps, rien que pour toi. Tu l’as planifié. Tu l’as créé. Tu en as fait une réalité. Tu dois croire en ton infinie potentiel. Tes seules limites sont celles que tu t'imposes. Une fois sur la ligne de départ, tu te rendras compte que tout ce travail au fil des mois…toutes ces expériences que tu as vécu…toutes ces heures d’entraînement…tous ces moments de doutes, de douleur, de souffrance…tous ces éléments liés l’un à l’autre par le fil du temps t’ont conduit à cet instant que tu t’apprêtes à vivre. Lorsque tu entendras Africa Maloya, entre dans ta bulle. Rien n’est le fruit du hasard. Apprécie l’instant présent. Recentre-toi. Inspire profondément. Ralentis le mouvement et savoure l’instant précis. Améliore la transition entre cette vie et l’expérience que tu t’apprêtes à vivre. Qui tu veux être? Tu veux être quoi? Inspire la santé. Expire la douleur. Inspire la force. Expire la faiblesse. C’est ton moment. Plus rien d’autre ne compte à partir de maintenant. Entre dans ta bulle. Ce moment n’appartient qu’à toi et à toi seul. Sois maître de ton destin. Vie cette aventure à fond. Sois fier. Cours. Grimpe. Pousse sur les jambes. Sois généreux dans ton effort. Fait preuve de courage face à l'adversité. Sois passionné. Déchaîne la ferveur de toute une île. Nourris-toi de l'énergie de ceux qui t’accompagnent. Ne recule devant rien. Tu n’as plus peur. Tu es prêt. Traverse les limites de l’excellence. Détends-toi. Prends du plaisir et sois explosif. Défonce tout!

Ta détermination. Ta hargne. Ton envie. Ton abnégation. Ton dévouement. Tout ton être sera mis à l’épreuve. Ton corps et ton esprit ne font qu’un. Tu domines ton élément. Tu maîtrises chaque détail. Tu es préparé à faire de grandes choses. Et personne, absolument personne, ne pourra te freiner. Ce moment, tu l’attends et l'accueilles avec humilité. Sois humble face à la tâche qui t'incombe. Ne lâche rien. Ne regrette rien. Joue. Amuse-toi. Pleure. Hurle. Fais-le, mais fais-le de toutes tes forces. Sans jamais rien lâcher. Écris ton histoire. Deviens celui que tu veux être. Ne fait qu’un avec ce moment. Ressent l'énergie de l'île. La puissance du volcan. La force du vent. La colère de l’eau. Sois fier de porter ce maillot. Ces couleurs. Va. Réalise-toi. C’est ton moment. A toi de briller. Et pour ce faire, tu vas devoir y croire. Plus que tout. Y croire si fort. Convaincre chaque cellule de ton corps. Les convaincre que tu vas accomplir quelque chose de gigantesque. D’exceptionnel. Tu as la capacité physique et mentale pour le faire. Tu mérites de le faire. Sois en certains. Et si le doute s’installe, regarde tout l'amour des personnes qui t’entourent et qui te portent depuis le début du projet. Ils t’aiment. Ils t'encouragent. Et ils sont là pour toi. Alors ensemble, vous serez au rendez-vous de l’histoire.

Mais attention. Cette quête ne sera pas simple. Tu vas devoir puiser au plus profond de toi dans les moments difficiles. Et il y en aura. Alors…pour arriver au bout, il faudra te battre. Il faudra y mettre toute ta rage. Mais ça ne suffira pas. Il faudra te magnifier. Il te faudra ce supplément d'âme que toi seul peut aller chercher. Pour celà, il faudra que tu ne fasses qu’un avec ton environnement. Il faudra que tu ressentes l’histoire. Ressent l’histoire. Deviens Mafate, Cimendef, Héva. Oublie hier. Ne pense pas à demain. La boue, les cailloux, la poussière. Le froid, l’humidité, la chaleur écrasante. Fait corps. Et quand finalement tu entendras les tambours. Quand tu apercevras le stade de la délivrance. Alors là, et là seulement, tu comprendras. Tu arriveras au terme de ton voyage. Tu auras grandi et quelque chose de nouveau aura mûri en toi. Tu comprendras pourquoi tu as fait tout ce chemin. Tu le comprendras tout particulièrement quand tu verras tout l’amour qu’elle te porte. Quand tu verras toute l’admiration et la fierté dans les yeux de ceux qui t'auront épaulé jusqu’ici. Et enfin, quand tu verras toute la passion d’une foule accueillant ses héros. Parce qu’ici, à la Réunion, c’est ça. Du premier au dernier. Bénévoles, spectateurs, familles, amis, anonymes. Tous sont là pour toi. Pour que tu te transcendes et que tu lui survives. Alors pour eux, passer la ligne, c’est dire merci. Et c’est tellement cool, putain. Tellement cool, putain!

En avant. A fond. Toujours!

Texte inspiré du discours d’encouragement du père de George Kittle, tight end des 49ers de San Francisco, lors de la saison 2022/2023 ; du discours de Pascal Dupraz à ses joueurs lors du match Angers-Toulouse du 14/05/2016 et du titre Bora Vocal de Rone avec Alain Damasio.

mardi 1 octobre 2024

Jeu de Coline #18: La montagne nous offre le décor

Vue sur le Piton des neiges 


Grand Raid de la Réunion. Acte 3. Scène 2 - Le temps d’une Diagonale.


Le cadre: Une île paradisiaque

La Réunion, un petit coin de paradis déposé au milieu de l'Océan Indien. Un lagon. Des plages. Une végétation luxuriante. Des rivières offrant de magnifiques chutes d’eau. Un volcan qui somnole…et attendant patiemment l’occasion de nous rappeler que nous ne sommes ici que grâce à lui. 3 cirques où chacun pourra y faire son spectacle. Mais attention à Mafate, théâtre de tous les dangers. Ou encore au Maïdo, cette porte de sortie brûlante lorsque le soleil atteint son zénith. Glaciale lorsque l’on y passe en pleine nuit. Et quand tu penses que tout ceci est presque terminé, il te restera encore à traîner ton corps meurtri sur le sentier des Anglais. Là où chaque pierre te montre que la terre est en mouvement perpétuel. Ici, il te faudra alors traverser l’enfer avant d’atteindre la Délivrance.


L’intrigue: Survivre ou ne pas vivre?

La Réunion est bien connue pour son cadre paradisiaque mais, une fois dans l'année, elle se transforme pour accueillir des traileurs venus du monde entier à l’occasion du Grand Raid. L’événement de tout un peuple où celui qui arrive au bout est reçu en héros. Pour les autres, il ne leur restera qu’un goût de poussière en bouche…accompagné par une déception immense.


Les acteurs: Près de 3000 Fous…et moi

Pour moi, le Grand Raid représente plus qu’un événement sportif. Il s’agit d’un projet sur lequel je travaille depuis 3 ans. Avec un rêve, arriver au bout de l’aventure, le plus rapidement possible. Sur ce parcours de la mythique Diagonale des Fous, la montagne offre un décor incroyable. Incroyable et impitoyable. Un décor qui va rapidement te faire tourner la tête. Un décor unique, pour un projet fou. Celui de rallier Saint-Denis au Nord depuis Saint-Pierre au Sud. Traverser l’île entière. 175 km pour plus de 10 000 mètres de dénivelé positif. La plus longue édition depuis sa création. Pour l’élite de la discipline, celà revient à escalader 2 fois le Mont-Blanc en moins de 24 heures. Le commun des mortels, lui, mettra jusqu'à 66 heures. Et près de 30% ne rallieront jamais le chef-lieu.

Scénario d’une aventure hors normes: silence sur le plateau. Ça tourne!

Acte 1: Lâchez les Fous! Au rythme des... [à suivre].


Sympa, t’as vu? Ici, on ne spoile rien.

Rendez-vous le 17 octobre prochain à partir de 22h00 (Réunion) pour le live.

dimanche 15 septembre 2024

Jeu de Coline #17: Je n'aime pas

“Le bus est encore en retard (et je déteste ne pas être ponctuel)”, Boucle du cœur de l’Est, UTOI, image prise par une bénévole de l’association dans la forêt de Bélouve

Bon, cette thématique ne m’inspire pas. Je n’aime pas. On change! Ben quoi, il n’est pas notifié dans le règlement que je ne puisse pas en changer les règles…du coup, ce sera en phonétique qui plus est. Thématique #17: des “bɑʁ”. Pas l’unité de mesure, même si on aime bien la pression. Ni l’endroit où elle coule à flots. Ce n’est pas non plus celle en fer. Même si avec elle, on peut tout faire. Et non, elles ne sont pas aux céréales. Quoique, ça entre plutôt bien dans le principe du Jeu de Coline et dans ma préparation générale. On ne parle pas du poisson, négatif. La langue française est quand même super riche. Une même prononciation, 15 significations différentes.

Bon, j'arrête les devinettes, ce sera des barres…comme des barres de rire…de la rigolade quoi. Parce que oui, on s’amuse et on se marre quand même bien en trail! Et pratiquer ce sport ne serait pas possible si on ne rigolait pas un peu. Pour moi, le trail, c’est avant tout un moment d'évasion et d’amusement. Sans ça, le projet n’aurait pas de sens. Les courbatures. Les ampoules. Les chutes. Les blessures. Si tu t’amuses pas à un moment, tout cela ne voudrait rien dire à part que tu as un vrai problème dans ta relation avec la douleur.

Alors voilà, j’enfile mon t-shirt, mon short, mes baskets...et c’est parti! Et où est-ce qu'on s’amuse le plus? La nuit, sous la pluie et dans la boue. Avec une frontale qui te dit que t’es sur la réserve. Que ta montre t’indique que le soleil ne se lève pas avant 1h30. Alors là on commence à jouer! Ou c’est peut-être quand tes jambes tremblent tellement après une grosse descente que tu commences à rire nerveusement sans savoir t'arrêter? La liste est longue mais voilà quelques parenthèses qui peuvent m’amuser:

- Faire des grimaces aux photographes, un classique “sale gosse”.

- Faire des blagues aux ravitaillements et dans les sentiers (Dit-donc, c’est moi ou la bière commence à mousser dans les jambes).

- Sauter dans les flaques et la boue en chantant dans sa tête “Hou la gadoue, la gadoue, la gadoue”.

- Faire le Papang, voir l’épisode #9 - En mouvement.

- Se dire qu'il est 3 heures du matin et qu’un adulte normal serait en train de dormir paisiblement.

- Traverser une île du Sud au Nord sans raison particulière si ce n’est que le concept est…drôle? Non?

- Choisir ses chaussures en fonction de leurs couleurs, évidemment.

- Manger du chocolat, du jambon et un verre de bouillon, en même temps et sans aucun problème de palais (pierres ou pas pierres, après 10 heures d'effort il n'y aura de toutes façons pas de palais).

- Discuter avec soi-même. Faire un jeu de mot idiot (Lorient est en Occident). Rigoler. Se rendre compte qu’il est vraiment intelligent. Avoir un débat sur le jeu de mot. Partir sur de la géopolitique. Tu deviens fou? Non. Oui? Et finalement. Pleurer…de rire.

- Fêter une arrivée comme un vrai Vainqueur (avec un griddy parfaitement exécuté)…alors que t’es 199ème.

- Se dire qu'après tout, ce n’est qu'un jeu et qu'on rigole quand même bien!

dimanche 1 septembre 2024

CIMASARUN - Août 2024

Photo d'avant départ 

Avec ses 56 km pour 3 800 m de dénivelé, voilà LE gros test que j’attendais avant d’attaquer la dernière ligne droite de ma préparation pour le Grand Raid. Physiquement, je suis à mon pic de forme et j’ai bien récupéré de mes dernières semaines (aucune courbature au moment de prendre le départ). Mentalement, je me sens bien et j'espère pouvoir courir libéré. La météo nous offre une nuit dégagée et une matinée ensoleillée. Les températures seront comprises entre 9 et 12°C au départ avant d’atteindre les 21°C en journée. Conditions parfaites en perspective pour cette 30è CIMASA. Alors, pas de blabla inutile pour ce préambule. Ça va être sport!



Photo finish, les Salomon Pulsar Trail pro 2 sont baptisées

Samedi 31 août 2024, 1:55, Cilaos. Le réveil n’a pas encore sonné et je suis déjà debout, en forme pour démarrer la journée. Et ça va être une belle journée…c’est jour de match! Je prends tranquillement mon petit déjeuner avant de commencer ma routine d’avant course. 20 minutes pour effectuer une séance de mobilité. Ensuite, je passe me rafraîchir à la salle de bain avant de me préparer. J’effectue toujours les mêmes gestes. Short. T-shirt. Strap, crème, chaussettes. Chaussures. J’entre dans ma bulle. Coline finit de s’habiller. Elle prend une boisson chaude et nous nous rendons au stade.

3:20, un dernier bisous et je me dirige vers le pointage. 1200 coureurs sont attendus au départ de cette 30è édition de la CIMASA. Le plateau est relevé. Les meilleurs coureurs de l'île ont répondu présent et la ligne de départ annonce des allures insoutenables. Je termine donc mon échauffement par quelques accélérations avant d’aller me positionner en 3è ligne, tout juste derrière les cadors (Jeannick Boyer, Fabrice Fontaine, Johnny Olivar, Mathis Fugier, Emmanuel Hadoux, Mathieu Desserprit ou encore Paolo Velle pour ne citer qu’eux).

4:05, les fauves sont lâchés! L’organisation a pris le parti de nous faire débuter sur un peu plus de route que prévu. Résultat, ça part très fort. Je sais que la course va être longue alors j’essaie de prendre mon rythme après un premier kilomètre rapide. On me dépasse mais je n’y prête que peu d’attention. Je me concentre sur mon allure, ma respiration et mes premières sensations. Tout va bien et j’entre progressivement dans mon événement. Au kilomètre 5, un coureur me double dans un faux plat ascendant, se positionne devant moi et n’avance plus. Je le re-dépasse. Plus tard, il revient à mes côtés et se déporte doucement vers moi. Sauf qu’à ma gauche, c’est le fossé. Je m’agace et lui fais entendre qu’il y a suffisamment de place sur la route pour nous deux. Quelques kilomètres plus tard, dans les premières rampes de la route forestière de la Roche Merveilleuse, un nouveau coureur me double et se mouche littéralement sur mes pieds. Il lève timidement la main en guise d’excuses. Ça suffit de m'énerver. Je ne dis rien mais je mets une grosse accélération et prends une dizaine de mètres en quelques enjambées. J’entends les autres coureurs qui nous entouraient pousser un “ah ouais” quelque peu interloqué. Voilà le déclic. Je ne les reverrai plus. J’entre dans le vif de mon sujet. La course est lancée pour moi.

“Le mec nous dépasse à 3’45” et dit même pas bonjour”. Avant d’entrer dans le premier single, je suis interpellé par 3 coureurs que je connais bien puisqu’il s’agit de Yoann Mornet - Directeur du DU Trail-running, Gabriel Placotaris et Antoine Cordesse - Camarades de promo. Je ralentis et retrouve le sourire. On partage le sentier pendant quelques kilomètres avant de rejoindre la route qui mène au départ du sentier du Taïbit. La mise en jambe est terminée. 1h05 pour faire 12 km et 500 m de dénivelé. Je décide de prendre les devants. Les choses sérieuses vont commencer ici.

5:10, premier pétard. Le Taïbit. Je fais une belle montée. 50 minutes pour avaler près de 900 m de D+ sur 4,5 km. Au passage du col, j’apprécie les premières lueurs du jour. Tout juste au-dessus des montagnes, un rouge vif vient déchirer le ciel étoilé. Magnifique. Après ce rapide coup d'œil, j’entame la descente vers Marla où j’ai prévu de recharger mes flasques. Arrêt express après une descente sérieuse. Le chemin continue avec une petite bosse avant d’atteindre la Plaine des Tamarins. Le sentier est boueux. Il y a des flaques d’eau. Les rondins de bois qui matérialisent le sentier sont glissants. J’avance avec un certain Fabrice Mithridate qui me suit depuis le kilomètre 11 et le début du sentier du Taïbit. Au moment de traverser la Plaine, je découvre un sol blanc. Du givre. Encore une belle image! On sort de Mafate par le col des Boeufs et la vue sur Salazie est, comme souvent, incroyable. Le levé du soleil est accompagné par les dernières brumes qui disparaissent progressivement. Plaine des Merles, PK25. Un peu plus de 3h00 de course pour moi. Je prends un peu de temps au ravitaillement pour enlever ma frontale, mon coupe-vent et ranger mes gants. C’est parti pour une longue descente vers Grand Sable et Îlet à Vidot. Fabrice ne me suis pas, il n’est pas dans sa forme habituelle. Je double un autre coureur. Je suis seul à présent et je peux aborder la course comme je l’entends. La descente est technique. Humide. Des conditions que je n’aime habituellement pas mais j’ai passé un cap. Je m’amuse bien. PK32. Un peu moins de 4 heures de course. A Îlet à Vidot, nous sommes 4 coureurs dans un mouchoir de poche. La tête de course est à un quart d’heure.

8:50, Hell-Bourg, PK40, 4h45 de course. L’allure est vraiment bonne mais je sais qu’elle va considérablement diminuer lors des prochains kilomètres. Encore une section de bitume avant d’arriver au ravitaillement. Gabriel me récupère et nous terminons le dernier kilomètre ensemble. Le voir me fait du bien au moral. Au stade, il passe le relais à son amie et m’aide dans mon ravitaillement. Dernière, mais pas des moindres, difficulté de la journée: Cap Anglais et ses 1500 m de D+ sur 8 km. Pas d’eau avant le parking du Bloc. Soit 13 km en autonomie. Heureusement, le ciel s’est couvert et il ne fait pas chaud. Le début se fait sur un tapis de racines en faux plat montant. Je n’arrive pas à courir. Je suis fatigué et j’avance laborieusement. Début des grosses pentes. J’arrive à pousser sur les jambes mais il manque la dynamique. L’explosivité. J’essaie de limiter la casse. C’est long. Ça monte. Ça tourne. Ça monte encore. Et toujours. Encore 500 m de dénivelé. 30 minutes. Accroche-toi! J’entends un coureur plus bas. Il semble être sur une bonne cadence. C’est Yoann. Il me récupère à moins de 2 kilomètres du sommet sur une allure effectivement impressionnante. Il fait une montée canon. Il me dépasse et m’encourage. Je sers les dents pour garder sa trace et ne pas perdre cette fameuse ligne invisible entre 2 coureurs. 10 m d'écart. Puis 15. Puis 20. Il est en train de me lâcher. Aaaaargh! Continue. La pente devient moins raide et sur ce terrain technique je me sens davantage à l'aise. J’arrive à me redresser et à relancer. Je reviens sur lui. Mieux. Je le double et j’impose une nouvelle dynamique avant d’aborder la descente du Bloc. Cette fois, c’est lui qui doit accrocher la ligne. J’adore ce jeu!

10:57, la bonne surprise! Un ravitaillement improvisé au gîte du Piton des Neiges est tenu par 2 personnes. Ils sont vraiment au top en proposant à boire et à manger. Le moral est à nouveau là! Avant d’attaquer la descente, je dépasse Orlan Ayaden. Il a un problème au genou. Je lui partage un mot d’encouragement et nous échangeons une poignée de main avant de continuer. Enfin au sommet après plus de 2 heures d’ascension…je vais pouvoir attaquer la descente du Bloc. 1100 de D- sur 3,5 kilomètres. Autant dire que ça va taper dans les quadriceps. Je suis fatigué. La descente me paraît bien longue. En plus d'être technique, il y a beaucoup de randonneurs qui ne sont pas toujours attentifs à leur environnement. On me rattrape et je perds une place. Est-ce que j’accroche? Je repense à Orlan. À mon objectif 2024. Je décide de lever le pied et de ne pas prendre de risque (d’autant que le garçon fait une descente en mode boulet de canon). Je reste calme et j’essaie de me détendre malgré les douleurs. J’ai des échauffements sous les pieds depuis un moment et mon genou gauche commence à coincer.

11:35, PK 53, Plateau de Chênes, enfin! Je recharge un peu d’eau pour les 3 derniers kilomètres de route jusqu'à Cilaos. Je me retourne mais je ne vois pas Yoann. Dommage. J’aurais bien terminé avec lui. Je profite d'être seul et me laisse aller. Je pense à Coline qui m’attend à l'arrivée. Je pense à cette année. À ma blessure aux tendons. On revient de loin. Cilaos. Les premiers applaudissements à 500 m de l'arrivée. Le stade. L’arche. Coline. Je passe la ligne et lui tombe dans les bras. Et pour la première fois, je lâche prise. Je fonds en larmes.

11:48, suite et fin. 7 heures, 43 minutes et 35 secondes d’effort. Un Top 15. Des émotions. De la douleur. Des hauts. Des bas. Des “j’adore ce sport”. Des “pourquoi je me fais subir ça”. Et puis de la joie quand je vois Yoann terminer avec son garçon. De la fierté quand on se félicite d'être arrivé au bout de cette CIMASA. Une édition des plus exigeantes. Et du bonheur d’alimenter encore un peu plus cette boîte à souvenirs.

Un grand bravo à l’ensemble des coureurs. Bravo et merci aux bénévoles. Big up aux 2 personnes positionnées au gîte du Piton des Neiges. Merci à Gabriel (1er relais mixte) et Yoann (16è à moins de 2 minutes) pour les encouragements et bravo à eux pour leur course. Merci à Mathieu, Timothée et Alexis (Kin’Activ) pour la préparation physique des dernières semaines. Enfin, un immense merci à Coline qui m’accompagne, me soutient et m’encourage au quotidien. Merci aux copains et à la famille pour les messages! Et merci à vous de continuer de me suivre et de m’encourager.


jeudi 29 août 2024

Jeu de Coline #16: Après l'effort, le réconfort

The canapé 

Pendant une sortie (plus précisément quand je suis dans le dur), je pense souvent à ce qui m’attend une fois la difficulté passée. Une fois l’effort terminé. Et j’arrive à trouver du réconfort en pensant à des choses aussi simple qu’une boisson fraîche, sucrée et légèrement pétillante. Non, je ne ferai pas l’apologie de Coca mais bordel…c’est qu’ils ont bien joué leur coup avec les petits oursons qui se roulent dans la neige! A chaque fois qu’il fait chaud, que je me sens au fond du fond ou que j’ai soif, c’est de ça dont je rêve…Always cold, Always Coca-Cola. Endoctrinement réussi, bravo Messieurs!

L’autre instant réconfortant intervient plus tard, après la fin de la sortie…je sais que tu aurais aimé une image un peu plus explicite (je commence à bien te connaître maintenant), mais je préfère donner libre cours à ton imagination. Séquence chaude à venir avec “la scène de la douche”. Premier plaisir, enlever les vêtements bien dégueux et gorgés de transpiration que tu portes. Ensuite, arrive le moment que tu attendais tant, lorsque tu entres dans la douche et que tu ouvres l’eau. D’abord très froide, tu passes timidement tes jambes qui picoquent en dessous pour enlever la terre et la poussière. Ça fait du bien, vraiment du bien. Puis, la température monte doucement et tu peux progressivement te mouiller. Après un instant, l’eau atteint sa température optimale, ni trop chaude, ni trop froide, et tu peux alors plonger sous cette cascade artificielle façon pub Tahiti douche. Tu passes ta main sur ton visage, dans tes cheveux et tu jettes l’eau en arrière. Tu la vois bien cette image? Aaaargh, je sais que tu la vois bien! Ensuite, tu prends ton savon. Tu le passes sur ton torse en mode slow motion. Ça commence à mousser. Puis, tu vas frotter ton ventre et ces abdos choco. La petite musique se lance dans ta tête. Tu sais très bien de quelle petite musique je parle (la musique d’American Pie quand Jim lance dans son historique “Boring work stuff”. Tu iras chercher). Et là…bon, on va arrêter là. Bande d’obsédés du zizi sexuel! Tu te laves quoi et c’est déjà suffisamment jouissif comme ça.

Enfin, après la douche et un bon repas vient le réconfort ultime. Les retrouvailles avec ta zone de confort confortable. Le Saint-Graal. Ce bon vieux canap’ pour une sieste royale! Il est si doux. Si moelleux. Il viendra t'accueillir, que dis-je, t'envelopper même. Et ça, pour les 1h30 de sieste crapuleuse qui t’attendent. Côté position, il est super flexible. Grâce à sa télécommande et son siège ajustable, tu vas te mettre bien. Mais je te conseille la position de la Grenouille de Swinhoana après un choc électrique. N’oublie pas les accessoires avec ton masque Air Austral et tes bas de contention pour une meilleure récupération…et plus de style (ne critique pas mon style). Le filet de bave pend déjà jusqu'au sol après 10 minutes? Alors là, on est bien pour recharger les batteries!

mercredi 14 août 2024

Jeu de Coline #15: J'y suis bien

Évolution physique entre la reprise en janvier et le coeur de ma saison en juillet (et même si ça n'a pas fait bouger le PIB, il y a eu un peu de travail). 

J’y suis bien. Dans ma tête, dans ma peau…Bogossito les abdos!

[Avec une grosse voie de bonhomme] Tu te sens lourd. Tu te sens faible. Tu es mou du genou. Si toi aussi tu veux que ça change, adopte le programme “Bogossito les abdos” et obtiens des résultats dès la première semaine! Pour cela, c’est très simple…arrête de lire toutes les conneries que je raconte!

Sortir de la période creuse et notamment des Fêtes pour atteindre son pic de forme au bon moment, tel est le challenge du traileur épicurien que je suis. Alors pour commencer, épicurien ça veut dire “qui recherche le plaisir”. On peut aussi dire bon vivant mais la référence à Épicure fait plus intelligent…oui, j’aime la confiture sur mes tartines…mais là n’est pas le sujet.

Alors, comment faire? Tu la veux ma recette? Tu veux savoir comment passer du mode "Marshmallow” à celui d’ “Ultra-traileur”? Ce n’est pas si compliqué. Pour cela, il va te falloir:

- 300g de travail de qualité supérieure

- 1 càs d’huile de coude

- 1 càs d’un mélange de discipline et de rigueur

- 1 bonne dose de folie

- 1 pincée de petits plaisirs

- Le tout, agrémenté par une hygiène de vie équilibrée

- Côté cuisson, il faudra être patient et compter entre 3 à 6 mois

- Une préparation mentale, ronde et fruitée, accompagnera parfaitement ces mois de développement

Recette testée, approuvée. Aujourd’hui, je me sens bien dans mon corps et encore mieux dans ma tête. Et j’ai des abdos choco! Ce qui me permet d'être bien plus à l’aise dans les sentiers. Je fatigue moins, je tombe moins et j’ai retrouvé de l’explosivité dans mes relances. En plus, Madame est contente…c’est tout bénef!

Un grand merci à Mathilde et Chloé (Kiné Sport Péi à La Possession) pour l’accompagnement kinésithérapeute et à Mathieu (Kin’activ à La Rivière Saint-Louis) pour la préparation physique.

mercredi 31 juillet 2024

Jeu de Coline #14: Retour en enfance

Lémurien Maki Catta, Fort Dauphin, Madagascar 

Tu t’es déjà demandé ce que tu ferais s’il ne te restait plus que 2 jours à vivre (oui…il faut vraiment que j'arrête de regarder les cas désespérés de Grey’s Anatomy)?


- Ooooh…dans le cas où moi, King Julian - c’est mon nom, n’aurais que 2 petits jours à vivre, je ferais tout ce que dans mes rêves j’ai toujours rêvé de faire. Je voudrais tout particulièrement faire le siffleur professionnel. Je suis déjà grandiose comme siffleur mais je veux devenir encore plus grandiose pour en faire un métier qui gagne ma vie.

...

- Tu sais ce que je ferais aussi d’autre? J’irais envahir un pays voisin et lui imposer mon opinion personnelle que j’ai. Même s’il ne désire pas l’entendre.


Euuuuuh…j’avoue que l'idée d’envahir un pays voisin est assez séduisante…mais ce n’est pas très raisonnable. Et tu risques d’avoir des problèmes. Par contre, je te rejoins quant à la réalisation d’un rêve. Et, devine quoi, “I have a dream”. Oui. Le rêve d’un retour en enfance (et ne me dis pas que je n’en suis pas encore sorti, je m’efforce chaque jour de jouer à l’adulte responsable). Donc, l’enfance. Cette période de jeu, d’insouciance et de Bisounours! Impossible de faire machine arrière? Dans ce cas, j’irai profiter de ces 2 jours pour…courir un Grand Raid. Entouré de mes proches, j’irai chercher dans les sentiers cet état de grâce. Ce retour aux sources. Parce que c’est le seul endroit où tu peux revivre toute une vie en seulement 48 heures. Tu rigoles. Tu pleures. Tu tombes. Tu te relèves. Tu sautes dans les flaques. Tu tapes dans les mains. Tu discutes. Tu partages. Tu manges n’importe quoi. N’importe quand. Tu cries. Tu glisses dans la boue. Tu grimpes. Tu cours. Tu marches. Des fois, tu t’assoies. Tu t'évades. Tu découvres. Tu t’émerveilles. Tu adores. Tu détestes. Tu souffres. Et à la fin. Seulement à la toute fin. Tu te sens vivre. Tu te sens libre…comme un enfant.

dimanche 21 juillet 2024

Trail de la Rivière des Galets - Juillet 2024

Vue sur le cirque de Mafate depuis la Canalisation des Orangers

Comme le dirait si bien José Mourinho: Si tu n'as pas de chien pour aller chasser mais que tu as un chat, alors tu prends le chat, non?

Tu l’auras compris, j’ai dû composer avec la forme du moment…et c'était un peu “juste” pour espérer mieux (à relativiser). Bon, je te vois venir. Le garçon fait un 40 K avec 1700 de D+ en 3h48’53”. Il termine 6ème sur 776 inscrits et 3ème de sa catégorie. Ensuite, il pleure, j’ai pas assuré, c'était laborieux, ouin-ouin... baaaaah…oui. Ce n'était pas un jour sans. Ce n'était pas un jour avec. Je dirais simplement que ce n'était pas un jour avec (à relativiser, comme je l’ai dit plus haut).


Les leçons du jour:

1. Partir comme un idiot, tu ne feras plus: un départ trop rapide. Comme je “n’aime pas le monde”, j’ai opté pour un départ canon afin de prendre mes distances et entrer dans le sentier en prenant mon rythme et pas celui des autres. Mais attention, la dépense d'énergie de cette stratégie est énorme et tu peux vite te retrouver face à l’effet Popcorn…et ça, non, on n’aime pas!


2. De ta montre, tu te déconnecteras: j’ai fait une fixation trop importante sur mon pacing de course et le comparatif à l'année précédente m’a fait oublier le plus important, mes sensations.


3. Si performer tu voudras, te préparer tu devras: clairement, je n'avais pas la préparation adéquate à ce type de course pour atteindre les objectifs fixés (gagner 6 min par rapport à l'édition 2023 et ainsi passer sous la barre des 3h45min). Le TRDG est un trail qui se court. Si tu marches, tu perds. Si tu ne sais pas courir 10 km au tempo, tu perds. Si tu ne sais pas relancer, tu perds. Si tu n’as pas fait plus de 25 km depuis plus de 6 mois, tu perds. En gros, courir entre 6 et 10 km en endurance fondamentale et faire 3 rando-trails ne suffisent pas. Tu perds!


4. Dans ta bulle, tu resteras: les 2 premières heures sont à oublier. Je n’arrivais pas à entrer dans ma bulle. J’ai cherché des solutions pour courir ma course, en vain. J’ai même abandonné le combat dans la descente des Lataniers où j'ai véritablement levé le pied. Aucune prise de risque (je reste néanmoins à moins de 30 min pour 5 km et 585 m de D- sur un terrain aussi technique que les escaliers de Mafate. Pas trop mal).


5. D'humilité, tu ne manqueras plus: comme un air de déjà-vu…j’ai cru que ce serait “simple”. Faute grave! J’ai oublié que ça faisait mal. Vraiment mal. Pas seulement physiquement mais moralement. Après, je t’avoue que c’est bien d’avoir été dans le dur…ça m’aura remis les idées en place. Rien de mieux qu’une bonne tartine de phalanges dans ta gueule pour revenir sur Terre. Ne pas banaliser le Top10, il faut aller le chercher!


Les difficultés:

- Une alimentation à base de gels qui ne passe pas et un ventre qui fait “blope-blope”. Cause probable de l’intensité de début de course et d’une pression inutile?

- Une hydratation quelque peu insuffisante et trop sucrée.

- Des départs de crampes au sortir de la rivière qui m’ont forcé à revoir ma foulée et mon attaque du sentier.

- Une douleur au genou gauche sur la fin de course. Résultat d’une fatigue due à l’effort et au manque de préparation.


Les points positifs (parce que quand c’est bien, il faut aussi savoir le reconnaître):

- Aucune gêne aux tendons d’Achille! Youhouuuuuuu!

- Une Canalisation parcourue à 4’40”/km de moyenne sur 10 km malgré la sensation de méforme.

- Un semblant de plaisir dans le fond de la rivière, entre passage dans l’eau froide, relance dans le sable et sauts de cabris sur les cailloux.

- Une montée du Mur de Dos d’Âne honorable en 47 minutes et sans être dans le rouge.

- Une descente du sentier de Bord canon et un regain d'énergie pour finir en gardant ma position.

- Pour une phase de reprise, cette première sortie “4 heures” s’est quand même super bien passée.


Finalement, il m’aura manqué 2’24” pour accrocher un Top3. Si près et pourtant encore si loin. Je suis dur? Non. Réaliste. Et puis, tu commences à me connaître. Je suis surtout passionné et perfectionniste. Je te rassure, j’ai néanmoins le sentiment d’avoir donné tout ce que je pouvais et, avec un peu de recul, je suis content de l’apprentissage que cette course m’aura procuré.

Je suis également content d’avoir remis les idées à l’endroit. Le trail, ça fait mal. Et si tu veux plus. Il faut accepter d’avoir encore plus mal. Parce qu’à la fin, plus la souffrance aura été grande, plus la victoire sera belle. Il y a encore du travail!

Désormais, je vais passer sur une phase de volume et orienter mes entraînements en conséquence pour octobre. Et je vais tâcher de ne plus refaire les mêmes erreurs…sinon, il faudra officialiser le hashtag “quandtaspasdecerveau”, ce qui serait quelque peu contrariant…

Merci à l’association A2RDG ainsi qu’à l'ensemble des bénévoles présents (plus d’une centaine pour encadrer l’événement). Un grand merci à la famille et aux copains pour les messages d’encouragement. Merci à Mathieu pour la préparation physique et tout le travail mis en place lors du dernier mois. Et de grosses pensées pour mes supporters numéro Uno, Maman, Thib’s et Co!

Prochain rendez-vous fin août sur la CIMASARUN.

dimanche 7 juillet 2024

En route pour le Grand Raid 2024 - Mise à jour de mes objectifs de saison

Objectifs révisés de ma saison trail-running 2024

Doucement mais sûrement, on va y arriver. À un peu plus de 100 jours du départ, je suis toujours en phase de reprise et je joue avec mes tendons entre charge et adaptation mais aussi entre plaisir, bonnes sensations et frustration et douleurs. Un jeu pas toujours très drôle, je dois bien te l’avouer.

Avec mon kiné Mathieu, nous avons débuté depuis 3 semaines une remise en charge et j’ai adapté mes entraînements pour revenir au meilleur de ma forme. Les séances sont toujours orientées vers ma réathlétisation avec de plus en plus un aspect préparation physique. Pour te donner un aperçu, on débute par un échauffement avant d’attaquer des exercices de pliométrie et de terminer par de la force avec l’intégration de charges lourdes. Deadlift, calf raises, hip thrust, full squat, …tous ces termes de crossfiteur n’auront bientôt plus de secret pour moi. Eh oui…je soulève de la fonte. Qui l’eût cru?

En parallèle, j’ai effectué une mise à jour de mon programme avec une augmentation progressive de mes volumes hebdomadaires de courses à pied (40 km cette semaine avec évolution de +10% maximum par semaine). L'idée est d’arriver en août avec des blocs plus conséquents, sans pour autant faire n’importe quoi. Et c’est là tout l’enjeu car j’ai toujours la sensation de ne pas en faire assez. Ma stratégie est donc d’en faire moins en travaillant plus intelligemment. Ce sera la clef si je veux parvenir à mes objectifs d’octobre.

Parlant objectifs, après une reprise satisfaisante sur le trail de Grand Bassin (gain de 2 minutes par rapport à 2023 sans me mettre dans le rouge), je serai au départ pour la troisième année consécutive du trail de la Rivière des Galets (mi juillet). Le format est de 40 km pour 1700 m de dénivelé. Un parcours roulant qui me permettra de me tester sur 4 heures d’effort. J’en profiterai également pour retrouver la canalisation des Orangers et ses vues époustouflantes sur le cirque de Mafate. Sans oublier le Mur de Dos d’Âne et “mon” sentier de Bord.

Ensuite, il y aura une période plus dense en août avec le gros test en vue de la DDF, la CIMASARUN (fin août). Le départ de la course se fait depuis la ville de Cilaos et nous irons jouer dans les 3 cirques de l'île (Cilaos, Mafate et Salazie). Pour sa 30è édition, ces 52 km et 4000 m de D+ s’annoncent sport (d’autant qu’il devrait y avoir du très beau monde sur la ligne de départ)!

Enfin, j’arriverai dans la dernière ligne droite de mon projet sportif et la période d'affûtage sera importante afin d’arriver le plus frais possible. Avec Coline, nous profiterons également de cette période pour préparer mon assistance et affiner nos ambitions.

lundi 1 juillet 2024

Le jeu de Coline #12: Toujours avec moi

Ascension du sentier Mollaret avec ma compote, Grand Bassin

Ma compote…Pat’Patrouille. Pat’Patrouille, Pat’Patrouille, Pat’Patrouille! Pat’Paaaaaaaaaatroooooooooooooooooooooooooooouuuuuuuiiiiiiiiiiiiiille! Pat’Patrouille.

Alors oui, c’est un peu régressif. Pour un adulte normal. Mais pour un adulte qui est resté bloqué en enfance, c’est le moment attendu de la journée! Que ce soit au goûté de 10h00, à celui de 16h00 ou durant l’effort, j’ai toujours avec moi une petite compote, bourrée de sucre!

Et mention spéciale à l'édition Pat’Patrouille: pomme, mangue, ananas. Entre la sensation d’un retour dans la cour de récréation, le réconfort du goût et la texture qui, même en pleine ascension, glisse toute seule, c’est le secret si tu veux faire la différence! Avec ça, tu te transformes direct en Everest*. Testé, approuvé. Wouf!

* Everest, c’est le husky aux yeux bleus. Elle est malicieuse et elle vit dans la montagne avec son maître Jack. Ne me demande pas comment je le sais. Demande-toi plutôt pourquoi tu ne le sais pas. Moi. Je le sais. C’est tout.

jeudi 27 juin 2024

DU Trail-running, année universitaire 2023/2024 [ADMIS…avec un podium]

Dossier DU Trail-running - Comment optimiser la prise en charge athlète pour obtenir sa version la plus aboutie?

Ouf, les neurones fonctionnent encore! Et plutôt bien puisque je termine cette formation en trail-running avec la mention “Très bien”. Moyenne de 17,5/20 (dossier: 19/20 - soutenance: 16/20) et, et, et…second de promo! Comme quoi, mes lunettes de l’intelligence ne faisaient pas tout…

Au-delà des résultats (qui me rendent accessoirement très fier), ce qui compte le plus pour moi aura sans aucun doute été le chemin parcouru depuis le début de cette formation, aussi passionnante qu’enrichissante. J’ai appris beaucoup et rencontré des personnes avec une appétence intellectuelle, à l'écoute et ouvertes au partage. J’avais quelques certitudes sur ma pratique, autant te dire qu’elles ont véritablement été bousculées. Et c’est tant mieux!

Pour valider cette formation (parce qu’il fallait bien nous faire travailler un peu), il nous a été demandé de suivre un athlète dans sa préparation en ayant une approche holistique de l'activité (tu vois, j’ai même appris un mot super compliqué). J’ai ainsi effectué ce suivi sur mon propre cas étant donné que je me consacre à temps plein à la pratique du trail-running et qu’il s’agit d’une continuité dans mon projet sportif débuté en 2023. Ainsi, j’ai voulu comprendre comment optimiser la prise en charge athlète afin d’obtenir sa version la plus aboutie. En m’inspirant des meilleurs, il s’agissait ainsi d’aller rechercher mes facteurs de performance, de les comprendre et de les développer au maximum. Grosso modo, mon corps est mon outil de travail et l’objectif est de le paramétrer pour aller au-delà de mes “limites” actuelles!

Pour celà, j’ai travaillé sur différentes thématiques. J’ai d’abord réalisé plusieurs tests et bilans afin d’avoir des données qui m’ont servi de repères. Ensuite, j’ai commencé un travail d’introspection pour comprendre mon profil psychologique ainsi que mes motivations à courir (et il y en a quelques-unes…si, si, je t’assure). Une fois le portrait du garçon dressé, j’ai mis en place toute ma planification projet ainsi que mon plan d’entraînement. De même que, j’ai défini l'ensemble des séances spécifiques sur lesquelles j’allais travailler au cours de la saison. En parallèle, j’ai également fait un gros travail sur la gestion de mon alimentation pour répondre à ma dépense énergétique quotidienne mais aussi sur la gestion de mon sommeil dans le but d'améliorer ma récupération. Enfin, j’ai (malgré moi) développé toute une partie sur la gestion de ma blessure aux tendons d’Achille. Avec du recul, je pense d’ailleurs que cette période compliquée m’aura vraiment servi à prendre du recul, à évacuer une certaine pression et à revenir plus fort et plus motivé. Enfin, j’ai terminé mon dossier en présentant la stratégie de communication mise en place cette année et la construction d’une équipe d’assistance en vue du Grand Raid 2024.

Au final, je suis vraiment satisfait du travail réalisé et de tout ce qui a été mis en place depuis janvier 2023. Pour les personnes intéressées, mon dossier sera accessible sur ma page LinkTree et LinkedIn d’ici la fin d'année. En attendant, n'hésitez pas à liker et à commenter cette publication pour l’avoir en avant première.

Encore un grand merci à l’Université de la Réunion, à Yoann Mornet et à toute l'équipe pédagogique qui a animé cette formation. Merci également à Cyril Granier - Conseiller optimisation de la performance pour le temps passé ensemble au CREPS, ainsi qu’à Edwin Lucas - Coach en nutrition sportive chez ATLET et à l'école de préparation mentale FOCUS. Enfin, merci à mon Assistante 6 étoiles qui m’a soutenu dans ce projet et qui continue de m’encourager au quotidien.

Et maintenant, on fait quoi? Ah oui…maintenant, il n’y a plus qu’à appliquer tout ce que j’ai appris et je te donne rendez-vous le 17 octobre prochain pour le Grand oral!

dimanche 23 juin 2024

Trail de Grand Bassin Mollaret - Juin 2024

Vue sur les paysages de Grand Bassin

Enfin! 6 mois plus tard, enfin un dossard. Et sur un parcours que j’aime bien puisqu’il s’agit de celui de Grand Bassin, ma toute première randonnée à La Réunion en 2012. Depuis, je m’y suis testé en trail avec une belle 8è place l’an passé et le WE dernier, nous avons fait une petite sortie reconnaissance avec mon Assistante 5 étoiles (que je remercie déjà pour m’avoir accompagné et soutenu aujourd’hui dans ce moment important pour moi).

Alors, pour ce retour et, on peut le dire, ce premier test suite à ma blessure aux tendons d'Achille (TA) en mars dernier, j’arrivais sur cette ligne de départ avec le feu vert de mes kinés mais aussi un gros warning sur l'intensité à y mettre. Parce que les TA sont encore sensibles. Et qu'il ne faudrait pas venir bousiller le travail des mois précédents. Et parce que je n’ai plus fait 20 kilomètres depuis fin février…et parce que c’est comme ça. Un point c’est tout!

Tu l’auras compris, le mot d’ordre de la journée était: ne soit pas trop c**! Alors oui, tu t’en doutes, j’ai suivi à la lettre cette consigne... Enfin… J’ai déjà décidé d’y aller à la sensation, quitte à abandonner à Mare à Boue (oui, a-ban-do-nner). J’ai aussi accepté de ne rien aller chercher. Ni podium. Ni référence de 2023. Ni rien du tout. Mais comme le dirait Orelsan, “T’es plus intelligent qu’avant mais t’es toujours très con”...

Malgré cette absence de pression et de résultat, cela ne m’a pas empêché d'être particulièrement stressé avant le départ (3 passages aux toilettes, si je dois faire une référence au Jeu de Coline). J’appréhendais notamment mon retour de blessure. Les tendons, le nerf de la course. Mais une fois sur la ligne de départ, j’ai enfin respiré. Je me suis senti à ma place. J’ai pris un positionnement en 3è ligne pour éviter de partir comme les brutes tout en gardant l'opportunité d’entrer dans le sentier dans le premier tiers. Du coup, les 3 kilomètres dans Bourg-Murat servant à étirer le peloton se font en 3’30; 4’15 et 4’30 au kilomètre. Un peu rapide au départ, je te l’accorde, mais après le premier kilomètre je me laisse dépasser sans rechigner. Sans rechigner car je reprends une grande partie des coureurs partis trop vite et qui sont déjà rouge-coquelicot après 10 minutes de course. J’entre donc dans le single en 18è position et je vais faire une descente sur un rythme plutôt calme. En gros, je laisse couler…sans forcer. Je sens que je n’ai pas travaillé la descente technique car je fais des mauvais choix de trajectoire et je glisse à plusieurs reprises dans mes chaussures. Sans doute un laçage un peu trop lâche. Heureusement, j’arrive en bas sans problème et sans aucune douleur, ni crispation. La traversée de Grand Bassin jusqu'au départ du sentier Mollaret se fait sur un chemin forestier et une pente ascendante. Je prends un petit rythme de course. Les muscles ont comme l’an dernier dû mal à comprendre ce qu’il leur arrive après avoir fait 650 mètres de dénivelé négatif. Et j’ai à nouveau cette question qui me revient: mais…pourquoi tu fais ça? C’est dur, non? Personne autour de moi pour débattre du sujet, je l’abandonne vite fait pour revenir sur mon effort.

PK8, on attaque le pétard de la journée: le Mollaret. L’an dernier, j'avais fait une énorme descente mais une montée timide. Cette année, je me suis dit que j'allais le grimper différemment, en poussant un peu plus fort sur les jambes. Et ça déroule puisque je récupère 11 coureurs pour arriver 7è au ravitaillement de Mare à Boue, à PK16.

Pour le coup, Mare à Boue porte parfaitement son nom. Lorsque l’on entre sur le plateau, ça glisse, il y a de la boue partout, des flaques et la météo est carrément automnale. Nuage, pluie, vent et températures…fraîches. Et devine quoi? Je m'éclate carrément! J’ai toujours mon rythme régulier et je fais attention à mes zones d’intensité, par contre les sensations sont vraiment bonnes et mon manque de rythme ne se fait pas ressentir.

J’arrive au ravitaillement et là, petit couac. Coline devait m’y attendre pour changer ma flasque d’eau mais je ne la vois pas. Je lui avais dit que je serais là en 2 heures. Comme j’aime être à l'heure, je suis même arrivé avec 10 minutes d’avance. Où est-elle? Panique! Je suis un peu déboussolé mais je relance. Pas le choix. Les derniers 6 kilomètres de route en faux plat descendant risquent d'être long. Finalement, je la retrouve 200 mètres plus loin et mon ravitaillement se passe en plus ou moins 1 seconde (on est meilleur que Mathieu et Alix sur ce coup là! Bon…ok…il n’y avait qu’une flasque à réceptionner). Un concurrent est devant moi et un autre tout juste derrière. Les écarts doivent être d’une minute. Je décide de ne pas aller le chercher tout en essayant de conserver ma place. Coline roule à mes côtés et prend la température. Je vais bien. Les sensations sont toujours bonnes mais je lui accorde que je n’ai pas vraiment suivi le plan de route. Je suis un peu rapide par rapport à l'idée de départ. Ah oui, tu l’as déjà compris? Oups…bon, ben, autant terminer fort alors me dit une petite voix dans ma tête? Ne soit pas stupide me dit une autre petite voix. Mais taisez-vous! 18 minutes et 40 secondes pour faire le dernier 5000, je te laisse juger le niveau d’intelligence du garçon.

Au final, je termine la boucle en 2h18min21” et gagne 2 minutes par rapport à l’an dernier, ainsi qu’une place en finissant 7è sur 400 coureurs. Alerte spoiler, à ce rythme, je remporte ce trail en 2030! La petite surprise du jour est que je monte sur la seconde marche du podium M0. Plutôt pas mal pour une reprise en “relative douceur”. Mais l’important est ailleurs: j’ai d’abord réussi à trouver une belle régularité dans les différentes sections du parcours. J’ai également pris du plaisir malgré des conditions mitigées. Et je ne me suis pas fait mal, ni physiquement, ni mentalement. Mes zones d’intensité restent malgré tout raisonnables et…et…et, aucune gêne aux TA durant la course (douleur assez faible à froid, je vais les bichonner maintenant). Un bilan très positif, qui fait un bien fou au moral! Je sais qu’il me reste encore un long chemin avant de retrouver la pleine possession de mes moyens, mais on avance dans la bonne direction.

Un immense merci à mon Assistance 5 étoiles (peut-être même 6?) qui a bravé la météo et l’attente pour m’encourager et me ravitailler. Merci à l'Association d’Athlétisme Jacky Murat pour l’organisation de ce bel événement trail. Sans oublier, merci aux bénévoles, toujours au rendez-vous pour nous accompagner, nous orienter et nous encourager!

samedi 15 juin 2024

Le jeu de Coline #11: Mettre une couleur en avant

 Le rouge jaiterminémonpremiertrail après avoir terminé la Kalla en novembre 2021

Bleu-blanc-rouge, cocorico! Partons sur le rouge, couleur souvent associée à des émotions fortes et passionnelles et qui me colle si bien à la peau (surtout quand j’oublie de mettre de la crème solaire). Tu l’auras deviné, je vais te faire un remake des 50 nuances de rouge…dans ta face de traileur.

Commençons avec le rouge-rosée-petit-cochon. C’est tout simplement quand ta peau est attaquée par le froid des Hauts durant l’effort. En plus de la goutte au nez, ça pique carrément et vaut mieux ne pas se prendre une baffe de Cryptomeria à ce moment!

Ensuite, tu as le rouge-tomate-bien-mûre. Cette nuance apparaît notamment dans le Mur de Dos d’Âne…quand tu es en plein effort…et qu’il est autour de 10h00 du matin quand le soleil i pouak! Ça dégouline, le râle du désespoir se fait entendre et l’odeur s'apparente effectivement à la tomate bien trop mûre…

Tu as aussi le rouge-cul-de-babouin. Mon préféré car celui-là est vraiment vif. Il se manifeste en général le lendemain de ta sortie. Bah oui, tu sais, quand il y avait des nuages, certes, mais que tu as oublié l’indice UV de l’espace de +16…

Le rouge-coquelicot, lui est mignon mais fatal. C’est quand t’es parti en 3’30” au kilomètre et que tu exploses au kilomètre 3…sachant qu’il te reste évidemment un ultra derrière.

J’aime assez le rouge jaiterminémonpremiertrail. Indescriptible, merveilleux, magnifique! Fier comme un coq le garçon et ça se voit sur son visage.

Et enfin, tu as le rouge-de-la-gênance. Tu sais, quand tu sors de derrière les fourrées après t'être délesté et que tu croises un groupe de toutous et qu’un gamin s’écrie “pouaaaaa, ça schlingue!”. Gênance…

J’allais oublier…il y a aussi le rouge-bourgogne qui accompagnera ton rougail saucisses d'après course et qui viendra colorer tes pommettes si tu en abuses!

jeudi 30 mai 2024

Le jeu de Coline #10: Selfie

Selfie à Ilet à Bourse, Mafate 

Plus qu’un simple selfie, j’ai décidé pour cette thématique de me mettre à nu. Pas tout nu. Juste à nu. Bah, je vais essayer de te montrer des trucs intimes. Noooooon, pas ça. Pervers! Des anecdotes…à mon sujet…

1. Mes ravitaillements sont minutieusement préparés. La flasque bleu se range dans la poche de gauche et continent de l’eau. La flasque rose se range à droite et continent de l’ISOTO. Ne jamais inverser les contenus, les couleurs ou les poches. Sinon quoi? Tu ne veux pas savoir… #error404.

2. Quand je mets mes chaussettes et mes chaussures, je commence toujours par la jambe gauche (mais ça, c’est une histoire de cerveau dominant. Si tu ne me crois pas, croise tes bras une fois dans un sens. Puis dans l’autre. Bizarre, n’est-il pas?).

3. Quand je rentre dans ma Moselle natale, j'aime courir autour de l'étang de mon village. 7,5 kilomètres au coeur de mes racines. Jusque-là, rien d’anormal. Sauf que je ne fais QUE ce tour et je le fais TOUJOURS dans le sens anti-horaire. Ne me demande pas pourquoi. Un jour, j’ai essayé dans l’autre sens. Nul. J’ai détesté! Par contre, aucun problème à le faire 5 fois de suite. Du moment que c’est dans le bon sens. Mon sens!

4. Dans mes entraînements, j’aime plus que tout…les routines. Ah bon? Oui…mon quotidien actuel est une routine géante où chaque chose à sa place. Chaque activité est planifiée. Chaque repas réfléchis. Chaque….bon, je pense que tu as saisi l’idée générale. Tu vas me dire, t’es chiant en gros. Peut-être. Mais j’adore ça et cela ne m'empêche pas de réussir à m’adapter face à l’imprévu. Dernier exemple en date: ma Chérie est rentrée 30 minutes après l’heure du dîner. Je ne lui ai QUE fait la tête durant 2 semaines. Tu vois, je suis suuuuuupeeeeer flexible (cette anecdote est fausse, ne crois pas tout ce que j'écris…j’ai simplement mangé avant elle).

5. Quand je fais les séances de renforcement avec ma kiné et qu’elle me dit: “sur cette série, tu me fais 12 répétitions, ce sera déjà bien. Mais si tu arrives à faire 15”. Moi j’entends, avec un petit air condescendant: “si tu fais pas 15, t’es naze mec”. Du coup, je fais 15 même si tout mon corps tremble (faits vérifiés cette semaine, merci Chloé).

6. Enfin, je pleure rarement. Voir jamais. Mais j’ai en tête 3 souvenirs marquants. Le premier, en 2003 quand Metz se fait éliminer par Sochaux en demi-finale de Coupe de la Ligue (3-2 ap). Quel déception… Le second, pour mon Pépé, évidemment (avec qui j’allais d’ailleurs voir les matches du FC Metz au bistro du village quand j’avais 8 ans). Et la dernière fois, sur le trail de Bourbon. Quand je te dis que l’ultra, c’est une aventure et des émotions. J’ai pleuré au PK100 en lisant les messages de soutient de mes proches. Fragile…bah ouais. Du coup, plus de téléphone durant mes trails!

Bonus: Avant une course, je vais 3 fois aux toilettes…ce qui est complètement stupide puisque je sais très bien faire caca derrière un arbre. J'étais expert en la matière quand j'étais petit. Papa dirait même, et je cite: le jeune a marqué son territoire dans toutes les forêts autour de la maison (bon, je trouve qu’il exagère un peu…).

Si tu as une anecdote à nous partager, n'hésite pas! On est aussi là pour rigoler.

mardi 14 mai 2024

Jeu de Coline #9: En mouvement

Une vidéo vaudra bien plus que mille mots. Je vous présente donc la thématique “en mouvement” avec la descente en trail-running. Dans notre étude de cas, nous définirons le mouvement comme l’activation du mode Papangue et l’application scrupuleuse de la devise: en avant, à fond (à fond, à fond), toujours!

Description du terrain de jeu: la descente se situe dans le parc Roston-Latanier, en plein coeur de la Possession. Cette section fait environ 65 mètres de D- sur 250 mètres et se descend entre 2 et…10 min. Elle est composée de marches plus ou moins stables (irrégulières, si je dois préciser), de quelques virages serrés et de parties un peu plus rectilignes, comme ici.

Consigne du jour: après un premier passage de mise en bouche (et accessoirement, une petite étude de trajectoire), il est demandé à notre athlète préféré de lâcher les chevaux et de voir ce que ça donne.

Analyse du mouvement: avant toute chose, il faut savoir que le Papangue est le seul rapace présent sur l'île de la Réunion. Il est majestueux, léger, beau. Un peu comme notre athlète (ou pas?). Toujours est-il, qu’il inspira de nombreux traileurs locaux et c’est dans les descentes que sa technique trouve tout son sens. Comment ça fonctionne? Les pouces en avant, les coudes en arrière, et tchic et tchac et tchic et tchac et tchic et tchac…ah non, c’est pas ça…

1. Redresse ton buste et ta tête pour regarder 4 à 5 marches devant toi (et non plus tes pieds, bien que tes chaussures soient très belles)

2. Met en avant ton bassin et attaque pointe de pied, ça va te faire prendre de la vitesse

3. Monte tes bras au niveau de tes épaules et, comme les ailes du rapace, tu les agites. Pas pour faire le piaf, mais pour te stabiliser au maximum durant la descente

4. Soit ultra concentré et, paradoxalement, complètement détendu

5. Plus c’est raide, plus tu vas jouer avec ta fréquence de pas. Et plus c’est roulant, plus tu vas allonger pour littéralement survoler les pierres

6. Serre les fesses pour ne pas te faire une cheville et pour toujours rester en mouvement

Note: tu peux également descendre comme les Toutous, en mode Quechoua-bâtons-”tipa-tipa” mais, bien qu’efficace, cette méthode n’est malheureusement pas vraiment approuvée par les Brutes.

Prêt? Feu. Partez!

Mention spéciale à Fabien qui a courageusement accepté de passer ces 3 heures avec moi. C'était un véritable plaisir que de te revoir, 8 ans après! I yéké oko.